Bourse : L’Europe prend sa revanche sur Wall Street, mais jusqu’à quand ?
C’est assez rare pour être souligné : la bourse européenne fait la course en tête face à Wall Street. Pendant que les indices américains peinent à décoller, les marchés européens flambent comme une baraque à frites. Derrière cet exploit, un cocktail de facteurs : espoirs de paix en Ukraine, investissements massifs dans la défense et un marché jugé plus attractif que l’oncle Sam. Reste à savoir si cette dynamique est durable ou si l’Europe joue seulement les premiers rôles le temps d’un acte.
La bourse européenne en pleine euphorie : vers un nouvel âge d’or ?
C’est historique : l’Europe, frappé par une crise économique, fait mieux que les États-Unis en bourse. Le DAX allemand grimpe de 17 %, le CAC 40 français de 11,5 % et le FTSE 100 britannique de 9 %. Pendant ce temps, le S&P 500 stagne sous la barre des 1 %. Un tel écart n’avait pas été observé depuis l’an 2000, selon Morgan Stanley.
Derrière cet engouement, plusieurs facteurs :
- Des perspectives de paix en Ukraine qui rassurent les investisseurs ;
- Une montée en puissance des dépenses de défense en Europe ;
- Une économie qui semble enfin sortir de sa torpeur ;
- Des actions européennes encore attractives, avec un ratio cours/bénéfices de 14x contre 22x aux États-Unis.
L’Europe séduit aussi grâce à des flux d’investissement impressionnants. Kyrylo Shevchenko le résume bien :
« L’Europe attire 12 milliards de dollars en quatre semaines, un record depuis une décennie. »
Mais cette euphorie boursière peut-elle vraiment se prolonger ou est-ce un simple effet de rattrapage ?
Les investisseurs misent sur un cycle vertueux alimenté par la baisse des taux d’intérêt et la relance budgétaire. Mais il reste une grande inconnue : Wall Street est-il réellement distancé ou prépare-t-il juste un retour en force ?
L’Europe redéfinit son modèle économique : opportunité ou mirage ?
L’UE est en train de revoir sa copie économique. Entre le repli des États-Unis sur eux-mêmes et l’urgence de renforcer son autonomie stratégique, elle injecte massivement des capitaux dans la défense et les infrastructures. L’indice PMI, qui mesure l’activité industrielle et des services, montre des signes d’amélioration, présageant une sortie de la stagnation.
L’un des moteurs de cette embellie ? Le rebond des fusions-acquisitions en Europe, en hausse de 20 % sur un an. Par ailleurs, la Banque centrale européenne pourrait se montrer plus souple sur les taux, contrairement à la Fed qui temporise.
Mais tout n’est pas rose. Comme le note un analyste de Morgan Stanley :
« La politique américaine vis-à-vis de la Russie et de l’Ukraine pourrait rebattre les cartes des alliances économiques. »
D’autres incertitudes demeurent : les tensions commerciales avec la Chine, la volatilité des prix de l’énergie et l’impact réel des investissements dans la défense. L’Europe est-elle en train de se réinventer ou simplement de compenser un retard accumulé depuis des années ?
Après une semaine où l’Europe a surperformé Wall Street, mars sera-t-il le mois de la confirmation ? Les investisseurs gardent un œil sur les prochaines décisions monétaires et les évolutions géopolitiques. Le basculement durable vers l’Europe est-il en marche ?
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