Comment la technologie blockchain peut-elle impacter le système éducatif ?
Révolution technologique majeure du 21e siècle, la technologie blockchain devient un enjeu majeur pour le progrès. Plusieurs études ont démontré l’utilité de la blockchain pour résoudre des problèmes jusqu’ici endémiques. Ceci, dans presque tous les secteurs économiques et sociaux, dont l’éducation. Parallèlement, une panoplie de rapports pointe du doigt des tares qui nécessitent que le système éducatif se réinvente. Comment la technologie blockchain peut-elle aider à cela ? Entre limitation de cas de fraudes et optimisation de l’administration académique, entre autres, les possibilités ne manquent pas. Voyons-en quelques-unes à travers ces lignes.
I. La blockchain, pour éliminer la fraude académique
Pour tout système éducatif au monde, la fraude reste un enjeu de taille. De son élimination dépend la crédibilité du système tout entier, mais aussi de ceux qui en sont les produits. Cette situation explique les différences de valeur entre, par exemple, un diplôme obtenu aux États-Unis, et un autre délivré au Niger. Et de façon globale, la capacité d’un système à limiter les fraudes fait sa réputation.
Dans un contexte où l’instruction et la connaissance sont plus que jamais stratégiques, la blockchain peut être un élément équilibrant. C’est-à-dire que plusieurs pays peuvent, en utilisant cette technologie, rattraper le retard de leur système éducatif. Ce bond en avant est rendu possible par les caractéristiques mêmes de la blockchain.
En effet, cette technologie est conçue de manière à garantir la traçabilité de toutes les opérations qui y passent. Cette transparence qui lui est inhérente signifie qu’il existe peu, voire pas de possibilités, de modifier une opération réalisée. Cela veut dire qu’un individu ne peut par exemple pas changer des informations enregistrées sur lui. Efficace pour détecter et empêcher les fraudes. Mais les capacités de la blockchain vont encore plus loin.
II. La blockchain, pour améliorer le stockage des données sur les étudiants
Si l’agent conversationnel ChatGPT change notre rapport à l’apprentissage, la blockchain peut changer les processus éducatifs. En particulier, la conservation des données sur les étudiants pour laquelle elle constitue une solution de stockage de fichiers abordable.
En effet, l’une des mesures de l’efficacité d’un système éducatif, c’est sa capacité à fournir des informations détaillées. Non seulement sur les établissements dans leur ensemble. Mais aussi sur les apprenants qui y transitent chaque année. Ceci, afin de pouvoir générer des données statistiques pertinentes, exploitables pour une meilleure planification, par exemple.
Il est vrai qu’avec l’explosion d’internet au début des années 2000, ces procédures ont significativement évolué. Mais avec la blockchain, ces dernières devraient faire un pas de géant en termes de productivité et d’efficience. Car l’inscription, l’admission et la gestion de leur dossier pédagogique des étudiants s’en trouvent grandement améliorées.
Par exemple, le travail de chaque apprenant, le niveau de son implication dans les activités académiques peuvent être suivis au détail près. Il en va de même de ses progrès ou encore de son dossier pédagogique. Celui-ci peut être consulté, mais aussi transmis à n’importe quelle entité, en cas de besoin et en toute transparence.
Ceci, c’est sans compter avec la possibilité qu’offre la blockchain de contrôler l’accréditation des centres d’enseignements. C’est dire que le potentiel de la blockchain dans le secteur éducatif est énorme, notamment en termes de coûts.
III. La blockchain, pour réduire les coûts de l’éducation
Partout dans le monde, l’éducation n’est pas gratuite. Elle a un coût souvent élevé qui de fait en limite l’accès au grand nombre. Dans ce contexte, nombreux sont les experts qui pensent que la blockchain a le potentiel de briser cette barrière. Son adoption pourrait donc permettre d’ouvrir des possibilités d’apprentissage, presque sans limites, en réduisant les coûts induits.
On sait, par exemple, que le paiement des frais de scolarité implique un long processus. Dans l’éducation publique notamment, cette démarche lie plusieurs parties prenantes. De l’étudiant aux organismes d’octroi de bourses d’études, entre autres, la gestion du paiement des frais est souvent chronophage. La blockchain a le potentiel d’optimiser très rapidement, grâce à un smart contract, l’ensemble des démarches. Un gain de temps exceptionnel dont la conséquence directe serait de réduire les coûts administratifs et, à terme, les frais de scolarité.
Du point de vue de l’apprenant lui-même, les bénéfices de la blockchain sont encore plus impressionnants. Car, son code source étant accessible au public, cette technologie rend librement disponible une large palette de ressources éducatives, parfois censurées. De quoi favoriser l’utilisation et la distribution d’outils pédagogiques comme les livres, les podcasts et les vidéos.
Bien que son potentiel soit certain et ses bénéfices concrets, l’adoption de la blockchain dans l’éducation comporte de sacrés défis. Et en la matière, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.
IV. Les défis liés à l’adoption de la blockchain dans l’éducation
Comme nous l’avons vu jusqu’ici, les avantages de la technologie blockchain sont significatifs dans le secteur éducatif. Celui-ci peut réaliser un bond en avant monumental si cette technologie est mise à profit. C’est là tout le problème. Car, si un pays comme l’Éthiopie intègre la blockchain à sa politique éducative, beaucoup d’autres sont encore à la traîne.
À cet intérêt relativement faible dans l’ensemble, il faut lier des difficultés techniques. Parmi celles-ci, la sécurité qui, même si elle est essentiellement pertinente, comporte encore des failles. La blockchain hébergeant des informations sensibles, une attention particulière doit-être accordée, en amont, à la manière dont elles sont stockées. L’utilisation de blockchain privée constitue une option envisageable à cet effet.
L’engouement timide pour la blockchain dans le système éducatif va également de pair avec des problèmes d’évolutivité. Une situation liée à l’énorme quantité de données que brassent les établissements d’enseignement. Le problème tend à se renforcer à mesure qu’une blockchain est adoptée. Ici encore, une solution existe. Elle consiste à privilégier les blockchains avec permission au détriment des blockchains sans permission. Ceci, parce que les premières ont un taux de traitement des transactions par seconde beaucoup plus élevé que les secondes. Aussi, le déploiement de la blockchain dans l’éducation peut impliquer des financements colossaux. Des fonds liés à la puissance informatique et au dispositif infrastructurel. Des financements surtout nécessaires pour s’offrir une expertise de qualité, utile à la gestion efficace des données des étudiants.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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