Bitcoin et la spirale de l'endettement
Inflation imminente, hausse des taux, endettement. Le système grince sérieusement et les valeurs refuges en profitent. L’or et le bitcoin caracolent.
L’Empire et le Ponzi fiat
Les dépenses publiques en pourcentage du PIB n’ont jamais été aussi élevées aux États-Unis. Elles représentent 38 % du PIB. La dette publique dépasse 100 % du PIB, un niveau jamais atteint depuis la Seconde Guerre mondiale.
En principe, il faudrait que les recettes publiques soient égales aux dépenses. Au lieu de ça, quasiment tous les États s’endettent. Surtout les États-Unis qui parviennent à refourguer leur dette au reste du monde grâce au système du pétrodollar.
Et lorsque l’on regarde les projections du CBO (Congressional Budget Office), il apparaît que les dépenses publiques ne sont pas près de se résorber. Comme partout ailleurs du reste.
Les gouvernements ont bien tenté de réduire les dépenses après la crise financière de 2008. Le résultat fut de grandes manifestations contre l’austérité de part et d’autre de l’Atlantique.
Il est plus facile de faire tourner la planche à billets. Sauf que faire rouler sa dette en empruntant pour rembourser des intérêts débouche mathématiquement sur une fuite en avant exponentielle.
À moins de maintenir les intérêts proches de 0 %. Voyez le Japon qui affiche une dette représentant 263 % du PIB. Le pays fonctionne toujours. Mais encore faut-il maintenir les taux au plancher.
Pour ce faire, la banque centrale du Japon a racheté un montant de dette publique représentant près de 130 % du PIB. Pour la comparaison, la dette publique détenue par la Fed représente 20 % du PIB.
Il n’y a pas d’autre choix que de faire tourner la planche à billets pour maintenir les taux d’intérêt à 0 %. A moins d’obliger des pays exportateurs de pétrole à recycler une partie de leurs excédents dans sa dette. #pétrodollar.
De mal en pis ?
Le taux de croissance économique joue un rôle crucial dans la gestion de la dette. Si la croissance économique dépasse le taux d’intérêt de la dette publique, n’importe quelle dette est gérable.
Comme l’a dit le président de la Fed récemment, « la dette n’est pas un problème, c’est le déficit budgétaire qui en est un ».
La Grèce est un excellent exemple de crise de la dette souveraine. En 2009, sa croissance est tombée en dessous de 0 % alors que les taux d’intérêt sur sa dette étaient d’environ 4 %.
Les investisseurs ont alors perdu confiance dans la capacité du gouvernement grec à rembourser. Athènes s’est retrouvé dans l’incapacité de faire rouler sa dette. Il a fallu sabrer dans les dépenses et vendre les bijoux de famille comme des îles entières.
La dette américaine est certes importante (33 000 milliards de dollars). Mais pour l’instant, la croissance reste supérieure au taux d’intérêt sur la dette publique. Soit dit en passant, le PIB augmente en bonne partie à cause de l’inflation…
Néanmoins, il est clair que la dette publique grossit plus vite que le PIB. Cette dynamique allant de pair avec une inflation galopante, la Fed s’est retrouvée obligée de remonter les taux.
Conséquence, le budget alloué aux intérêts de la dette a explosé à 1000 milliards de dollars par an. En sachant que les recettes du gouvernement ne sont que de 4 400 milliards de dollars. Dit autrement, près de 1/4 des recettes fiscales servent uniquement à payer les intérêts de la dette !
Il vaudrait donc mieux ne pas trop tarder à ramener les taux à 0 %. Problème, la Fed est coincée par une inflation qui risque fort de s’aggraver à cause des tensions au Levant.
Rage au Moyen-Orient
Les pays arabes sont furieux à propos des bombardements de Gaza (11 000 frappes depuis le début du conflit). Le président turc a déclaré ce week-end devant une foule d’un million de personnes :
« L’Occident, voulez-vous reprendre le combat entre la Croix et le Croissant ? »
Le président russe a lui lancé :
« Il n’y a aucun moyen d’aider les Palestiniens, si ce n’est en combattant ceux qui sont à l’origine du conflit, et nous les combattons en Ukraine ».
Le nouveau président de la Chambre des représentants du Parti républicain démocrate Mike Johnson a pour sa part jeté de l’huile sur le feu :
Le ministre allemand de la Défense Pistorus voit quant à lui « un danger de guerre en Europe ; l’armée et la société doivent se préparer à la guerre ».
Face à ce dialogue de sourds, l’un des scénarios possibles pour les années à venir est un embargo de l’OPEP sur les exportations de pétrole.
Le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani a déjà prévenu que l’acheminement du pétrole vers les marchés occidentaux pourrait être retardé en raison des actions d’Israël à Gaza.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a lui officiellement demandé aux pays islamiques de décréter un embargo total sur le pétrole et le gaz à l’encontre des nations qui soutiennent Israël.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, la France, les États-Unis et la Russie vont conduire des tirs de missiles balistiques cette semaine…
Moins de pétrole = dette + inflation = hausse du bitcoin
La banque Rothschild estime à 30 % les chances d’une escalade régionale du conflit israélo-palestinien. C’est-à-dire :
« L’ouverture d’un nouveau front entre Israël et le Hezbollah libanais, une milice forte de 100 000 hommes lourdement armés et bien entraînés. Ce scénario plein d’incertitudes pourrait voir le prix du baril osciller entre 85 $ et 105 $. »
La Banque mondiale avertit également que la guerre pourrait faire grimper les prix mondiaux du pétrole entre 93 $ et 102 $ le baril. Voire même entre 109 et 121 dollars.
[Nous avons parlé dans cet article du scénario catastrophe d’un blocus dans le détroit d’Ormuz par où transite environ 20 % de la production de pétrole mondial et 18 % du gaz naturel liquéfié.]
La tension est palpable. Si le prix du baril de pétrole (WTI) reste pour l’instant autour de 83 $, une flambée des prix serait dévastatrice. Surtout quand on sait que l’inflation est déjà au-dessus de 10 % dans 35 pays, 7 % dans 55 pays et 5 % dans plus de 90 pays.
Cette inflation couplée aux taux d’intérêt élevés déboucherait sur une stagflation : inflation et récession (chômage). C’est ce que crient les valeurs refuges comme l’or qui est à deux doigts de son plus haut historique.
Ajoutez à cela l’imminent changement des normes comptables en faveur du bitcoin, l’ETF, le Halving et les déboires du stablecoin Tether avec la justice. Le décor est planté pour un nouveau record au-dessus des 100 000 $ pour un bitcoin.
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