BRICS : L'or comme outil de défi contre la suprématie du dollar

Les BRICS ne lésinent pas quant au déploiement de leur stratégie de sortie de la domination économique du dollar américain. Les projets monétaires de l’alliance attirent l’attention, en particulier les fonds massifs qu’ils injectent pour s’offrir d’importantes quantités d’or.

Vers une monnaie des BRICS adossée à l’or ?

Nous vous avions parlé des plans monétaires des BRICS pour s’affranchir de la domination américaine exercée via sa monnaie. Des ambitions dont nous disions dans de précédents articles qu’elles pourraient impliquer l’industrie crypto.

Sans remettre en cause cette option envisagée, les plans monétaires des BRICS semblent se dessiner dans une tout autre direction. Il semble que depuis 14 mois, l’Alliance achète de l’or à tour de bras. Ce qui ne manque pas d’éveiller les soupçons et de susciter des spéculations.

Par exemple, pour la seule année 2023, la Chine s’est offert une quantité ahurissante de 225 tonnes consolidant sa position de premier investisseur aurifère au monde. La question qu’on peut légitimement se poser est celle de savoir ce qui motive l’appétit vorace de l’ogre chinois pour le métal précieux.

La théorie qui semble émerger en réponse à ce questionnement consiste à dire que les BRICS travailleraient en fait à l’émission d’une monnaie commune adossée à l’or. Une option qui pourrait s’opposer au puissant dollar américain.

BRICS: 🇨🇳 China Stockpiles Gold for 14 Consecutive Months, Buys 9 Tonnes.

BRICS: 🇨🇳中国、14か月連続で金を備蓄、9トン購入。 pic.twitter.com/ujdT3mUCoq

— 世紀末の魔術師 (@Preside88177491) January 10, 2024

Une option pas si évidente à concrétiser !

L’attrait d’un « bouclier monétaire » des BRICS en or est indéniable. Quant à sa faisabilité, c’est une tout autre paire de manches. Car l’or, malgré sa valeur quasi inaltérable, reste particulièrement sensible aux fluctuations du marché monétaire.

Ce défaut fait qu’une monnaie des BRICS adossée à l’or serait finalement quelque peu vulnérable à long terme. Ce qui risquerait de mettre à mal les objectifs de l’alliance de pays et ses velléités d’autonomie monétaire et financière.

Mais au-delà de ces ambitions, d’autres explications peuvent tout à fait justifier des investissements massifs dans le métal précieux. Ce dernier est particulièrement utile en matière de diversification des réserves, un principe sacro-saint pour les banques centrales.

Ceci, d’autant plus qu’en période de turbulences économiques, l’or reste l’un des rares actifs à couvrir leurs détenteurs d’un désastre financier. De plus, vu les déboires actuels du dollar américain, l’attrait de l’or en tant que protection contre son affaiblissement potentiel ne peut être négligé. En tout état de cause, la frénésie aurifère des BRICS confirme quelque peu l’intention de l’organisation de s’affranchir de l’hégémonie financière traditionnelle. Ceci quel qu’en soit le prix.