Bitcoin - La BCE rouvre les vannes

Après les banques centrales canadienne et suisse, c’est au tour de la Banque centrale européenne d’abaisser ses taux. De bon augure pour le bitcoin.

La BCE débarque ses baisses de taux

Alors que la FED bataille avec une inflation toujours douloureuse, la BCE juge qu’il est temps de lâcher du lest pour la première fois en cinq ans. Le taux directeur recule de 4.50 % à 4.25 %.

Cet assouplissement monétaire intervient malgré une hausse fortuite du taux d’inflation annuel en mai. Nous sommes passés de 2.2 % à 2.4 %. La BCE a même rehaussé ses prévisions d’inflation pour l’année à venir…

Face à ce contraste, Christine Lagarde a concédé que la route risque d’être cahoteuse au cours des prochains mois. Dit autrement, il se peut que l’inflation soit capricieuse.

La présidente a notamment mis en avant les risques géopolitiques qui pourraient impacter les prix de l’énergie et le commerce international. On pense notamment à la guerre économique (et la guerre tout court) entre l’Occident et le bloc sino-russe.

Mme Lagarde a donc précisé que la BCE « ne s’engage pas » selon un rythme prédéterminé. En effet, le graphique suivant montre que les banques centrales s’arrêtent rarement au milieu du gué. Les baisses de taux devraient donc continuer sur un rythme mensuel ou bimensuel si l’inflation reste en ligne avec les anticipations.

BREAKING! The #ECB lowers interest rates for the first time since 2019. pic.twitter.com/42chrvXnL5

— jeroen blokland (@jsblokland) June 6, 2024

La question est maintenant de savoir jusqu’où les taux baisseront ? Les dernières déclarations des pontes de la BCE suggèrent que nous ne retournerons pas en-dessous de 2 %. Nous verrons bien…

Parallèlement, la BCE confirme que les 1 850 milliards d’euros de dettes achetées pendant la pandémie seront vendues au compte-goutte à partir de juillet. A raison de 7.5 milliards par mois pour être précis. A ce rythme, il faudra 20 ans pour éponger cette portion du bilan de la BCE…

Bonne nouvelle pour le bitcoin

Cette baisse des taux relativement rapide était courue d’avance. En effet, si l’on prend un peu de hauteur, le système fiat est un ponzi. En clair, il est nécessaire que les flux de nouveaux prêts excèdent perpétuellement les flux de remboursement.

Cet impératif tient au fait que la totalité de l’argent en circulation provient de dettes (à part les pièces et les billets). Nous payons donc en permanence des intérêts sur l’ensemble de la masse monétaire. Cette dernière doit donc augmenter pour que chacun puisse trouver dans le magma de l’économie assez d’argent pour honorer son prêt ET les intérêts.

En pratique, rehausser les taux vise à ce que les nouveaux prêts n’excèdent plus les remboursements. La quantité d’argent en circulation diminue, provoquant en retour une baisse de la consommation et donc de l’inflation.

La croissance annuelle de la quantité d’argent en circulation (M3) était proche de 0 % ces derniers temps. Mais une banque centrale ne peut pas se le permettre trop longtemps. La croissance de la masse monétaire doit revenir à son rythme de croisière (~4 % par an) pour que tout le monde puisse s’y retrouver d’un point de vue comptable. Autrement, il y aurait de la casse dans l’économie (défauts de remboursement).

Et à moins d’avoir suffisamment d’énergie à mettre en face de cette masse monétaire en augmentation exponentielle, nous aurons de l’inflation. Une inflation plus ou moins maquillée par les artifices comptables des instituts de statistiques…

Or il y a du souci à se faire sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe qui paie désormais son gaz trois fois plus cher qu’avant… A ce sujet, ne manquez pas cet article : Bitcoin et l’inflation sans fin.

Tout cela pour dire qu’il ne faut pas laisser son épargne dans la monnaie fiat. Il est plus raisonnable de la laisser dans une monnaie existante en quantité absolument finie : le bitcoin.