Bitcoin (BTC) et troisième guerre mondiale
Effondrement des ponzis LUNA et UST oblige, BTC/USD a fait la passe de huit semaines consécutives dans le rouge. Une première dans l’histoire du BTC. Pour autant, cette mauvaise publicité ne peut pas offusquer une géopolitique qui n’a jamais été aussi bullish pour le bitcoin.
Résumé hebdomadaire du rapport On-Chain de GlassNode
L’analyse On-Chain ne dévoile pas le futur, mais elle n’est pas dénuée d’intérêt pour ceux qui sont à la recherche DU point d’entrée. Pour les autres, la meilleure stratégie reste d’acheter des BTC de façon régulière, chaque semaine/mois.
Cette semaine, Glassnode a pris un peu de recul sur les performances du bitcoin qui s’affiche tout de même en baisse de 25 % depuis un an, et de 57 % depuis l’ATH.
GN avance très justement que « plus un marché est gros, et plus il faut d’argent pour le bouger dans un sens ou dans l’autre ».
Concrètement, lorsque le réseau Bitcoin valait un milliard de dollars, il suffisait qu’un autre milliard y entre pour que le BTC s’apprécie de 100 %. Avec un bitcoin à 1 000 milliards de dollars, il faut trouver 1 000 milliards supplémentaires pour que le BTC s’apprécie de 100 %.
C’est un fait mathématique. Toutes choses égales par ailleurs, l’appréciation du BTC ne peut que ralentir à mesure que sa valeur augmente.
Cela étant dit, n’oublions pas que d’après la loi de Metcalfe, la valeur d’un réseau est proportionnelle au carré de son nombre d’utilisateurs. Or moins de 2 % de la population mondiale possède du bitcoin. La marge d’appréciation reste énorme d’ici à ce que chaque humain ait du bitcoin.
N’oublions pas non plus que le protocole du bitcoin est conçu pour diviser son offre par deux tous les quatre ans grâce au fameux « halving », comme le note GN :
« Historiquement, le bitcoin évolue sous forme de cycles haussier/baissier d’environ 4 ans. Ces cycles sont souvent associés aux halving ».
Le graphique ci-dessous présente le taux de croissance annuel composé du bitcoin sur 4 ans (courbe orange). Fin 2015, nous étions à +200 % par an. Fin 2019, nous étions à 100 %. Et fin 2021, 50 %.
L’appréciation du bitcoin ralentit, c’est un fait, mais le potentiel de hausse reste faramineux à horizon de 10 ans. 50 % d’appréciation signifie que votre pouvoir d’achat est multiplié par 57 au bout de 10 ans.
À plus court terme, GN constate également que le « taux de croissance mensuel composé est très décevant. Il s’affiche actuellement en baisse de -30 % ».
« Cette baisse est légèrement pire que celle du 4 décembre dernier, mais pas aussi grave qu’en mai-juillet », précise GN. « De telles périodes de vaches maigres sont relativement peu fréquentes, et sont presque toujours associées à la fin d’un marché baissier » :
Au cours des deux dernières années, l’or (7 %), le Nasdaq (19 %) et le S&P (29 %) sont tous à la traîne par rapport au taux d’expansion monétaire du dollar (la masse monétaire M2 a augmenté de 36 %). Tandis que le bitcoin s’est apprécié de 229 % au cours de la même période. Hold !
Géopolitique du bitcoin
Le paysage économique et géopolitique mondial n’est plus du tout le même qu’en 2021. La Chine a pris fait et cause pour son allié russe en blâmant l’expansion effrénée de l’OTAN. L’Empire du Milieu compte bien acheter l’énergie russe que l’Europe refusera de payer en rouble.
Il en découle une inflation massive qui ravage l’épargne des européens. En Allemagne, l’indice des prix à la production est en hausse de 34 % sur un an ! Si le bras de fer continue en Ukraine, l’inflation globale, actuellement de 8 %, tendra très bientôt vers 34 %.
D’autant plus que c’est désormais au tour des prix alimentaires d’exploser. Alors que le taux d’inflation annuel de l’énergie s’est affiché à 37 % dans la zone euro en avril, celui de l’alimentaire ne s’élève pour le moment « qu’à » 9 % pour l’ensemble de l’UE.
Les Nations unies estiment qu’au cours de l’année écoulée, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont augmenté de près d’un tiers. Ceux des engrais ont plus que doublé. Le prix du baril de pétrole est lui en hausse de plus de 65 %.
Toujours d’après l’ONU, 276 millions de personnes pourraient bientôt faire face à la famine qui tourmente déjà un demi-million de personnes. C’est cinq fois plus qu’en 2016.
En cause, le conflit ukrainien. L’armée ukrainienne ayant miné ses eaux côtières, les céréaliers ne peuvent plus pénétrer dans la mer d’Azov et son port de Marioupol. Sergei Neka, le commandant russe des opérations de déminage, a déclaré : « Nous avons désactivé plus de 10 000 mines marines et autres explosifs dans le port de Marioupol ».
Or l’Ukraine est considérée comme le grenier à blé du monde, exportant 4,5 millions de tonnes de produits agricoles par mois via ses ports, soit 12 % du blé de la planète. Le pays est également un grand exportateur de maïs, d’orge, d’huile de tournesol et de colza.
Concernant le pétrole russe, le ministre de l’économie Allemand vient d’annoncer qu’un embargo européen devrait être décidé d’ici « quelques jours ». Autant dire que l’inflation n’est pas près de faiblir vu que 95 % du transport mondial en dépend…
L’Inde penche également du côté russe, bienheureuse de pouvoir acheter du pétrole au rabais et de garder de bonnes relations diplomatiques avec le premier exportateur de blé au monde. En effet, la Russie exporte énormément vers le Bangladesh et le Pakistan, deux pays frontaliers qui pourraient déstabiliser l’Inde en cas de famine.
Tout cela pour dire que le conflit ukrainien est en train de rebattre les cartes géopolitique avec de graves conséquences pour l’inflation.
Nous pourrions aussi spéculer sur Taïwan maintenant que le président Biden a promis de défendre l’île « militairement » en cas d’invasion chinoise. Que se passera-t-il en cas de rupture totale du commerce entre la Chine et les États-Unis ?
Sans parler de l’Iran qui pourrait aussi miner le détroit d’Omruz et bloquer 1/3 des exportations mondiales de pétrole si jamais Georges Soros a raison. Le Mastermind du coup d’État de Maïdan de 2014 a déclaré ce mardi au World Economic Forum que « l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait être le début de la troisième guerre mondiale »...
En outre, au regard du discours du président ukrainien Zelensky et des applaudissements à tout rompre des hommes de Davos, tout porte à croire que l’inflation ne se tassera pas. L’assaut de la Russie et ses alliés contre l’hégémonie des États-Unis ne fait que commencer. « Si l’occident veut rétablir des relations avec Moscou, nous verrons si nous en avons besoin », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russes ce lundi.
Une chose est sûre, la fin de l’empire du pétrodollar n’est pas intégrée dans le cours du bitcoin. Ni le fait que Moscou légalisera « tôt ou tard » le bitcoin comme moyen de paiement, a déclaré mercredi dernier le ministre de l’Industrie et du Commerce, Denis Manturov.
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