BRICS : La Chine et la Russie règlent désormais leurs échanges commerciaux en Bitcoin
Tandis que les BRICS intensifient leur stratégie de dédollarisation, Pékin et Moscou franchissent une étape inédite : l’usage du bitcoin pour régler certaines transactions commerciales. Cette initiative, révélée par VanEck, marque un tournant symbolique dans l’internationalisation des cryptos. Elle traduit une volonté assumée de s’affranchir des circuits financiers dominés par l’Occident, en vue de conférer au bitcoin un rôle géopolitique inédit. Ce glissement pourrait préfigurer un nouvel ordre monétaire, dans lequel les cryptos redéfinissent les leviers de souveraineté économique.
Une adoption ciblée du Bitcoin pour les échanges commerciaux sino-russes
Dans une déclaration, Matthew Sigel, responsable de la recherche sur les cryptos chez VanEck, a affirmé que la Chine et la Russie, deux puissances des BRICS, ont commencé à utiliser le bitcoin pour régler certaines transactions commerciales, notamment dans le secteur de l’énergie.
Il a précisé :
Ces nations l’utilisent dans des échanges énergétiques pour éviter d’avoir à effectuer des règlements en dollars.
Cette démarche s’intègre dans une logique de diversification monétaire et de recherche d’alternatives aux circuits financiers traditionnels, souvent perçus comme dominés par les intérêts occidentaux.
Pour VanEck, il ne s’agit plus simplement d’un phénomène spéculatif : le bitcoin entre désormais dans une phase d’utilité réelle, au service de relations commerciales stratégiques.
Cette transition repose sur plusieurs facteurs concrets, qui expliquent pourquoi le recours au bitcoin gagne en légitimité dans le cadre des relations bilatérales sino-russes :
- Une légalisation du bitcoin pour les paiements internationaux en Russie, ce qui permet aux entreprises de contourner les restrictions bancaires classiques ;
- Le renforcement des capacités des entreprises de mining russes, ce qui garantit un accès autonome et sécurisé aux cryptos sans passer par des infrastructures étrangères ;
- Une volonté politique partagée de limiter la dépendance au dollar américain, en particulier dans les secteurs stratégiques comme l’énergie ;
- La confiance bilatérale renforcée, qui facilite l’utilisation des cryptos là où les acteurs traditionnels hésitent encore.
Dans ce contexte, le bitcoin s’affirme comme un outil financier pragmatique, capable de soutenir des échanges entre puissances qui cherchent à s’extraire de la sphère d’influence monétaire occidentale.
Contourner les sanctions et réinventer les circuits de paiements
Plus qu’un simple choix économique, l’intégration du bitcoin dans les règlements commerciaux sino-russes s’insère dans une stratégie de contournement des restrictions financières occidentales.
Ainsi, plusieurs sociétés russes utilisent le bitcoin ainsi que l’USDt pour honorer des transactions pétrolières avec la Chine et l’Inde.
C’est une façon pour la Russie de continuer à vendre son pétrole malgré les sanctions occidentales. L’usage de ces actifs, souvent via des structures offshore et des plateformes tierces, témoigne d’une adaptation des circuits logistiques et financiers face aux pressions internationales.
Par ailleurs, cette évolution est facilitée par des décisions politiques structurantes. La Russie a légalisé l’utilisation des cryptos pour les paiements transfrontaliers, ce qui ouvre ainsi un nouveau canal de financement international.
De son côté, la Chine n’est pas en reste. Malgré une réglementation stricte sur le territoire national, elle soutient activement les initiatives qui visent à affaiblir le rôle du dollar dans les échanges multilatéraux.
Cette convergence stratégique entre Pékin et Moscou se traduit donc par une synergie autour des technologies numériques, en vue de servir un objectif commun : réduire leur exposition aux risques liés au système financier occidental.
À terme, cette dynamique pourrait bien accélérer l’émergence de blocs économiques qui fonctionnent sur des logiques alternatives, où les cryptos jouent un rôle pivot dans les flux de capitaux. L’instauration d’une confiance technologique mutuelle autour du bitcoin ouvre la voie à d’autres formes de coopération monétaire. Si cette tendance se confirme, elle pourrait redéfinir les rapports de force monétaires à l’échelle mondiale, ce qui bouleverserait les usages et la hiérarchie traditionnelle des devises dans le commerce international.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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