Bitcoin - Fidelity balaye 9 critiques récurrentes
Le fonds géant Fidelity a publié un papier adressant les critiques récurrentes (et souvent non méritées) à propos du Bitcoin.
Les critiques persistantes sur le Bitcoin
Dans son papier, Fidelity adresse les critiques et autres idées fausses les plus courantes sur le bitcoin, certaines légitimes, d’autres non :
1# Trop volatil pour être une réserve de valeur.
2# Échec en tant que moyen de paiement.
3# Gaspillage d’énergie et/ou mauvais pour l’environnement.
4# Il sera remplacé par un concurrent.
5# Le bitcoin ne repose sur rien.
Pour Fidelity, ces critiques peuvent être réfutées facilement. Il existe toutefois certaines inquiétudes légitimes qui ont une certaine probabilité, même si elle est faible, de se produire :
6# Un bug dans le code.
7# Réglementations assassines.
8# Désintérêt du public.
9# Les inconnues inconnues.
Voici les extraits les plus intéressants de ce papier de 13 pages en anglais.
Critique 1# Trop volatil pour être une réserve de valeur
« Comme l’explique Parker Lewis, ‘le bitcoin a de la valeur en raison de son offre fixe. Il est également volatil pour la même raison’.
L’adoption croissante du bitcoin et l’arrivée de produits d’investissement [comme un ETF spot] feront diminuer la volatilité du bitcoin avec le temps. La trajectoire d’un nouvel actif passant d’une notoriété marginale à une réserve de valeur mondiale ne peut pas être linéaire.
Le bitcoin se stabilisera à mesure que l’argent apporté par les nouveaux entrants représentera une part de plus en plus petite comparé à la capitalisation totale du bitcoin. »
[Notre récent article sur la rareté du bitcoin par rapport à l’or : Le Bitcoin bientôt beaucoup plus rare que l’or ]
Critique 2# Échec en tant que moyen de paiement
« L’utilisation la plus intéressante du faible débit de transactions du bitcoin est le règlement des transactions de grande valeur qui sont mal desservies par les rails traditionnels.
Nombreux sont ceux qui continuent à penser que le principal objectif du bitcoin est d’être utilisé comme moyen de paiement de tous les jours. Les critiques parlent donc d’échec parce que le bitcoin ne peut pas offrir en l’état le même débit de transactions que Visa, Mastercard ou PayPal.
Si le bitcoin possède des propriétés qui en font bien un outil de paiement viable, il pêche par sa volatilité et son débit limité. Cependant, il s’agit là de compromis délibérés pour permettre sa décentralisation et par ricochet sa rareté absolue.
Plafonner le débit sert à limiter la quantité de transactions et donc de données à stocker. Cette frugalité en données permet d’utiliser n’importe quel ordinateur de base pour faire tourner un nœud. Les nœuds sont importants car ils vérifient que les transactions que les mineurs ajoutent dans les blocs sont légitimes.
Quelles transactions méritent d’être inscrites dans la blockchain (layer 1) du Bitcoin ? […] Cela inclut, sans s’y limiter, les règlements globaux entre les entreprises internationales et, à terme, même entre les banques centrales et les gouvernements.
Le Lightning Network (layer 2) permet de répondre à la demande croissante de micropaiements en bitcoin. Les transactions sur le LN […] ne nécessitent pas de confirmation dans un bloc pour être finalisées.
Le LN permet des frais extrêmement bas de 0,00014 $ par transaction et des paiements quasi-instantanés. Il permet au Bitcoin d’être utilisé pour la vie de tous les jours. Le Lightning Network […] est plus rapide que Visa. Il est de loin la technologie de paiement la plus rapide et la moins chère au monde.
Le traitement fiscal est un autre facteur qui complique l’utilisation de Bitcoin comme moyen de paiement. Par exemple, l’IRS classe le bitcoin dans la catégorie « property ». Cela signifie que les utilisateurs de bitcoins doivent calculer leur gain ou leur perte chaque fois qu’ils effectuent un paiement en bitcoin, ce qui réduit son attrait en tant qu’option de paiement. »
[Notre récent article sur les chiffres concernant l’utilisation du Lignthing Network : River fait le point sur le Lightning Network]
Critique 3# Gaspillage d’énergie et/ou mauvais pour l’environnement
« La plupart des mineurs de bitcoins consomment des énergies renouvelables ou de l’énergie qui serait autrement gaspillée. Sans parler du fait que le Bitcoin est sans doute une utilisation valable et importante de ressources énergétique.
La question se pose de savoir s’il vaut la peine d’utiliser de l’énergie pour sécuriser le réseau Bitcoin et traiter les transactions ? La réponse varie selon les personnes.
Ceux qui apprécient l’importance d’un actif existant en quantité absolument fixe, décentralisé, résistant à la censure et aux saisies […] répondront par l’affirmative.
Ces caractéristiques […] sont directement liées aux ressources réelles utilisées pour sécuriser le réseau Bitcoin. Sans ressources énergétiques, le Bitcoin ne serait pas en mesure de remplir son rôle de réserve de valeur et de système de paiement à l’échelle mondiale.
Récemment, les mineurs de bitcoins se sont mis à consommer le gaz qui serait autrement torché ou relâché dans l’atmosphère sur des sites d’extraction de pétrole [et les décharges]. Il en découle une réduction significative des émissions de méthane.
Un puits de pétrole dépourvu de l’infrastructure (pipeline) nécessaire pour transporter le gaz jusqu’à la civilisation ne peut pas être utilisé. Ce méthane est alors brûlé ou relâché dans l’air. Les mineurs de bitcoins apportent une solution pour limiter le réchauffement climatique lié à ces émissions de méthane […].
