Bitcoin : la volte-face choquante de Michael Saylor
Michael Saylor, fervent défenseur du bitcoin, ne cache pas sa passion pour la crypto phare. Pourtant, lorsqu’il s’agit de mettre ses Bitcoins à l’abri, il semble vouloir déléguer ce pouvoir aux institutions financières « trop grosses pour échouer ». Un retournement de veste qui surprend, d’autant plus que Saylor avait autrefois prôné la garde personnelle des BTC pour contrer les abus des institutions. Aujourd’hui, il propose aux détenteurs de transférer leurs bitcoins aux grandes banques plutôt que d’utiliser des portefeuilles matériels.
Bitcoin et institutions : un mariage de raison ?
Le très célèbre Michael Saylor a récemment affirmé que se méfier d’une confiscation étatique des bitcoins relevait de la paranoïa crypto-anarchiste. Selon lui, faire confiance aux grandes banques comme gardiens est préférable à la garde personnelle (auto-custody).
« Les craintes de saisies de Bitcoin par le gouvernement sont des mythes », a-t-il martelé.
Cependant, ce discours ne passe pas inaperçu : plusieurs figures de la communauté BTC voient dans ce changement une tentative de reléguer le bitcoin au rang d’actif spéculatif, plutôt que d’en faire une monnaie d’échange.
Pour ne pas aider, la décision intervient après que Saylor a estimé que le bitcoin atteindrait 13 millions de dollars par pièce en 2045. Pourtant, une telle perspective est-elle compatible avec une crypto gouvernée par les institutions ? Beaucoup en doutent, car :
- Les institutions peuvent accumuler un pouvoir excessif ;
- Le risque d’abus devient difficile à écarter ;
- La décentralisation perd de son essence.
La communauté crypto déçue par le revirement de Saylor
Le vent de mécontentement souffle chez les Bitcoiners les plus fervents. Simon Dixon, auteur et Bitcoiner OG, soupçonne que le discours de Saylor pourrait cacher une stratégie de MicroStrategy visant à transformer l’entreprise en une sorte de « banque BTC » pour offrir des prêts adossés à cette crypto phare.
« Les anarchistes du Bitcoin devraient continuer à aider les gens à se libérer des banques », s’insurge-t-il.
De son côté, John Carvalho, PDG de Synonym, critique aussi cette volte-face : l’idée de « Bitcoin comme espoir pour tous » semble moins crédible si les « paranos crypto » sont écartés au profit des institutions.
Néanmoins, des analystes pensent que ce message s’adresse avant tout aux grandes entreprises et fonds d’investissement, pour qui la garde personnelle reste impraticable. Le pari est audacieux, mais risque de diviser encore davantage une communauté déjà sceptique.
Enfin, il reste à voir si Saylor, toujours aussi controversé, pourra concilier ses ambitions grandiloquentes de Bitcoin et mille milliards avec les principes fondateurs de la crypto.
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