Immobilier : Le projet de tokenisation de Ripple abandonné ?

La collaboration entre Ripple et l’administration colombienne pour tokeniser l’immobilier dans le pays piétine. Ce partenariat se heurte à une farouche résistance politique, puisqu’un nouvel exécutif vient de prendre place. La nouvelle administration a classé le projet dans le registre des dossiers non prioritaires. C’est un coup d’arrêt surprenant, car ce projet visait à mettre fin à la répartition inéquitable des terres depuis des décennies en Colombie. Pour rappel, l’ancien système mis en place par Ripple permettait uniquement de télécharger un titre de propriété dans le registre XRP.

An ambitious project to tokenize Colombia's land titles on Ripple's XRP Ledger is likely to have stalled after the new government said it was not part of its strategic priorities for 2022. https://t.co/lPHlDtn9il

— Cointelegraph (@Cointelegraph) September 1, 2022

Le projet de Ripple pour tokeniser le foncier en Colombie au point mort

Une collaboration entre Ripple Labs et le gouvernement colombien pour la tokenisation de l’immobilier était dans les tuyaux. Les parties prenantes de ce partenariat étaient l’agence foncière nationale colombienne, Peersyst Technologie (connue pour le développement de logiciels) et Ripple. L’idée était simple : faciliter le processus de recherche de propriété en toute transparence, avec une accessibilité des prix et un suivi efficace du financement et du paiement.

Mais, suite au changement d’administration, il semble que tout ne se passera pas comme prévu. En effet, le projet de Ripple vient de sortir du champ des dossiers prioritaires et pourrait ne jamais voir le jour à l’allure où vont les choses. Ceci arrive quelque temps seulement après l’annonce du projet par le ministre colombien des Technologies de l’information et des communications de l’ex-gouvernement. Deux semaines après, Gustavo Petro, le nouveau président, gagnait les élections avec l’intention de tout chambouler.

L’ancien régime en place soutient qu’avec un registre visible par tous, la répartition des terres sera plus transparente. Une idée qui ne paraît pas convaincre le nouveau gouvernement qui voudrait plutôt mettre en place une nouvelle réforme. Dans celle-ci, l’État pourra acheter les terres utilisées illégalement ou tout simplement inutilisées. Une fois cela fait, il pourra ensuite les redistribuer aux agriculteurs ruraux. Le directeur par intérim de l’Agence nationale des terres, Juan Manuel Noruega Martínez, n’a pas manqué de souligner, parlant de la tokenisation de l’immobilier, que : « Ce n’est pas l’un des projets définis dans le PETI [Plan Stratégique des Technologies de l’Information] ».

Pourquoi ce revirement du gouvernement colombien ?

Ce blocus du gouvernement colombien n’arrange pas les affaires des agriculteurs, mais surtout de Ripple. Le projet crypto Ripple est actuellement en pleine bataille judiciaire avec la SEC pour des faits qui remontent à 2020. En effet, le gendarme financier américain poursuit Ripple Labs pour des ventes présumées du XRP sans qu’il soit enregistré comme titre. La SEC est assez ferme, Ripple aurait selon elle utilisé le XRP comme un moyen de transfert de fonds plutôt qu’un investissement.

Une affaire qui n’a pas encore connu de dénouement et qui a certainement eu un impact sur l’administration colombienne. En effet, un tel changement est surprenant, d’autant plus que le nouveau président a déjà montré de l’affection pour les cryptomonnaies. De plus, l’accord de paix de 2016 est favorable à la formalisation des titres. Cette formalisation permet de redonner les droits formels aux agriculteurs sur les terres. Avec un tel manque de précision, les agriculteurs seront moins enclins à investir dans les terres. Pire encore, aucune banque ne voudra leur accorder de crédit. Il faut savoir que ces terres ne peuvent pas faire l’objet d’une garantie.

Conclusion

Ripple se heurte à la réticence de l’administration colombienne pour la tokenisation de l’immobilier. Avec le nouvel exécutif, tout le projet pourtant en bonne voie est abandonné. Au grand désarroi des agriculteurs, qui devront encore patienter avant que leur situation ne s’améliore.