Centrafrique : La Banque mondiale prévient qu’elle ne financera pas le centre crypto du pays
Un mois après avoir adopté le bitcoin comme monnaie légale, la République centrafricaine vient d’annoncer le lancement d’un centre crypto. Baptisé Sango, celui-ci aura pour mission d’assurer la création d’un environnement favorable pour la croissance des entreprises crypto dans le pays. Alors que les autorités locales prétendent que Sango verra le jour grâce à un financement accordé par la Banque mondiale, l’institution est rapidement montée au créneau pour démentir cette information.
Une subvention qui n’est aucunement liée à une initiative crypto
Première initiative crypto de la Centrafrique, Sango aura la lourde tâche de promouvoir les cryptos dans le pays avec notamment la création d’une île Crypto virtuelle et physique. Pour financer ces activités, les autorités gouvernementales ont fait savoir que le projet a « reçu l’approbation d’un fonds de développement de 35 millions de dollars de la Banque mondiale pour la numérisation du secteur public ». Toutefois, l’institution vient de faire une déclaration officielle dans laquelle elle précise que ladite subvention ne concerne aucunement les initiatives crypto et qu’elle ne saurait apporter un soutien financier à Sango.
À l’origine, la subvention devait servir à mettre à jour et numériser le système de gestion des finances publiques de la Centrafrique. Le pays ayant fait du bitcoin une monnaie légale aux côtés du franc CFA, ses responsables ont donc voulu s’appuyer sur ces fonds pour lancer Sango. La Banque mondiale a également critiqué l’adoption du bitcoin, évoquant la perturbation de la stabilité financière du pays et bien plus encore. « Nous avons des préoccupations concernant la transparence ainsi que les implications potentielles pour l’inclusion financière, le secteur financier et les finances publiques en général, en plus des lacunes environnementales », a-t-elle déclaré.
La Banque mondiale soutient la BEAC et invite cette dernière à être plus ferme
À l’image de la Banque mondiale, plusieurs institutions financières et bancaires ont eu à critiquer le choix de la Centrafrique. C’est notamment le cas du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, a accusé le pays de vouloir mettre en péril la stabilité monétaire de la région en instaurant une concurrence entre le bitcoin et le franc CFA.
La Banque mondiale a d’ailleurs profité de sa sortie pour apporter son soutien à la BEAC qui devrait selon elle profiter de cette situation pour réaffirmer son autorité en matière de politique monétaire. «!Il est important que les institutions régionales compétentes, telles que la banque centrale et les autorités bancaires, soient pleinement consultées et restent aux commandes », peut-on lire dans la déclaration de la Banque mondiale.
À la suite de cette mise au point, la République centrafricaine devra donc chercher une autre source de financement pour lancer son centre crypto sous peine de s’exposer à des sanctions économiques. Celles-ci pourraient d’ailleurs venir de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) qui a adressé un avertissement aux établissements assujettis qui tenteront d’effectuer des transactions crypto dans le pays.
Source : Cointelegraph
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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