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Bitcoin : pourquoi Trump veut-il sauver Ross Ulbricht ?

jeu 03 Oct 2024 ▪ 6 min de lecture ▪ par Evans S.
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Mercredi, Donald Trump a relancé une promesse qui fait déjà couler beaucoup d’encre : sauver Ross Ulbricht, le fondateur de la célèbre place de marché Silk Road. Ce dernier, en prison depuis 12 ans, est devenu un symbole controversé à la fois de l’ère précoce de Bitcoin et des excès du gouvernement dans la lutte contre le cybercrime. Trump, en réitérant son engagement, soulève à nouveau un débat brûlant autour de la justice, des crypto-monnaies et des libertés individuelles. Mais pourquoi cet intérêt soudain pour une affaire aussi sensible ?

Bitcoin Ross Ulbricht

Ulbricht, Silk Road et l’ascension de Bitcoin

Silk Road, lancé en 2011, n’était pas qu’une simple place de marché du darknet. C’était le terrain fertile où Bitcoin s’est véritablement fait connaître, bien avant son adoption massive.

En permettant des transactions anonymes pour des biens souvent illégaux, Silk Road a propulsé Bitcoin sur le devant de la scène mondiale. Ce marché a incarné la décentralisation et l’anonymat promis par les crypto-monnaies, mais il a également attiré l’attention des autorités.

Ross Ulbricht, sous le pseudonyme « Dread Pirate Roberts », a été arrêté en 2013 pour avoir créé et géré cette plateforme.

Condamné à deux peines de prison à perpétuité sans possibilité de libération, il est aujourd’hui au cœur d’une affaire qui divise autant qu’elle fascine. D’un côté, certains le considèrent comme un martyr des libertés individuelles et de l’innovation technologique ; de l’autre, il est vu comme le chef d’un empire criminel.

L’engagement de Trump de libérer Ulbricht, exprimé haut et fort sur Truth Social, ravive non seulement la mémoire de Silk Road, mais aussi les débats sur les limites de la justice américaine et le rôle de Bitcoin dans cette histoire. Trump semble voir dans cette affaire une opportunité politique, mais aussi un symbole de son engagement à lutter contre ce qu’il appelle « l’État profond ».

Une promesse de liberté

L’intérêt de Trump pour Ross Ulbricht n’est pas nouveau. Déjà en mai 2024, lors de la Convention nationale libertarienne, il avait promis de commuer la peine d’Ulbricht s’il était réélu président.

Pour les partisans d’Ulbricht, cette promesse a été un rayon d’espoir. Ulbricht lui-même, via Twitter, avait exprimé sa gratitude face à cet élan de soutien. Mais derrière ces déclarations se cache une question cruciale : Trump cherche-t-il réellement à défendre une justice plus équitable ou utilise-t-il cette affaire pour séduire l’électorat libertarien, fervent défenseur des crypto-monnaies ?

La réponse n’est pas simple. D’un côté, certains estiment que Trump voit en Ulbricht un symbole des libertés fondamentales mises à mal par l’État. Pour eux, sauver Ulbricht, c’est s’attaquer aux abus du gouvernement dans sa lutte contre le crime numérique, tout en renforçant la promesse de décentralisation que Bitcoin incarne.

D’un autre côté, ses critiques y voient une simple manœuvre électoraliste, destinée à capitaliser sur le soutien des communautés pro-Bitcoin, dont l’influence politique ne cesse de croître.

Quoi qu’il en soit, la promesse de Trump rouvre une vieille plaie dans la communauté crypto. Tandis que certains soutiennent la libération d’Ulbricht comme une question de justice, d’autres rappellent les conséquences néfastes de Silk Road.

Pour eux, l’implication d’Ulbricht dans une plateforme facilitant la vente de drogues et d’autres biens illégaux ne peut être balayée d’un revers de la main, même si Bitcoin en est sorti renforcé.

Un symbole qui transcende la justice et le Bitcoin

Au-delà de l’aspect politique, l’histoire de Ross Ulbricht touche une corde sensible dans le monde de Bitcoin. Silk Road a été le premier exemple concret de l’utilisation de la crypto à grande échelle, mais elle a aussi mis en lumière les risques inhérents à l’anonymat offert par les crypto-actifs. Aujourd’hui, Bitcoin est bien plus qu’un simple outil d’échange : il est devenu un symbole de liberté financière pour certains, et une menace pour l’ordre établi pour d’autres.

Trump, en s’engageant à sauver Ulbricht, ne fait pas que relancer une affaire judiciaire. Il touche à une question fondamentale : dans quelle mesure l’État doit-il intervenir pour réguler les nouvelles technologies comme Bitcoin ? Et surtout, où se trouve la limite entre innovation et criminalité ?

Si Ulbricht est libéré, cela pourrait être interprété comme une victoire pour les partisans de la décentralisation et des libertés individuelles. Mais cela poserait également des questions sur la manière dont la justice traite les cas liés aux nouvelles technologies. Peut-on vraiment séparer Ulbricht de l’image de Silk Road et de tout ce qu’elle représente ? La réponse reste incertaine.

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Evans S. avatar
Evans S.

Fasciné par le bitcoin depuis 2017, Evariste n'a cessé de se documenter sur le sujet. Si son premier intérêt s'est porté sur le trading, il essaie désormais activement d’appréhender toutes les avancées centrées sur les cryptomonnaies. En tant que rédacteur, il aspire à fournir en permanence un travail de haute qualité qui reflète l'état du secteur dans son ensemble.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.