Centrafrique : le Sango Coin relancé ?
On l’avait oublié, mais voilà plus d’un an que la République Centrafricaine est devenue le deuxième pays à légaliser le bitcoin et les cryptomonnaies. Entre-temps, le projet s’est pour le moins enlisé face à une impréparation manifeste et à des oppositions internes…
La République centrafricaine (RCA) a récemment adopté une loi sur la tokénisation des ressources naturelles et foncières, un moyen virtuel de mobiliser des capitaux nationaux et internationaux. Les députés centrafricains ont adopté cette loi par acclamation à l’Assemblée nationale. Selon la commission mixte du parlement, cette mesure permettrait à la RCA d’adopter la technologie blockchain et de supprimer les barrières monétaires existantes pour stimuler l’économie du pays.
Pour rappel, le pays a légalisé il y a un an l’usage du bitcoin et des cryptomonnaies. Dans la foulée, et contre toute attente, le président Faustin Ange Touadéra a également lancé le Sango Coin, une cryptomonnaie nationale destinée à tokeniser les ressources du pays. Mais visiblement, il a voulu mettre la charrue avant les bœufs et s’est heurté à un veto des institutions du pays.
Il a donc fallu reprendre les choses patiemment depuis le début afin que le projet obtenir le consensus nécessaire à son adoption. Et les choses sembleraient donc aller désormais dans ce sens…
Le ministre centrafricain des Mines et de la Géologie, Rufin Benam Beltoungou, affirme que cette loi démocratise les financements en permettant à des groupes de personnes et à des institutions d’investir dans le pays. Il voit cela comme une opportunité pour mobiliser des financements pour les projets de développement. Dans ce contexte, la cryptomonnaie est utilisée comme moyen de paiement, tandis que la tokénisation permettra de financer divers secteurs, tels que les mines, le pétrole, les forêts, l’agriculture et le foncier.
Une loi qui se veut avantageuse pour l’investissement
La loi a été promulguée par le président de la RCA et est entrée officiellement en vigueur. Elle permet aux investisseurs d’acquérir des actifs tels que des terrains et des concessions minières en utilisant des cryptomonnaies. Elle fixe aussi le cadre de l’utilisation des monnaies virtuelles dans le processus d’investissement, même pour les investisseurs étrangers. Ils ont le droit de transférer à l’étranger l’intégralité des bénéfices annuels après avoir payé les impôts, les droits et autres obligations.
Certains députés d’opposition accusent le gouvernement de brader les ressources naturelles du pays. Ils soulignent que la priorité devrait être d’améliorer les moyens de contrôle pour permettre une meilleure captation des ressources.
Par ailleurs, l’adoption de la tokénisation des ressources naturelles suscite des appréhensions de la part des institutions financières internationales et régionales, notamment le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).
Malgré ces réserves et les défis auxquels le pays est confronté, la RCA poursuit son ambition de mobiliser des financements grâce à l’adoption de technologies blockchain et la tokénisation des ressources naturelles. Le temps nous dira si cette approche permettra de stimuler l’économie du pays et de favoriser le développement à long terme.
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Entrepreneur en informatique et résident en terres africaines depuis une quinzaine d'années. Dans ce monde incertain et vacillant, je considère le bitcoin et les cryptos comme l'une des meilleures opportunités face aux défis qui nous attendent.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.