CoinSwitch réclame « paix et certitude » en matière de réglementation en Inde

L’Inde doit établir des règles sur les cryptomonnaies pour résoudre l’incertitude réglementaire, protéger les investisseurs et stimuler son secteur cryptographique, a déclaré dimanche Ashish Singhal, PDG de CoinSwitch.

L’Inde, un pays compliqué pour les compagnies crypto

Bien que la banque centrale indienne ait soutenu l’interdiction des cryptomonnaies en raison des risques pour la stabilité financière, la décision du gouvernement fédéral de taxer les revenus qu’elles génèrent a été interprétée par l’industrie comme un signe d’acceptation par New Delhi. Aux dernières nouvelles, le conseil de la GST prévoyait une taxe de 28 % sur les plus-values en cryptomonnaies.

« Les utilisateurs ne savent pas ce qui va se passer avec leurs avoirs – le gouvernement va-t-il interdire, ne pas interdire, comment cela va-t-il être réglementé ? », a déclaré à Reuters Singhal, un ancien ingénieur d’Amazon qui a cofondé CoinSwitch, au Forum économique mondial de Davos.

CoinSwitch, qui est valorisé à 1,9 milliard de dollars, dit être la plus grande société de crypto en Inde avec plus de 18 millions d’utilisateurs. La société, basée à Bengaluru, principal centre technologique de l’Inde, est soutenue par Andreessen Horowitz, Tiger Global et Coinbase Ventures.

La banque centrale de l’Inde a exprimé de « sérieuses inquiétudes » au sujet des cryptomonnaies privées, mais le Premier ministre Narendra Modi a déclaré en décembre que ces technologies émergentes devaient être utilisées pour renforcer la démocratie, et non pour la miner.

En Inde, les bourses ont souvent du mal à s’associer aux banques pour permettre le transfert de fonds. En avril dernier, des inquiétudes avaient émergé en Inde, lors de la suspension des dépôts en roupies sur WazirX et CoinSwitch.

Bien qu’aucune donnée officielle ne soit disponible sur la taille du marché indien des cryptomonnaies, CoinSwitch estime que le nombre d’investisseurs peut atteindre 20 millions, avec des avoirs totaux d’environ 6 milliards de dollars. En effet, la population indienne est particulièrement intéressée et éduquée sur les nouvelles utilisation des cryptomonnaies.

L’incertitude réglementaire a été largement ressentie. En avril, Coinbase, la plus grande bourse de cryptomonnaies des États-Unis, s’est lancée en Inde, mais en quelques jours, elle a mis en pause l’utilisation d’un service de transfert de fonds interbancaire soutenu par l’État.

Le PDG de Coinbase, Brian Armstrong, a ensuite déclaré en mai que cette décision avait été prise en raison de « pressions informelles » exercées par la banque centrale indienne.

Toutes les sphères de la cryptomonnaies sont visées par les régulations indiennes. En effet, même une star de Bollywood est dans la ligne de mire des autorités fiscales après une vente NFT.

De nombreuses compagnies ont fait le choix de délocaliser, afin d’aller dans des pays où la réglementation est claire, car une mauvaise réglementation est un problème. Mais l’absence de réglementation est encore plus compliquée à gérer pour les compagnies qui veulent croître sur le long terme et ne savent pas comment se protéger des futures régulations.

L’Inde est donc dans une situation compliquée, avec un marché gigantesque et très intéressé par ces nouvelles technologies. Mais en même temps une régulation sévère et qui ne voit pas comment les cryptomonnaies peuvent apporter quelque chose au gouvernement.