Bitcoin - Hong Kong aussi veut une réserve stratégique

La théorie des jeux est à l’œuvre. La promesse d’une réserve stratégique de bitcoins faite par Donald Trump fait déjà écho du côté d’Hong Kong.

Une réserve stratégique

Hong Kong marche dans les pas des États-Unis. Après avoir lancé des ETF Bitcoin, la plus occidentale des villes asiatiques pourrait également créer une réserve stratégique de bitcoins.

Pour rappel, Hong Kong est l’une des régions administratives spéciales (RAS) chinoises. Une RAS est une région relativement autonome dont les systèmes juridiques, administratifs et judiciaires sont distincts de ceux du reste du pays.

Hong Kong possède donc son propre Parlement et l’un de ses députés, Johnny Ng, a réagi au discours de Trump lors de la conférence bitcoin de Nashville :

« En ce qui concerne la possibilité pour le bitcoin de devenir une réserve financière officielle d’un pays ou d’une région, je pense que cela vaut la peine d’être envisagé. L’acceptation globale du bitcoin ne cesse de croître et le bitcoin est considéré par le public comme de l’« or numérique ». À l’avenir, il est donc possible d’envisager l’inclusion du bitcoin dans des réserves financières stratégiques. »

Former U.S. President Trump recently gave a speech at the U.S. Bitcoin Summit, sharing his views on Bitcoin. Bitcoin and Web3 have already gained the attention and development of countries around the world, and Hong Kong is also actively becoming a hub to promote technological… pic.twitter.com/e1UFCb6g1q

— Johnny Ng 吴杰庄 (@Johnny_nkc) July 28, 2024

Dit autrement, la Chine ne restera pas indifférente si Donald Trump l’emporte en novembre. Les États-Unis constitueront alors une réserve d’un million de BTC en plus des 210 000 saisis par la justice US.

La Chine possède une quantité équivalente de BTC saisis par la Justice. Il ferait sens de les garder puisque l’Empire du milieu accumule des quantités colossales d’or métal.

L’intérêt grandissant pour le bitcoin de la part des États suggère que la panique initiale face à cet ovni monétaire s’est dissipée. Il n’est plus perçu comme une menace existentielle vis-à-vis du système monétaire.

Le bitcoin n’épouvante plus les banques

Les lignes bougent. La plus grande banque du monde – la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) – a récemment qualifié le bitcoin d’« or numérique ».

« Le bitcoin conserve une rareté similaire à celle de l’or grâce à un consensus mathématique. Il apporte en outre une solution aux problèmes de division, d’authenticité et de transport de l’or. Ses attributs monétaires [moyen d’échange] s’affaiblissent progressivement, tandis que ses attributs d’actif [réserve de valeur] se renforcent constamment », a-t-elle écrit dans un rapport publié en juin.

En effet, le bitcoin n’est pas taillé pour réaliser de petites transactions. Certes, le Lightning Network permet de décupler ses sept petites transactions par seconde, mais ce n’est pas suffisant.

Plus la demande augmentera et moins il sera viable en tant que moyen de paiement. Le bitcoin ne sera jamais compétitif face à Visa et Mastercard. Les frais de transaction et de conversion sont trop importants.

[Augmenter la taille des blocs jusqu’à être compétitif avec Visa signifierait ruiner la décentralisation. Il ne faut donc pas le faire.]

Les banques ont compris que le bitcoin ne les remplacera pas. Le système de prêts à partir d’argent créé ex nihilo sera toujours plus compétitif que des prêts issus d’une monnaie non élastique comme le bitcoin. Chacun ses avantages…

Tout cela étant dit, le fait est que la Chine continentale reste pour l’instant officiellement hostile au bitcoin. Tous les exchanges y ont été fermés.

Pékin tient à sa stratégie consistant à limiter les sorties de capitaux. Le but étant de privilégier les investissements internes. Mais maintenant que le pays est en surcapacité industrielle, pourquoi ne pas assouplir ses contrôles de capitaux et permettre des acquisitions d’actifs étrangers ?

Les planètes semblent s’aligner. Si les États-Unis embrassent le bitcoin, la théorie des jeux nous dit que tous les pays du monde s’y mettront. Ce serait de très bon augure pour sa valorisation.