Bitcoin menacé ? La BCE évoque une possible interdiction

La Banque Centrale Européenne (BCE) a récemment publié un rapport controversé sur le Bitcoin, suscitant de vives réactions dans la communauté crypto. L’institution affirme que les premiers détenteurs de la crypto profiteraient des nouveaux arrivants, appelant à une régulation stricte, voire à son interdiction.

Une critique acerbe du modèle Bitcoin

L’étude de la BCE, publiée le 12 octobre sur son site officiel, dresse un portrait peu flatteur du Bitcoin et de son écosystème. Selon l’institution, ceux ayant acquis des BTC à bas prix les revendraient avec profit aux nouveaux entrants, créant ainsi une dynamique inéquitable.

La banque centrale va jusqu’à suggérer des mesures radicales pour endiguer ce phénomène. Elle préconise notamment un contrôle strict des prix du Bitcoin, voire son interdiction pure et simple. L’objectif affiché est d’empêcher une hausse continue des cours qui profiterait aux premiers investisseurs.

« Dans tous les cas, les non-détenteurs actuels devraient comprendre qu’ils ont des raisons impérieuses de s’opposer au Bitcoin et de plaider en faveur d’une législation contre lui, visant à empêcher la hausse des prix du Bitcoin ou à voir le Bitcoin disparaître complètement. »

L’argumentation de la BCE soulève de nombreuses questions. Elle occulte notamment le fait que tous les marchés financiers fonctionnent sur le principe d’achat à bas prix et de revente avec bénéfice.

De plus, l’institution réitère l’accusation infondée selon laquelle le Bitcoin serait principalement utilisé pour des transactions illicites, alors que des rapports récents du Trésor américain démontrent le contraire.

Une analyse biaisée qui ignore les fondamentaux

Le rapport de la BCE passe sous silence plusieurs éléments cruciaux pour comprendre l’attractivité croissante du Bitcoin. Il omet notamment de mentionner que la hausse de sa valeur depuis 2009 s’explique en grande partie par sa rareté programmée, face à l’inflation galopante des monnaies fiduciaires.

En effet, l’euro a perdu environ 85% de sa valeur par rapport à l’or depuis son introduction en 1999. Cette dépréciation massive illustre les limites du système monétaire actuel, que le Bitcoin cherche justement à adresser. Sa création par Satoshi Nakamoto visait à offrir une alternative décentralisée et une réserve de valeur face à l’érosion du pouvoir d’achat.

L’article de la BCE semble ainsi occulter les véritables enjeux économiques sous-jacents. En se focalisant sur une prétendue exploitation entre investisseurs, il évite d’aborder les problématiques d’endettement public massif et d’inflation monétaire qui poussent de plus en plus d’épargnants vers les cryptos.