[Notre récent article sur le sujet : Le Bitcoin réduit les émissions de méthane ]
Critique 4# Il sera remplacé par un concurrent
« Si le code open source de Bitcoin peut être copié, sa communauté et ses effets de réseau ne le peuvent pas.
De nombreux actifs numériques [shitcoins] prétendent améliorer le bitcoin. Cependant, aucun d’entre eux n’a été en mesure d’égaler les effets de réseau du bitcoin.
Le bitcoin fait des compromis […] pour de bonnes raisons citées plus haut. Des concurrents ont tenté d’améliorer les limitations du Bitcoin (par ex. débit limité des transactions), mais cela s’est fait au détriment de propriétés fondamentales qu’offrent le bitcoin (rareté absolue, décentralisation, immuabilité). C’est ce qui explique pourquoi le bitcoin continue de dominer le marché.
Bien que le logiciel Bitcoin soit open-source et qu’il puisse être modifié et amélioré, ses parties prenantes (utilisateurs, mineurs, nœuds, développeurs, fournisseurs de services) et ses effets de réseau ne peuvent pas être reproduits aussi facilement. »
Critique 5# Le bitcoin ne repose sur rien
« Le Bitcoin n’est pas adossé à des flux de trésorerie, une utilité industrielle ou un décret. Le Bitcoin est l’émanation d’un code animé par un contrat social instauré entre ses parties prenantes :
- Les utilisateurs qui choisissent d’effectuer des transactions sur le réseau.
- Les mineurs qui dépensent de l’énergie et des capitaux pour traiter les transactions et sécuriser le réseau.
- Les nœuds qui choisissent d’exécuter le code Bitcoin et de valider les transactions.
- Les développeurs qui choisissent de maintenir le code Bitcoin.
- Les détenteurs qui choisissent de stocker une partie de leur richesse en bitcoins.
L’effet de réseau du Bitcoin, c’est-à-dire l’ajout de nouveaux participants, renforce ses propriétés, attirant en retour de nouveaux participants, et ainsi de suite. »
Critique 6# Un bug dans le code
« Bitcoin n’est qu’un logiciel fonctionnant sur du matériel informatique. Or les logiciels peuvent avoir des « bugs ».
Le réseau Bitcoin a connu deux bugs au cours de son histoire. Le premier s’est produit en août 2010. Il s’agissait d’un bug permettant de créer 184 milliards de bitcoins. […] A l’époque, Satoshi travaillait encore activement sur le projet. Alerté sur le problème par d’autre programmeurs, il diffusa une mise à jour du code quelques heures plus tard. Rapidement, un nombre suffisant de nœuds se mirent à jour, ce qui souligne le rôle de la communauté et du consensus social dans ce processus.
Le second bug date de mars 2013. Le réseau fut hors ligne pendant environ six heures à cause d’une mise à jour (ce qui est fait assez régulièrement pour apporter de petites améliorations). […] Le problème fut résolu une fois de plus grâce à un consensus atteint entre les programmeurs et mineurs pour revenir volontairement en arrière. Cet événement avait fait chuter le prix du bitcoin de plus de 20 %. Il tomba à 37 dollars.
Le réseau Bitcoin fonctionne sans interruption depuis plus de dix ans. Bien qu’il ne soit pas exclu qu’un autre bug se produise suite à une mise à jour bâclée, nous pensons que la probabilité d’un tel événement est désormais beaucoup plus faible étant donné que le réseau est devenu plus résilient et qu’un plus grand nombre de programmeurs contribuent au code. »
Critique 7# Réglementations assassines
« Une réglementation accrue du BTC pourrait en fait être un indicateur positif de son adoption et de son utilité. Si le bitcoin était destiné à ne rien valoir et tomber dans l’oubli, il ne serait pas nécessaire de le réglementer. Cela dit, nous pensons que le degré actuel d’incertitude réglementaire pourrait entraver l’adoption et le développement du bitcoin.
Nous pensons que la technologie Bitcoin est telle qu’il est impossible de l’arrêter (tout comme Internet et d’autres technologies décentralisées). Néanmoins, une réglementation mal conçue, ou l’absence de réglementation, peut considérablement entraver son adoption. Cela mérite, à notre avis, d’être pris en compte par les investisseurs. »
Critique 8# Désintérêt du public
« Bien que nous ayons souligné que les propositions de valeur et les caractéristiques fondamentales du bitcoin ne sont égalées par aucun autre actif numérique (rareté absolue, immuabilité, décentralisation, résistance à la censure, etc), cela ne signifie pas que tout le monde leur accordera autant d’importance.
Le succès et l’adoption croissante du bitcoin (et, par conséquent, l’augmentation de sa valeur) ne sont pas garantis et résultent directement du fait que de plus en plus de personnes apprécient ces caractéristiques par rapport à d’autres actifs concurrents.
Toutefois, les données montrent guère de signes d’un déclin de l’intérêt pour le bitcoin. Le nombre de wallets qui accumulent des BTC continue d’augmenter. »
Critique 9# Les inconnues inconnues
« Nous sommes tout à fait d’accord avec cette critique. Mais elle n’est pas propre au BTC.
Nous avons cherché dans ce papier à démystifier certaines des critiques courantes que nous ne considérons pas comme pertinentes, tout en incluant les risques et les critiques que nous pensons que les investisseurs devraient prendre en compte. Il s’agit des ‘inconnues connues’, telles qu’un bug dans le code de Bitcoin ou Satoshi qui réapparait soudainement pour vendre tous ses bitcoins. Nous connaissons ces risques, mais nous n’en connaissons pas la probabilité. »
Conclusion
« Le bitcoin est un actif numérique unique dans un monde de plus en plus numérique. En comprendre les principales propriétés et compromis nécessite de creuser le sujet et de remettre en question des notions préconçues de ce qui est juste et largement accepté. »
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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.