Bitcoin - Quel est l'objectif rationnel pour 2025 ?

L’évolution du prix du bitcoin en 2025 dépendra de trois grands paramètres. La macroéconomie, la géopolitique et l’arrivée des États-nations.

Volet Macro

Malgré l’optimisme et l’enthousiasme entourant la création de DOGE (Departement of Government Efficiency) par Elon Musk et Vivek Ramaswamy, le budget US ne reviendra pas à l’équilibre.

Malgré les promesses sans cesse renouvelées, il y a fort à parier que la dette (et donc la masse monétaire) continuera de croître au même rythme. C’est-à-dire de 7 à 8 % par an. Les économies réalisées par DOGE n’auront probablement qu’un impact marginal sur le déficit.

Or, ce combo [Fuite en avant de l’endettement / Raréfaction des ressources énergétiques] est le principal moteur de l’appréciation du bitcoin. Une productivité (quantité de choses produites par personne) atone couplée à des déficits toujours plus importants ne peut qu’être inflationniste.

Rappelons que l’inflation cumulée depuis début 2021s’élève à 25 % de part et d’autre de l’Atlantique ! Une inflation que les petites gens subissent de plein fouet (faute d’avoir de l’immobilier, des œuvres d’art, des actions de bourse, etc). D’où l’intérêt grandissant pour la simple mais efficace stratégie bitcoin.

En 2024, la masse monétaire M2 américaine a augmenté de 3,6 %. Cette croissance devrait encore accélérer en 2025, en sachant que la tendance de long terme est de 7 %. Elle viendra de la baisse des taux qui permettra à davantage de ménages et d’entreprises d’emprunter.

Combien d’inflation en 2025 ?

L’inflation fut proche de 3 % en 2024 aux États-Unis. L’augmentation de la production d’énergie promise par Donald Trump pourrait doper la productivité et calmer l’inflation.

En effet : Productivité = Machines = Énergie = Pétrole.

Augmenter la production d’énergie détend les prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Cependant, il ne suffit pas de signer des décrets pour faire jaillir du pétrole. Cette production maximale d’énergie prendra du temps, si tant est qu’elle se concrétise…

Le fait est que le pic de pétrole conventionnel (peu cher à sortir de terre) date de 1971 aux États-Unis. Le pétrole de schiste est beaucoup plus cher et le pic semble déjà au coin de la rue. Donc, à moins de vendre du gaz à prix d’or à l’Europe, il n’y aura pas de miracle.

Dans le scénario inverse (annexion du Canada et du Groenland pour extraire du pétrole ?…), parvenir à produire plus d’énergie justifiera la poursuite de la baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale.

Tout cela étant dit, même si les prix à la consommation se tassent, il ne faut pas se leurrer : l’inflation des actifs persistera en raison de l’augmentation implacable de la masse monétaire.

C’est ainsi, le système fiat est un ponzi qui doit enfler la masse monétaire de manière perpétuelle. Ce système est ni bien ni mal. Il est même sûrement le moins mauvais étant donné que l’humanité évolue toujours vers les systèmes les plus efficients.

En temps normal (30 glorieuses), les salaires parviennent à suivre grâce à l’augmentation de la productivité. Malheureusement, ce n’est plus le cas. Les fruits des branches basses (pétrole conventionnel) ont été cueillis…

Mais revenons-en au Bitcoin.

Réserve stratégique

D’une manière ou d’une autre, Donald Trump donnera suite à son engagement en faveur d’une « réserve stratégique de bitcoins » pour le pays.

L’hypothèse de base est un décret venant convertir les quelque 200 000 BTC que les États-Unis détiennent déjà en une réserve stratégique officielle. Ce serait déjà incroyablement haussier.

Il s’ensuivra un effet domino et l’on entend déjà l’ancien ministre des Finances Allemand aller dans ce sens. Cela permettrait sauver les meubles vu que la catastrophe Olaf Scholz a bradé les 50 000 BTC du pays au prix moyen de 57 600 $….

Un scénario encore plus haussier serait que le gouvernement Trump accumule des centaines des milliers, voire des millions de bitcoins. Ce scénario est moins probable, mais loin d’être impossible. La raison étant que D. Trump veut réindustrialiser son pays. Or cela passe par une baisse du dollar qu’il pourrait obtenir en achetant des millions de BTC à l’étranger.

Il s’agirait par ailleurs d’un gros coup de poker géopolitique contre les BRICS qui ne veulent plus du dollar. L’époque glorieuse de l’hégémonie du billet vert touche lentement à sa fin et le prétendant le plus sérieux est indubitablement le bitcoin.

