Combien de Bitcoins les USA peuvent-ils acheter ?

Combien de bitcoins les États-Unis vont-ils acheter et comment ? Le conseiller à la Maison-Blanche Bo Hines préconise d’utiliser les recettes des taxes douanières.

Bitcoin, l’or du troisième millénaire

L’or redevient toujours la monnaie internationale par excellence en période de guerre. En 1938, les réserves d’or des États-Unis s’élevaient à 9 000 tonnes, et en 1942, à 19 000 tonnes…

Aujourd’hui, les États-Unis et la Chine se livrent une guerre commerciale qui fait à nouveau reluire l’or, en hausse de 60 % sur deux ans. Goldman Sachs s’attend à ce que nous atteignions 4 000 dollars avant la fin de l’année.

L’or numérique fait encore mieux. Le bitcoin s’est envolé de plus de 200 % dans le même temps. Et le meilleur reste à venir puisque les États-Unis veulent en faire leur monnaie de réserve. Le conseiller à la Maison-Blanche Bo Hines a déclaré à plusieurs reprises que l’objectif était « d’accumuler le plus de bitcoins possibles avant les autres ».

Très bien, mais comment abonder cette réserve par des moyens neutres sur le plan budgétaire ? Nous savons par exemple que la sénatrice Cynthia Lummis veut vendre l’or de Fort Knox. Bo Hines propose pour sa part de mobiliser les recettes des taxes douanières :

Par ailleurs, ce dernier assure qu’il ne négligera aucune opportunité. En attendant, nous pouvons déjà faire quelques petits calculs.

Taxes douanières, combien de milliards ?

L’année dernière, les États-Unis ont exporté pour 143 milliards de dollars de marchandises vers la Chine. Ils affichent actuellement un déficit commercial de 295 milliards de dollars.

Washington veut réduire ce déficit via des droits de douane. Ceux-ci atteignent désormais le niveau sans précédent de 145 % vis-à-vis de la Chine, qui a riposté avec des taxes de 125 % sur les produits américains.

Le ministère chinois du Commerce a déclaré être prêt à « se battre jusqu’au bout ». Dit autrement, le commerce entre les deux nations pourrait cesser complètement. Dans ce scénario, les taxes douanières risquent d’être maigres…

Il est donc permis de douter que les droits de douane rapporteront 2 milliards de dollars par jour. Donald Trump a d’ailleurs avancé ce chiffre avant la pause de 90 jours pour le reste du monde.

L’année dernière, les États-Unis ont globalement importé pour 9 milliards de dollars par jour. En appliquant un taux moyen de 22 % (annonce initiale), on obtient bien 2 milliards de dollars par jour, mais cela suppose que le volume des importations américaines reste à ce niveau. Peu probable.

Une réserve de 5 millions de bitcoins ?

Les données journalières du département du Trésor indiquent que les recettes douanières avoisinent pour l’instant 200 millions de dollars, soit dix fois moins que les 2 milliards annoncés. Ce serait toutefois suffisant pour acheter 2350 bitcoins chaque jour.

Pour plus de perspective, notons que 450 bitcoins sont minés quotidiennement et que le Salvador n’achète qu’un seul BTC par jour. En tout, 200 millions de dollars par jour permettraient d’accumuler 857 000 BTC dès la première année.

Cela dit, il est évident que les premiers bitcoins ne seront pas achetés au même prix que les derniers. Surtout qu’une ruée mondiale est plus que probable et que les multinationales sont déjà sur les rangs. Les entreprises ont ajouté 95 431 bitcoins à leurs trésoreries au 1er trimestre 2025. Elles détiennent maintenant 688 000 BTC, soit 3,28 % de l’offre totale :

Le fondateur de Strategy, Michael Saylor, propose que le gouvernement acquière jusqu’à 25 % de l’offre totale de bitcoins au cours de la prochaine décennie. Un tel investissement pourrait selon lui générer 100 000 milliards de dollars.

« La nation devrait acquérir 5 à 25 % du réseau Bitcoin par le biais d’achats quotidiens entre 2025 et 2035, lorsque 99 % de tous les BTC auront été émis », a écrit Saylor dans un document intitulé « A Digital Assets Strategy to Dominate the 21st Century Global Economy ».

Gageons que les États-Unis sauront trouver l’argent nécessaire à leur plus grand coup de poker monétaire depuis le « pétrodollar ».