Bitcoin - Nerdminer et BitAxe sont-ils rentables ?
La décentralisation du réseau Bitcoin serait-elle sur le point de s’améliorer grâce aux mineurs minimalistes tels que Nerdminer et Bitaxe ?
Bitcoin – une industrie centralisée
La décentralisation du réseau Bitcoin est un vaste sujet. Il y a d’une part les nœuds et d’autre part les mineurs.
Le hashrate a malheureusement tendance à se consolider entre les mains de géants comme les américains Marathon, Core Scientific ou encore Riot.
Les mineurs Américains représentent désormais plus de 40 % du hashrate mondial ! Leurs installations sont de surcroît essentiellement concentrées au Texas.
Plus préoccupant encore, la consolidation au niveau des « pools ». Ces derniers centralisent le hashrate de nombreux mineurs afin de lisser les profits. D’après Braiins.com, le pool américain Foundry USA représente 26 % du hashrate. Le pool de Bitmain (Antpool) s’arroge pour sa part 24 %.
Or, les pools peuvent censurer des transactions puisque ce sont eux qui construisent les blocs de transaction à partir desquels les mineurs travaillent.
Il est à ce titre urgent que les mineurs reprennent la main en adoptant le dernier protocole Stratum. Si seulement la moitié de l’énergie déployée pour débattre de la BIP-300 pouvait être consacrée à Stratum…
Il faut également souligner que peu de sociétés sont capables de fabriquer des ASIC. Bitmain s’est longtemps arrogé plus de 80 % du marché. Les seuls concurrents sérieux (Canaan, MicroBT, etc) sont par ailleurs tous chinois.
Il faudra attendre que les Américains Circle et Blockstream finissent de concevoir leurs propres ASIC pour gagner en décentralisation de ce côté là.
Il n’y a toutefois pas lieu de sombrer dans la paranoïa et les bonnes initiatives ne manquent pas. L’arrivée de tout petits mineurs en est une potentiellement importante.
Sous le capot de BitAxe et NerdMiner
Bitaxe est un mini mineur entièrement open source. Le modèle Ultra est la troisième version et prend en charge l’ASIC BM1366 de l’antminer S19XP. C’est-à-dire la meilleure puce sur le marché.
Pour la comparaison, un S19 XP (~3 900 $) comprend 330 ASIC BM1366. Un BitAxe Ultra n’en possède qu’une seule.
Ainsi, même si l’efficience est la même (21 J/TH), la puissance globale du BitAxe ne représente qu’une fraction de celle d’un mineur S19 XP. Soit environ 500 000 000 000 hash par seconde contre un hashrate mondial de 360 000 000 000 000 000 000 H/s.
Il ne faut donc pas s’attendre à miner beaucoup de bitcoins. Surtout que la puce BM1366 ne suffit pas en elle-même. Il faut bien évidemment ajouter une carte mère, un ventilateur, une connectique (wifi), un senseur de température, etc.
Le coût de ces composants est négligeable pour un S19 XP comportant 330 puces. Mais ce n’est pas du tout le cas du BitAxe Ultra qui coûte 95 $ (dont seulement 15 $ pour la puce). Dit autrement, un BitAxe coûte huit fois plus cher qu’un S19 XP pour un même hashrate.
En sachant qu’un S19 XP a besoin d’une électricité à moins de 12 centimes le kWh pour être rentable. Nous sommes autour de 22 centimes en France…
Peut-on espérer un profit ?
Non. Le BitAxe n’est même pas profitable avec un prix de l’électricité à 0 $. Le profit serait à peine de 20 dollars au bout de trois ans (~0.001 bitcoin minés). Soit une perte de 75 $ lorsque l’on retranche l’investissement initial de 95 dollars.
Il faudrait créer des BitAxes ayant une capacité d’emport plus importante pour améliorer l’offre. Utiliser une dizaine de puces permettrait éventuellement de s’y retrouver.
Mais comme l’a déclaré l’ingénieur @skot qui participe au projet BitAxe :
« Le but n’est pas nécessairement de faire du profit. Ce mineur permet de mettre le pied à l’étrier pour comprendre et apprendre. »
En effet, construire son BitAxe est certainement une expérience très enrichissante. Voici une vidéo montrant le montage de A à Z :
Concernant le Nerdminer, nous parlons de 55 000 hash par seconde. C’est risible. Il est quasiment 10 millions de fois moins puissant que le BitAxe pour un prix de 35 euros. Autant acheter un ticket de loto, d’autant plus que les pools n’acceptent pas un si petit hashrate.
Terminons en soulignant que miner chez soi permet tout de même d’obtenir des BTC « vierges ». C’est-à-dire des BTC non liés à votre identité. Cela dit, encore faut-il passer par le bon pool puisque la moitié d’entre eux requièrent désormais de montrer patte blanche (KYC).
Il est de toute manière possible de participer à un Coinjoin pour brouiller les pistes après avoir retiré ses bitcoins d’un exchange.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.