Christine Lagarde, la patronne de la BCE : « Les cryptos n’ont aucune valeur »

Christine Lagarde, la cheffe de la Banque centrale européenne, a toujours été contre la cryptomonnaie. Une position qu’elle assume et continue à revendiquer. Au mois de septembre de l’année dernière, elle avait déjà déclaré que le Bitcoin n’était pas une monnaie. Plus tard, elle s’exprime encore sur le sujet et évoque la cryptomonnaie comme une menace. Dans sa dernière déclaration, Lagarde persiste en affirmant que la crypto ne vaut rien. Par contre, elle soutient l’Euro numérique.

La #BCE : "Les cryptos n'ont aucune valeur".#Bitcoin : "La valeur de l'Euro sera un jour de 0 BTC."https://t.co/sfY04IR9hG

— CryptoJon (@CryptoJonFR) May 21, 2022

Christine Lagarde dénonce une menace pour les banques

Au mois de mars dernier, Christine Lagarde a profité de sa participation au sommet de l’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI) pour faire part de ses appréhensions à propos des cryptomonnaies. Elle parle dit-elle au nom des banques centrales du monde entier en qualifiant la cryptomonnaie de « menace ». Les actifs numériques favorisent le blanchiment d’argent et autres crimes financiers. Lagarde évoque même le financement du terrorisme et autres activités criminelles.

La cryptomonnaie aurait aussi permis à la Russie de contourner les sanctions qui lui sont imposées. Les régulateurs internationaux ont en effet infligé de sévères sanctions au Kremlin suite à son invasion de l’Ukraine. Et ce, pour affaiblir son économie. Mais visiblement, le pays s’est tourné vers les cryptomonnaies. Le rouble russe investit dans Bitcoin et les stablecoins seraient montés en flèche. Enfin, Lagarde affirme que le Bitcoin, qu’elle ne considère toujours pas comme une monnaie, aurait le potentiel de rendre la BCE et les autres institutions financières traditionnelles totalement obsolètes.

Non aux cryptos, oui à l’euro numérique

Christine Lagarde se dresse fermement contre la cryptomonnaie mais soutient avec autant de ferveur l’euro numérique. L’unité monétaire de l’Union européenne en version digitale dit-elle est « est très différente de n’importe laquelle de ces choses ». La digitalisation touche absolument tous les secteurs. Le monde de la finance ne fait pas exception. Les banques centrales du monde entier envisagent la mise en place d’une monnaie virtuelle. D’ailleurs, la Chine est déjà bien avancée dans ses projets. L’Empire du Milieu a déjà expérimenté le yuan digital depuis 2020.

La BCE pour sa part prévoit de dévoiler l’euro numérique d’ici cinq à sept ans. Comme les billets de banque, l’euro numérique reste de l’argent souverain qui bénéficie d’une garantie souscrite par la BCE. C’est la garantie la plus fiable possible. Selon Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, l’euro numérique qui permettra aux utilisateurs d’effectuer un large éventail de transactions, est en marche. La BCE mène actuellement des expériences internes avec l’euro numérique et prévoit de commencer à travailler sur un prototype fin 2023. La transition sera complexe, d’où l’importance des essais.

Conclusion

Au-delà de son mépris pour les cryptomonnaies, Christine Lagarde semble réellement vouloir écarter les actuels actifs numériques qui risquent de contrecarrer ses projets de mise en œuvre de l’euro numérique. Lagarde craint particulièrement Bitcoin (BTC) dont l’adoption ne cesse de progresser. À ce rythme, la monnaie numérique peer-to-peer pourrait devenir un moyen d’échange largement accepté. Et avec une adoption suffisante, le Bitcoin peut être reconnu comme une unité monétaire au même titre que l’argent fiduciaire.