Carnage bancaire après la Fed
Les banques tombent comme des mouches alors que la Fed termine de rehausser les taux. Difficile d’imaginer une situation plus favorable au bitcoin.
Dernière hausse de taux pour la Fed ?
La Fed a relevé son taux directeur de 0.25 % ce mardi, le portant à 5,25 %. Nous sommes passés de 0.25 % à 5.25 % en 14 mois. Le but ? Endiguer la pire inflation depuis 40 ans.
Le jargon du communiqué du FOMC indique :
« La Fed prendra en compte l’impact du resserrement de sa politique monétaire, le délai avec lequel il affectera l’activité économique et l’inflation, ainsi que les évolutions économiques et financières pour déterminer la mesure dans laquelle un raffermissement supplémentaire peut être approprié pour ramener l’inflation à 2 % ».
Dans le communiqué de mars, la phrase, « la poursuite des hausses de taux sera appropriée » avait été remplacée par « un certain raffermissement supplémentaire de la politique monétaire pourrait être approprié ».
Cette fois-ci, la phrase « une certaine fermeté supplémentaire de la politique monétaire pourrait être appropriée » a été remplacée par « pour déterminer la mesure dans laquelle un raffermissement supplémentaire peut être approprié ».
Fumée syntaxique mise à part, cette hausse de taux ne fut pas une surprise. En cause, la publication d’un échange entre Jérôme Powell et d’un journaliste russe se faisant passer pour le président ukrainien.
Ce dialogue enregistré en janvier est en ligne depuis six jours. Le président de la Fed y suggère notamment son intention de rehausser les taux par deux fois. Cela fait deux avec cette hausse qui est donc peut-être la dernière.
Assez amusant pour être noté, J. Powell n’a pas dit non quant à la possibilité de remplacer la monnaie ukrainienne par le dollar. Le banquier a même souri à l’idée de créer une treizième Fed régionale à Kiev.
QT et crise bancaire
Concernant le QT (Quantitative Tightening), il se poursuivra comme prévu, au rythme de 60 milliards de dollars par mois pour les bons du Trésor. Et de 35 milliards de dollars par mois pour les titres adossés à des prêts immobiliers.
Dit autrement, la Fed essaie de revendre les titres de dette qu’elle accumulait depuis la crise de 2008. Soit l’équivalent de 9 000 milliards de dollars.
Nous verrons bien si rien ne casse d’ici là. Pour le moment, les dollars que la Fed parvient à récupérer d’un côté via le QT, ressortent de l’autre pour gérer des banques en faillite…
En parlant de faillite, le communiqué du FOMC indique que « le système bancaire américain est sain et résistant ». Même son de cloche du côté du Trésor US qui estime que le « système bancaire américain repose sur de solides fondations ».
La réalité est que trois grandes banques viennent de faire faillite. En tout, la valeur boursière du secteur bancaire américain a fondu de 2 500 milliards de dollars cette année. Celle des banques régionales baisse de plus de 40 % !
Voyez la taille des banques ayant récemment fermé boutique :
Et ce n’est pas fini. Peu après la clôture, Bloomberg rapportait que la banque régionale Pacific Western Bank (28 milliards $ en dépôt) examinait « une série d’options stratégiques, y compris une vente ». Le cours de la banque a depuis chuté de 60 %.
Nous assistons à des faillites d’une ampleur digne de la crise de 2008…
Et pendant ce temps, la dette file
À l’époque, la dette publique US représentait 62 % du PIB. Nous en sommes aujourd’hui à 132 %.
Sur les 31 000 milliards de dollars de dette américaine, environ 16 000 milliards devront être remboursés dans les trois ans. Et 30 % au cours des six prochains mois.
En clair, les intérêts de 30 % de la dette US vont bientôt passer de 1 % à quelque chose plus proche de 5 %. À vrai dire, la facture des intérêts a déjà explosé de 50 % comparé à l’année dernière. Soit 929 milliards de dollars par an :
Nous connaissons tous la suite. Après avoir secoué le cocotier, la Fed rabaissera les taux pour empêcher que la dette US parte en exponentiel. Ce sera le retour du QE infinity.
Il n’y a pas d’autre solution. Les gouvernements ne prendront pas le risque de cesser de payer les pensions de retraite pour équilibrer leur budget. Leurs têtes pourraient finir sur des piques.
D’après l’American Enterprise Institute, les engagements non financés du gouvernement US (comme les pensions de retraite) atteignent près de 93 000 milliards de dollars. Vous avez bien lu.
C’est autant d’argent qu’il faudra emprunter et qui viendra in fine alimenter l’inflation. Et vous n’avez pas encore de bitcoin ? Avec le halving prévu dans moins d’un an ?
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