la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

BRICS : Pékin se méfie de l'Inde et de la Turquie

ven 20 Sep 2024 ▪ 4 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
S'informer Investissement

Face à un environnement géopolitique de plus en plus incertain, le gouvernement chinois a récemment émis un avertissement officiel à l’attention de ses fabricants de voitures électriques, leur conseillant de suspendre leurs investissements en Inde et en Turquie. Ces deux marchés émergents, bien que prometteurs pour l’industrie des véhicules électriques (VE), sont jugés trop risqués en raison de tensions diplomatiques, d’instabilités politiques et de politiques protectionnistes. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de Pékin visant à protéger ses avancées technologiques et à privilégier des marchés jugés plus stables et porte d’une certaine façon atteinte aux ambitions communes des BRICS.

Un paysage urbain futuriste avec des voitures électriques modernes circulant sur des routes larges, sous un ciel orageux symbolisant les tensions géopolitiques au sein des BRICS. Au loin, des drapeaux de la Chine, de l'Inde et de la Turquie sont visibles, légèrement flous, représentant les tensions économiques entre ces pays.

Un avertissement officiel aux industriels chinois

Le gouvernement chinois a conseillé à ses fabricants de voitures électriques de suspendre leurs projets d’investissement en Inde et en Turquie, deux marchés émergents pourtant jugés prometteurs pour ces véhicules. Dans une déclaration relayée par les médias locaux, Pékin justifie cette décision par des « conditions économiques et politiques défavorables » dans ces deux pays. Concernant l’Inde, malgré son appartenance aux BRICS, les tensions diplomatiques croissantes avec la Chine, notamment sur des questions frontalières, semblent avoir joué un rôle déterminant. Quant à la Turquie, qui a exprimé son ambition de rejoindre l’organisation, Pékin pointe un « environnement réglementaire incertain », rendant difficile une rentabilité à long terme des investissements.

Cette recommandation survient alors que les industriels chinois avaient manifesté un intérêt poussé pour ces marchés, dans le cadre de leur stratégie d’expansion internationale. En effet, l’Inde, avec une population jeune et une demande croissante pour des solutions de mobilité durable, était perçue comme un terrain fertile pour le développement des VE. Quant à la Turquie, son positionnement géographique stratégique et son rôle de passerelle entre l’Europe et l’Asie en faisaient une bonne option. Cependant, les tensions géopolitiques et les instabilités internes ont suffi à refroidir ces ambitions.

Les conséquences pour l’industrie chinoise et les alternatives à envisager

Cette nouvelle orientation des autorités chinoises pourrait sérieusement affecter les perspectives de croissance de certains grands fabricants comme BYD ou Nio, qui comptaient sur ces marchés pour diversifier leurs opérations à l’étranger. D’autres entreprises, comme Geely, avaient également commencé à sonder ces deux économies pour des partenariats locaux ou des installations d’usine de production. À présent, les fabricants chinois devront concentrer leurs efforts sur d’autres régions moins risquées, telles que l’Asie du Sud-Est ou l’Afrique.

En privilégiant des marchés perçus comme plus stables, la Chine laisse cependant le champ libre à d’autres compétiteurs, notamment européens et américains, qui pourraient s’implanter dans ces deux pays intéressants à plus d’un titre. Ce qui ne fait pas forcément les affaires des BRICS.

En favorisant des régions moins risquées, comme l’Asie du Sud-Est ou l’Afrique, la Chine entend préserver ses intérêts à court terme, au détriment de relations plus stratégiques au sein des BRICS. Néanmoins, cette réorientation met en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés les membres de l’organisation, où les intérêts nationaux peuvent parfois diverger des objectifs communs.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.