BRICS : Trump peut-il vraiment stopper la dédollarisation ?

La domination du dollar américain sur les échanges internationaux est plus que jamais contestée. Un bloc puissant, les BRICS, cherche activement à s’en affranchir par le développement d’une monnaie alternative. Face à cette offensive, Donald Trump, fidèle à son style, ne compte pas rester spectateur. Le président américain brandit la menace de sanctions économiques massives pour décourager toute tentative de saper l’hégémonie du billet vert. Mais, cette stratégie peut-elle vraiment inverser la tendance ou risque-t-elle d’accélérer la dynamique en cours ?

Trump dégaine la menace des sanctions et des tarifs

Dès son retour à la maison blanche, Donald Trump a adopté une position radicale face aux initiatives monétaires des BRICS. Il a publiquement dénoncé leur volonté de réduire la dépendance au dollar et de bâtir une alternative viable. Lors d’une déclaration percutante, il a averti : « Nous exhortons ces pays à abandonner leur projet de devise commune. S’ils persistent, ils subiront 100 % de tarifs et perdront totalement l’accès au marché américain ».

Cet avertissement s’insère dans une stratégie plus large où Trump mise sur la pression économique pour conserver l’hégémonie du dollar. Il ne cible pas uniquement les BRICS : le Canada et le Mexique risquent eux aussi une taxe de 25 % sur leurs importations, et la Chine pourrait subir un nouveau prélèvement de 10 % sur ses exportations vers les États-Unis. L’objectif est de ralentir toute velléité de diversification monétaire et de maintenir la centralité du billet vert dans les transactions mondiales.

Mais si Trump espère paralyser les efforts des BRICS, les faits montrent que ces menaces ont plutôt un effet catalyseur. En tentant de verrouiller le système monétaire sous l’influence américaine, il alimente la méfiance et pousse ses adversaires à trouver des solutions alternatives plus rapidement.

Les BRICS : une dynamique de rupture déjà engagée

Si l’idée d’une monnaie commune des BRICS reste techniquement complexe, l’initiative symbolise une ambition bien réelle : réduire la dépendance au dollar. La Chine et la Russie, en première ligne de ce mouvement, multiplient les accords de commerce en devises locales. Pékin, en particulier, s’appuie sur son yuan numérique pour favoriser des échanges indépendants du système financier américain. La Belt and Road Initiative joue également un rôle clé, par l’encouragement des paiements directs en yuan dans les projets d’infrastructures internationaux.

Cependant, l’attitude de Trump, loin de dissuader les BRICS, renforce leur détermination. Les politiques monétaires américaines, et notamment l’usage du dollar comme arme économique, alimentent la défiance. De plus, le recours systématique aux sanctions et aux embargos pousse les rivaux des États-Unis, mais aussi certains alliés, à diversifier leurs réserves et leurs systèmes de paiement.

Dans cette dynamique, la véritable question n’est pas de savoir si le dollar perdra son hégémonie, mais quand et comment cette transition s’accélérera. La confiance dans le système financier américain s’érode progressivement. Si Trump persiste dans cette politique de confrontation, il risque d’accélérer exactement ce qu’il cherche à empêcher : un monde moins dépendant du dollar et plus multipolaire sur le plan monétaire.