Bourse : Les fantômes du krach de 2000 rôdent sur Wall Street

Dans les travées de Wall Street, l’ambiance n’est plus à la fête. Depuis quelques semaines, le marché boursier américain affiche des symptômes d’une rechute qu’on croyait oubliée. Le spectre d’un krash — à la sauce 2000 ou 2008 — refait surface. Et pendant que les analystes sortent leurs vieux manuels de survie, d’autres y voient l’occasion d’un grand nettoyage. Mais que nous dit réellement l’histoire ? Et surtout, comment lire les signes dans cette jungle économique en mutation ?

La bourse US dans le rouge : les marchés répètent leur mauvais sketch

Décidément, la bourse américaine adore se prendre les pieds dans le tapis de la survalorisation. En 2000, le Nasdaq (désormais aligné au bitcoin) avait atteint 5 000 points, avant de se casser les dents sur une chute de 78 %. Un quart de siècle plus tard, rebelote ? En tout cas, ça y ressemble. 

Le Nasdaq perd déjà 13 % en un mois, comme un avant-goût d’un plat indigeste.

À l’époque, on investissait sur des boîtes dont l’unique actif tangible était un PowerPoint. Aujourd’hui, ce sont les intelligences artificielles qui suscitent l’euphorie, version Nvidia et ses cousins technos. L’histoire se répète, mais avec des circuits imprimés en plus. 

Comme le dit Jim Osman : « Vous n’avez encore rien vu ». Il parle en connaissance de cause : le Nasdaq, le S&P 500 et le Dow Jones s’étaient tous effondrés à l’époque. Et cette fois ? Rien ne garantit que le scénario sera moins violent.

Et vous, êtes-vous prêt pour une rediffusion en HD du krash 2000 ?

Les Etats-Unis au bord du gouffre… ou simple vertige passager ?

De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis avancent comme des somnambules sur un fil de dettes et d’illusions. L’économie américaine, sur le papier, semble robuste, mais les fondations craquent. La preuve ? Le fameux S&P 500 a glissé de plus de 10 % récemment, flirtant avec la correction comme un adolescent timide avec la catastrophe.

Les marges bénéficiaires des entreprises américaines ont atteint des niveaux inédits : plus de 9 %, loin au-dessus de la norme historique (entre 3,8 % et 7,2 %). Ce n’est plus une économie, c’est un trampoline. Et gare à l’atterrissage ! 

Une simple « reversion to the mean » — retour vers la moyenne, comme disent les pros — pourrait faire plonger les bénéfices de 20 %, voire plus.

Robert Kiyosaki ne mâche pas ses mots : 

Ce crash sera plus grand que celui de 1929.  

Rien que ça. Mais pas de panique ! Selon lui, il faut « rester stoïque, garder les yeux ouverts… et acheter quand tout le monde fuit ».

Faut-il alors trembler ou sortir le chéquier ?  

Le marché boursier américain : bulle en formation ou simple gueule de bois ?

Alors que les investisseurs tentent de garder la tête froide, une question demeure : assiste-t-on à l’éclatement d’une nouvelle bulle ou à une correction salutaire ? Les indicateurs sont aussi rassurants qu’un parachute en dentelle. Certains parlent de « bull trap », ces fausses reprises qui précèdent la vraie chute.

Souvenez-vous : en 2001, après la dot-com, le marché avait repris 21 %… avant de reperdre 32 %. Rebelote en 2008. Et aujourd’hui ? Les valorisations sont de nouveau sous tension. Le forward P/E (ratio cours/bénéfice anticipé) s’approche dangereusement des 23x, niveau qui a précédé les deux dernières corrections majeures.

Et pourtant, tout n’est pas perdu. L’intelligence artificielle n’est pas qu’un feu de paille, comme le rappellent certains analystes. Le problème n’est pas la technologie, mais l’exubérance des investisseurs, ce vieux démon de Wall Street.

Alors, ce marché boursier est-il en train de s’auto-détruire à force d’enthousiasme ?

En somme, les malheurs de certains font le bonheur des autres : si l’écosystème boursier américain, symbolisé par Wall Street, broie du noir en ce moment, il faut noter que c’est l’Europe qui rafle la mise.