Bitcoin vs Fiat
Le rythme d’endettement des États-Unis est de retour au plus haut historique. C’est l’occasion de faire le point sur le système fiat et le bitcoin.
Des milliers de milliards
Les États-Unis n’ont jamais emprunté autant d’argent. Plus 6 000 milliards de dollars le trimestre dernier…
Bien sûr, l’essentiel de cet argent sert à rembourser des dettes déjà existantes. Mais une partie vient s’y ajouter.
En 2023, les recettes fiscales du gouvernement américain se sont élevées à 4 400 milliards de dollars, contre 6 100 milliards dépensés. Dit autrement, la dette totale a augmenté de 1 700 milliards de dollars.
En sachant qu’une bonne part des recettes fiscales sont consacrées au seul paiement des intérêts. Le taux d’intérêt moyen sur la dette US est de 3,2 %. Soit environ 1000 milliards de dollars par an. Cela représente près d’un quart des recettes !
C’est ainsi, notre civilisation crée l’argent à partir de dette. Une dette assortie d’intérêts qui obligent mathématiquement à s’endetter toujours plus, sous peine de défauts de paiements récurrents.
De la même façon qu’un cycliste doit pédaler pour ne pas tomber, la quantité d’argent (la dette) doit perpétuellement augmenter pour que chaque génération puisse trouver dans le magma de l’économie assez d’argent pour rembourser le principal ET les intérêts.
Faut-il s’en offusquer ? Peut-être pas. L’humanité tend naturellement vers les systèmes les plus efficients. Si l’Histoire peut nous enseigner quelque chose, c’est bien ça.
Cela ne plaira pas aux économistes d’obédience « autrichienne » qui s’imaginent qu’une masse monétaire absolument fixe nous permettrait de tous rouler en Ferraris. Mais sont-ils vraiment plus intelligents que l’humanité ?
Fiat Ponzi
Le système fiat est un ponzi qui a besoin de croissance économique pour ne pas finir en hyperinflation. Tout va bien tant que l’on peut extraire toujours plus d’énergie. D’où l’intérêt du ratio dette/PIB qui est un meilleur indicateur que le seul chiffre de la dette.
Or, un pays n’a pas 36 solutions pour augmenter son PIB. Il faut augmenter un ou plusieurs de ces paramètres :
1) Population.
2) Productivité.
3) Inflation.
Personne ne mange 15 baguettes par jour. La croissance de la population est le moyen le plus naturel d’augmenter le PIB.
La productivité est la production par personne. Elle est directement liée à la technologie ainsi qu’au nombre de machines. Et qui dit machine, dit énergie. Le PIB est donc intimement lié à notre capacité à extraire de l’énergie de notre environnement.
En clair, une forte natalité n’est pas suffisante. Natalité et disponibilité des ressources naturelles fonctionnent en tandem.
L’augmentation de la productivité est quant à elle nécessaire pour que les salaires suivent l’inflation résultant mécaniquement du ponzi fiat.
En l’absence d’un de ces deux ingrédients (Natalité / Productivité), c’est l’inflation qui gonfle artificiellement les chiffres du PIB. Cette croissance artificielle se traduit par des « salaires qui ne suivent plus ».
Cette fausse croissance est alimentée par les déficits publics et les bulles immobilières. Ces dernières sont orchestrées en prêtant à chaque nouvelle génération un peu plus que la précédente (en allongeant les durées d’emprunt).
Derrière le bitcoin, le joule
L’énergie qui soutient notre civilisation n’est pas infinie (85 % de charbon, gaz et pétrole). Nous sommes en train de franchir le pic de pétrole, une énergie qui alimente 95 % du transport mondial sans lequel il n’y aurait pas de PIB.
Il y a bien le nucléaire, mais s’imaginer que nous parviendrons à maintenir notre rythme de croissance en électrifiant absolument tout est une chimère. Nous puisons dans les énergies fossiles car elles sont précisément les plus efficientes.
Les fruits des branches basses ont été cueillis. Remplacer le pétrole par des électrons se traduira par une baisse de productivité, et donc, de l’inflation.
Tout électrifier nécessite par ailleurs d’immenses quantités de métaux. Notamment le meilleur conducteur d’entre-tous, le cuivre. Problème :
À moins d’un substitut au cuivre ainsi qu’un miracle énergétique (fusion nucléaire), nos niveaux de vie seront confrontés à un effet ciseau : les limites physiques de la croissance et l’intérêt qu’ont les gouvernements à ne pas provoquer de défauts de paiement.
Il est bien plus facile pour les politiques de gérer l’inflation plutôt que des baisses des pensions de retraite ou des défauts de paiement. Paradoxalement, les États ne peuvent pas rembourser leur dette, mais ne peuvent pas ne pas la rembourser. Ils sont condamnés à imprimer toujours plus.
Il n’y a pas de miracle. Le bitcoin ne change pas les lois de la physique. Néanmoins, l’humanité dispose pour la première fois d’une monnaie existant en quantité absolument finie, liquide, non censurable et non confiscable. Le bitcoin est la représentation suprême de l’énergie.
Avant Satoshi Nakamoto, il fallait être riche et bien informé pour investir son épargne dans l’immobilier de prestige, les toiles de grands maîtres ou les technologies prometteuses.
A contrario, le bitcoin est accessible à tous grâce à sa divisibilité. Chaque bitcoin se décompose en 100 millions de satoshis. Tout le monde peut désormais épargner à armes égales. Et c’est déjà pas mal. N’en demandons pas trop au Bitcoin.
Ne manquez pas notre article : Pour Saylor, « le Bitcoin n’a pas besoin de remplacer la monnaie fiat ».
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Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".
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