Vladimir Poutine l’a récemment adoubé en déclarant que « personne ne peut le bannir ». Son ministre des Finances a lui annoncé que le bitcoin serait dorénavant utilisé pour régler les échanges internationaux.

Et pendant ce temps, la France refuse toujours de miner en utilisant les surplus d’électricité nucléaire. Que de retard pour la « blockchain nation » alors que les États-Unis, la Russie et la Chine s’arrogent déjà 35 %, 17 % et 15 % du hashrate respectivement.

Le bitcoin au bilan des entreprises

L’adoption du bitcoin par les entreprises comme actif de trésorerie est une tendance qui s’accélère. Le succès indéniable de MicroStrategy et de ceux qui imitent sa stratégie montre que nombre de gestionnaires de fortune sont avides de miser sur le bitcoin au travers de multinationales cotées en bourse.

Did you stack bitcoin this year? pic.twitter.com/uI1j7ZiGKz

— Michael Saylor⚡️ (@saylor) December 27, 2024

La création des ETF Bitcoin en début d’année et la bonne publicité des investisseurs les plus sophistiqués du monde ont éliminé le « risque pour sa carrière » qui existait auparavant pour les partisans du bitcoin. Un directeur financier n’a plus à craindre d’être licencié pour la simple suggestion d’une position sur le bitcoin.

En outre, la récente modification des règles comptables du FASB permet dorénavant d’inscrire l’appréciation du prix du bitcoin au bilan, ce qui rend les avoirs en BTC beaucoup plus acceptables aux yeux des comptables.

Résultat, de plus en plus d’entreprises ajoutent le bitcoin à leur bilan. Le fait que les actionnaires de Microsoft ait refusé d’adopter cette stratégie ne fait que retarder l’inévitable.

Soulignons en passant que les multinationales et les nations accumulent surtout des bitcoins. Les « Alt seasons » ne font plus recette et il faut s’attendre à ce qu’une part substancielle des 1000 milliards de dollars toujours investis dans le casino des shitcoins pivote vers le bitcoin.

Notons à titre d’exemple que le fork BCH (Bitcoin Cash) a terminé l’année 2024 avec une nouvelle baisse de 22 % par rapport au BTC. Il ne vaut plus que 0,47 % du véritable bitcoin.

Jusqu’où le bitcoin montera en 2025 ?

Ferons-nous aussi bien qu’en 2024 et sa hausse de 120 % ? Peut-être. De nombreuses firmes l’anticipent. Voici le TOP 35 des actifs s’étant le plus apprécié en 2024 :

2024 was a good year for $BTC and $MSTR. 🚀 https://t.co/x0xlCNEK44

— Michael Saylor⚡️ (@saylor) January 2, 2025

Blockware – qui avait justement prédit en 2023 que nous atteindrions les 100 000 $ en 2024 – a publié sa nouvelle prédiction. « Nous nous attendons à ce que 2025 soit une année faste pour le cours du BTC », peut-on lire.

Voici ses trois scénarios pour 2025 :

● Scénario 150 000 $ :
-Trump ne donne pas suite à la réserve de BTC
-La Fed fait encore volte-face sur les baisses de taux d’intérêt

● Scénario 225 000 $ :
-Les avoirs américains actuels sont transformés en réserve stratégique.
-La Fed abaisse les taux d’intérêt tel qu’anticipé.

● Scénario le plus probable 400 000 $ :
-Les États-Unis créent une réserve de BTC tout en accumulant davantage.
-La Fed se montre encore plus dovish.
-Une multinationale du Magnificent 7 ajoute le bitcoin à sa trésorerie [Magnificent 7 : Apple, Microsoft, Google, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla]

La firme qui manage l’ETF Bitwise vise pour sa part 200 000 $ :

« Les flux records des ETF ont propulsé le bitcoin vers de nouveaux sommets historiques en 2024. Nous ne pensons pas que cette demande va ralentir de sitôt. Combinez cela avec la réduction de l’offre grâce au halving d’avril 2024, plus les nouveaux achats des entreprises et des gouvernements, eh bien… Si le gouvernement américain achète un million de bitcoins comme le propose la sénatrice Cynthia Lummis, notre objectif de 200 000 $ passe à 500 000 $. »

Votre serviteur est du même avis. A ce propos, ne manquez pas notre article : Bitcoin, le plan B de Trump.