BRICS : Le Brésil réaffirme sa volonté d’en finir avec le dollar… Trump va-t-il riposter avec des taxes de 150 % ?

L’affrontement économique entre le Sud global et les États-Unis prend une nouvelle tournure, et le Brésil s’impose comme un acteur clé de cette bataille monétaire. Par son opposition à la suprématie du dollar américain, le pays latino-américain redéfinit les équilibres financiers mondiaux et remet en question l’architecture traditionnelle du commerce international. Cette décision s’intègre dans un processus de dédollarisation, qui prend de l’ampleur au sein du BRICS, et qui pourrait bien modifier en profondeur les circuits économiques internationaux.

Le Brésil intensifie sa rupture avec le dollar

La stratégie de dédollarisation menée par le Brésil ne relève plus du simple discours politique. Sous l’impulsion du président Luiz Inácio Lula da Silva, le pays accélère le développement de BRICS Pay, une plateforme numérique de règlements qui permet aux États membres de contourner le système SWIFT, contrôlé par les États-Unis. Plus de 50 pays seraient déjà prêts à adopter ce système de paiement, ce qui constitue une rupture majeure avec le monopole américain sur les transactions internationales.

Lors d’un récent discours, Lula a réaffirmé son engagement : « il ne s’agit pas de remplacer nos monnaies, mais nous devons travailler pour que l’ordre multipolaire que nous souhaitons se reflète dans le système financier international ». Cette ambition est partagée par la Russie, qui a annoncé en décembre que les pays du bloc des BRICS utiliseront des monnaies numériques pour certains investissements. Pour autant, aucune monnaie commune n’est à l’ordre du jour, car chaque pays privilégie la coopération monétaire sans abandonner sa souveraineté financière.

En prenant la présidence de l’alliance des BRICS, le Brésil entend faire avancer ces initiatives lors du sommet de juillet 2025, qui pourrait être un tournant dans la refonte des transactions mondiales. Mais, cette politique n’est pas sans risque. Ainsi, les États-Unis surveillent ces développements de près, et Donald Trump se montre particulièrement offensif face à cette initiative.

Trump contre-attaque avec la menace des tarifs douaniers

Le président américain Donald Trump ne cache pas son hostilité envers les BRICS, qu’il accuse de vouloir affaiblir le dollar. Il a explicitement menacé d’imposer des taxes de 150 % sur les importations en provenance de pays qu’il jugerait responsables de cette tentative de remise en cause du système financier américain. « Tout État BRICS qui mentionne la destruction du dollar sera sanctionné », a-t-il martelé, ce qui laisse planer le doute sur l’ampleur de ses représailles.

Cependant, la position des BRICS reste nuancée. Mais, contrairement aux accusations américaines, le bloc ne cherche pas à détruire le dollar, mais à se doter d’alternatives de paiement pour réduire sa dépendance. Les États-Unis pourraient-ils tout de même appliquer ces sanctions ? Toutefois, la réponse repose sur l’interprétation des décisions des BRICS : si les paiements en monnaies locales ou via BRICS Pay s’intensifient, cela suffira-t-il pour déclencher la colère de Washington ?

L’un des enjeux clés sera de voir si le Brésil pourra se protéger de ces mesures en insistant sur le fait qu’il ne milite pas pour une monnaie unique des BRICS. Une zone grise demeure, et les prochains mois seront décisifs pour savoir si la menace américaine restera rhétorique ou si elle se traduira par des actions concrètes.

Le duel entre les BRICS et les États-Unis illustre une mutation profonde de l’économie mondiale. Si 50 pays adoptent réellement le système de paiement BRICS, cela marquerait une réduction significative de la domination du dollar et un réalignement des forces économiques. La crainte des États-Unis est donc justifiée : une adoption massive d’un système alternatif affaiblirait leur levier de contrôle monétaire. Toute la question est de savoir si le Brésil et ses alliés pourront résister aux pressions américaines sans provoquer une guerre commerciale ouverte. Le sommet des BRICS de juillet 2025 sera sans doute le théâtre d’un nouvel épisode de cette confrontation, avec en toile de fond une reconfiguration possible de l’ordre économique mondial.