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BRICS : Une bouée de sauvetage pour la coopération économique russo-turque ?

mer 11 Sep 2024 ▪ 4 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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La Turquie se trouve aujourd’hui à un carrefour stratégique, tiraillée entre ses alliances historiques avec l’Occident et son ambition croissante de s’intégrer à de nouvelles dynamiques internationales. En quête de diversifier ses partenariats et de s’affranchir des contraintes imposées par ses alliés traditionnels, Ankara manifeste une volonté affichée de rejoindre les BRICS, ce bloc d’économies émergentes qui défie l’ordre économique mondial dominé par les puissances occidentales. Cette décision, soutenue par Moscou, survient à un moment critique où les sanctions occidentales contre la Russie exercent une pression sans précédent sur les relations commerciales russo-turques. Coincée entre Moscou et Washington, la Turquie navigue en eaux troubles, cherchant désespérément à maintenir un équilibre délicat entre ses intérêts économiques et les réalités géopolitiques qui se durcissent.

Une situation tendue entre la Russie et la Turquie : deux silhouettes de bâtiments emblématiques de Moscou et d'Istanbul, séparées par un large gouffre symbolisant une rupture économique au niveau des BRICS.

Surveillance bancaire accrue : Un dilemme pour Ankara entre Moscou et Washington

La Turquie affiche une volonté marquée de rejoindre les BRICS, ce groupe d’économies émergentes qui se positionne comme un contrepoids à l’influence occidentale. Cette démarche stratégique s’inscrit dans une dynamique de diversification des alliances, alors qu’Ankara cherche à équilibrer ses relations entre l’Est et l’Ouest, tout en s’affranchissant de la dépendance exclusive aux partenaires traditionnels comme l’OTAN et l’Union européenne. Soutenue par la Russie, cette candidature intervient tout de même dans un contexte de tensions croissantes, alimentées par les sanctions économiques occidentales visant Moscou, qui impactent directement les relations commerciales russo-turques.

Lesdites sanctions, destinées à intensifier l’isolement économique de la Russie, exercent une pression sans précédent sur les banques turques, soumises à une surveillance accrue des États-Unis. Chaque transfert de fonds entre la Turquie et la Russie fait désormais l’objet d’un contrôle rigoureux. Une situation inédite qui menace des échanges commerciaux qui pourraient atteindre 55 milliards de dollars cette année selon le président Erdoğan. Coincée entre la nécessité de maintenir ses relations économiques avec Moscou et le respect des restrictions internationales, se retrouve dans un dilemme très complexe.

La coopération entre la Turquie et la Russie en péril

Au-delà des sanctions financières, c’est l’ensemble de la coopération commerciale entre la Russie et la Turquie qui est menacée. Selon Alexey Erkhov, l’ambassadeur russe à Ankara, les sanctions occidentales visent explicitement à détruire les relations économiques entre les deux pays. Des mesures concrètes, telles que des transferts de fonds bloqués et des comptes fermés pour les citoyens russes en Turquie, illustrent déjà les effets palpables de cette pression. Cette situation n’est pas unique à la Turquie, la Chine, autre alliée de la Russie, subit également des restrictions similaires, notamment en ce qui concerne les paiements de produits à double usage. Cette crise de confiance financière pourrait avoir des répercussions considérables sur les secteurs stratégiques tels que l’énergie et l’industrie lourde, domaines cruciaux pour les deux nations.

Face à cette incertitude, Ankara se retrouve dans une position délicate. Si les perturbations persistent sans solution rapide, les impacts pourraient se prolonger, marquant peut-être le début d’une rupture économique plus profonde entre la Russie et la Turquie. La diplomatie turque, qui se veut souvent médiatrice dans les conflits internationaux, pourrait également en sortir affaiblie. Néanmoins, l’adhésion potentielle de la Turquie aux BRICS pourrait redessiner le paysage, en offrant une plateforme alternative pour compenser les pertes économiques et stratégiques engendrées par les sanctions occidentales, tout en renforçant sa posture d’équilibriste sur l’échiquier géopolitique mondial.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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