Bitcoin (BTC) - La BCE ressort sa planche à billets
La BCE a remonté ses taux tout en promettant de refaire tourner la planche à billets. Le bitcoin apprécie.
Onze ans plus tard
La BCE s’est décidé pour la première fois en 11 ans à relever ses trois taux d’intérêt directeurs de 0.50 %. C’est une demi surprise, vu qu’elle avait annoncé une hausse plus modeste de 0.25 % le mois dernier.
La BCE est en effet dos au mur. L’inflation continue de monter (8.6 %) et, surtout, la FED a déjà rehaussé son taux directeur de 1.20 %. Cet écart a largement participé à la chute du taux de change EUR/USD jusqu’à la parité, forçant en retour la BCE à relever ses taux plus vite qu’anticipé.
« Nous nous attendons à ce que l’inflation reste à un niveau indésirablement élevé pendant un certain temps encore », a déclaré la présidente de la BCE. « En cause, les pressions continues exercées par les prix de l’énergie, des denrées alimentaires et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement. »
Nous devrions surtout dire que cela manque de pression dans le pipeline Nord Stream… L’UE va au devant d’une grave crise inflationniste si la Russie coupe totalement le gaz, ce qui est probable étant donné les vives tensions géopolitiques.
À ce titre, faisons un aparté en notant que Vladimir Poutine s’est défendu d’être à l’origine de la hausse des prix de l’énergie en Europe. Le président russe a pointé du doigt la transition énergétique désordonnée de l’UE et « l’augmentation de 38 % (5900 milliards de dollars) de la base monétaire en deux ans, autant qu’au cours des quarante années précédentes ». « La Zone Euro a pour sa part imprimé 2500 milliards d’euros », a-t-il asséné :
Le tsar affirme que « le monopole sur les monnaies de réserves internationales ont permis à l’UE et les États-Unis de dépenser ces milliers de milliards pour piller les ressources des pays en développement ».
L’euro et le dollar représentent en effet 78 % des réserves de change grâce au pétrodollar. Il est également vrai que l’UE se tire volontairement une balle dans le pied en décrétant un embargo contre la Russie.
Gageons toutefois que cette politique étrangère insensée, tout du moins en apparence, a probablement pour dessein inavouable d’habituer les européens à moins consommer d’énergie. L’ambition étant de réduire les émissions de CO2. Gageons aussi que ce nouveau chapitre du Great Reset ne se passe pas exactement comme prévu…
Quoi qu’il en soit, Christine Lagarde a prévenu que « la hausse des taux se poursuivra au cours des prochains mois ». « La trajectoire future des taux directeurs […] devra permettre d’atteindre l’objectif d’inflation de 2 % sur le moyen terme ».
Cette petite phrase nous donne l’occasion de rappeler que l’unique mandat de la BCE est de générer 2 % d’inflation par an. Pourquoi pas 0 % ou 3 % ? Personne ne le sait. Enfin, si, le but est évidemment de réduire le poids de la dette des États en spoliant l’épargne des masses.
La vengeance de la planche à billets
La grande nouvelle de cette conférence de presse ne fut pas la hausse des taux téléphonée, mais le nouvel « instrument de protection de la transmission » (TPI) de la politique monétaire.
Dit autrement, la BCE compte de nouveau faire tourner la planche à billets !
Concrètement, la BCE se réserve le droit d’acheter des dettes de manière imprévisible si jamais les taux d’emprunt de certains pays fragiles devaient monter.
Ainsi va le monde… Les banques ont besoin de cette morphine monétaire pour éviter la faillite de certains États.
Le TPI n’est en définitive qu’un rebranding. La planche à billets tournait auparavant sous l’égide du « PEPP », lancé sous prétexte de pandémie, et qui avait lui-même succédé au bon vieux « Quantitative Easing ».
Mais alors, quel est l’intérêt de remonter les taux si la BCE menace déjà de les faire baisser rachetant de nouveau des dettes ? C’est très simple. Les taux vont remonter pour les petites entreprises et les ménages, mais pas pour les États.
Ce serait en effet fâcheux quand on sait qu’un pays comme l’Italie affiche une dette supérieure à 150 % du PIB… La BCE pourrait même « éventuellement acheter des dettes de multinationales ». Tout changer pour que rien ne change…
Christine Lagarde s’est donc offert son moment « whatever it takes ». « La BCE est capable d’avoir la main lourde avec le TPI », a-t-elle lancé.
Plusieurs critères d’éligibilité sont déjà connus même si ces nouveaux achats de dettes se feront à la discrétion de la BCE. Les pays bénéficiant du TPI ne « devront pas faire l’objet d’une procédure de déficit budgétaire excessif ».
Pour dire les choses plus crûment, les pays européens seront autorisés à faire rouler leur dette si la « Commission européenne, le Mécanisme européen de stabilité, le FMI et la BCE » sont d’accord.
En somme, la planche à billets ne s’arrêtera pas, tout comme la hausse des prix. Le bitcoin a de beaux jours devant lui en tant que monnaie de réserve internationale, et monnaie d’épargne pour le quidam.
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