CBDC : DeSantis et Krugman, un débat houleux sur l'avenir de la monnaie
Plusieurs décideurs politiques s’opposent aux monnaies numériques de banques centrales pendant que la FED étudie la possibilité d’en créer une. C’est le cas du gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis. L’homme politique a exprimé ouvertement son opposition aux CBDC. Ceci a suscité des critiques de la part de l’économiste Paul Krugman, lauréat du prix Nobel. Découvrez l’opinion de Krugman par rapport aux CBDC.
Les opposants aux CBDC craindraient surtout le pouvoir de celles-ci contre les activités illégales !
Alors que d’aucuns soutiennent que les CBDC menaceraient la vie privée des Américains, Paul Krugman semble se fier à celles-ci. L’économiste a indiqué dans un récent article d’opinion que Ron DeSantis n’a pas raison de s’opposer aux CBDC. Il a déclaré que son opposition est le résultat d’une « paranoïa générale ». « DeSantis est probablement lié à une poussée plus large des partisans de la théorie de la conspiration monétaire. Il s’agit en fait d’une tendance de droite depuis un certain temps, même si les théories deviennent de plus en plus folles », a expliqué l’économiste.
Selon Krugman, les CBDC vont surement entraver les « activités non éveillées telles que l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent ». Aussi, ceux qui s’opposent à ces monnaies numériques craignent juste qu’elles ne remplissent cette fonction. Krugman a noté que les CBDC constituent une monnaie « éveillée ». Alors, il n’est pas d’accord avec ceux qui les lient à la théorie du complot monétaire. Il a souligné qu’aucun gouvernement d’État n’aurait le droit d’interdire l’utilisation d’une CBDC créée par la FED.
Par ailleurs, l’économiste estime que le système financier américain actuel est déjà largement numérisé. Dans ce contexte, il parait anormal que certaines personnes utilisent encore autant d’argent liquide. Krugman estime que le vaste stock de billets de banque est détenu par des personnes suspectes.
En effet, selon lui, ces dernières « veulent éviter les obligations de déclaration des banques ». Elles cherchent à « dissimuler des activités telles que l’évasion fiscale, l’achat illégal de drogues et d’armes, l’extorsion, etc. ». Pour le lauréat du prix Nobel, conserver une quantité importante d’argent liquide à l’ère du numérique est ennuyeux.
Paul Krugman semble penser que les CBDC constitueraient un atout majeur dans un avenir proche. Cela dit, l’économiste estime qu’à travers son opposition aux CBDC, le gouverneur de Floride cherche à protéger les criminels. Selon lui, les monnaies numériques de banques centrales permettraient d’empêcher ces derniers d’échapper à l’impôt ou de blanchir de l’argent. Elles les empêcheraient également d’acheter et de vendre des drogues illégales ou de se livrer à l’extorsion.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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