Bitcoin et la fin du cash
Les monnaies numériques des banques centrales réduiraient à néant toute vie privée, mais peu semblent s’en inquiéter. Heureusement qu’il y aura toujours le bitcoin.
Le Cash perd du terrain
Christine Lagarde veut son euro numérique, cette nouvelle forme de monnaie aussi connue sous le nom de CBDC (Central Bank Digital Currency).
L’économiste en chef de la Banque centrale européenne Philip Lane estime que l’Europe en a besoin pour atténuer les risques croissants liés aux stablecoins étrangers et réduire la dépendance à l’égard des sociétés de paiement américaines comme Visa, Mastercard, ApplePay ou encore Google Pay.
Autre justification souvent mise en avant par la présidente de la BCE : le recul du cash. Les paiements en espèces sont en déclin sur le vieux continent. La moitié des transactions (52 %) se font toujours en cash, mais c’était 59 % deux ans en arrière.
Une enquête de la BCE montre toutefois que 62 % des européens pensent qu’il est important que les commerçants acceptent les espèces. La moitié d’entre eux considèrent même qu’il est « très important » que cette option soit disponible.
Dit autrement, le cash a de très beaux jours devant lui. Pourtant, la BCE veut absolument un euro numérique. Pour certains, cet entêtement trahit une volonté de mettre fin au cash, d’autant plus que la CBDC est déjà un échec partout où elle a été introduite (Nigeria, Chine).
« Complotisme » assure un journaliste de BFM TV : « Les infox autour de la supposée fin de l’argent liquide sont devenues un leitmotiv complotiste depuis le Covid, mais la BCE souligne que l’euro numérique viendrait compléter les espèces, pas les remplacer. »
Nous voilà rassurés…
Un euro pour les contrôler tous
Toujours d’après l’enquête de la BCE, les Finlandais et les Hollandais utilisent le cash moins de 30 % du temps. C’est en revanche plus de 60 % en Autriche ou en Italie et plus de 54 % en Allemagne ainsi qu’en Espagne. Le cash reste populaire dans les anciennes dictatures fascistes.
Ceux qui ont la mémoire courte devraient se rappeler que les Ukrainiens ne peuvent plus utiliser leurs cartes de paiement à l’étranger. Cette mesure dictatoriale vise à garder un réservoir d’hommes pour le front.
Comment fuir un pays en guerre sans accès à son argent ? Comment échapper à la conscription de force si votre carte de crédit révèle l’heure et le lieu où vous faites vos courses ? Impossible sans cash. Beaucoup plus facile avec des bitcoins.
Il faut oser parler de complotisme quand on sait que le régime de Zelenski kidnappe tous les jours des ukrainiens dans la rue pour en faire la chair à canon du bloc occidental.
Les États et les sociétés de paiements privées ne devraient jamais avoir un contrôle absolu sur les moyens de paiement. La tentation est trop forte de s’en servir pour de sombres desseins. En cas de guerre, mais pas que.
Les banques centrales pourraient mettre en œuvre des taux négatif. L’épargne serait rabotée d’un certain pourcentage chaque année au lieu de rapporter des intérêts. Pour financer l’effort de guerre, par exemple…
Le cash est un rempart contre ce scénario dystopique. Il vaut mieux avoir des billets qui ne rapportent rien que de perdre de l’argent en intérêts négatifs. Cela dit, soulignons en passant que le cash ne représente que 5 % de la masse monétaire totale. La véritable échappatoire serait en réalité le bitcoin.
En somme, le contrôle total de l’argent crée la tentation de rationner les dépenses en cas d’inflation ou de guerre, et d’inciter à la dépense en cas de déflation.
Dis-moi ce que tu dépenses et je te dirai qui tu es
Nous sommes tous profilés en fonction de nos habitudes de consommation. Seul le cash garantit d’avoir le choix de dissimuler ses dépenses. La fin de l’anonymat serait très dangereuse, même en démocratie, et le scandale Cambridge Analytica en est l’ultime démonstration.
Cette firme s’est servie des données de Facebook pour profiler des dizaines de millions d’utilisateurs pour débusquer ceux qui étaient susceptibles d’être convaincus de voter pour tel ou tel candidat présidentiel (Donald Trump en l’occurrence).
En tout, Cambridge Analytica est allée jusqu’à classer les Américains selon 32 types de personnalité en fonction de plus plusieurs milliers d’informations. Par exemple, il y a des grandes chances qu’un homme ayant liké (ou acheté…) une certaine marque de cosmétique soit homosexuel, etc.
Croiser des dizaines, des centaines, voire des milliers de likes permet de draguer des électeurs potentiels de façon chirurgicale. Pour ce faire, Cambridge Analytica a fabriqué une dizaine de milliers de spots publicitaires sur-mesure ayant permis d’influencer le vote de plus de 80 millions d’Américains.
La vie privée est essentielle à toute démocratie digne de ce nom. Ce n’est pas parce que l’on ne fait rien d’illégal que nos données ne peuvent pas être utilisées contre nous. Le gouvernement n’a pas à savoir comment nous vivons notre vie, ce qui est très facile à déceler via les réseaux sociaux ou, un historique d’achat…
Il n’a pas non plus à influencer notre philosophie de vie. Or, c’est bien but recherché lorsque des pays lorgnent sur un système de crédit social digne de la série Black Mirror. La Chine s’est notamment penchée sur le sujet et gageons que plus d’un technocrate européen y pensent aussi.
Panopticon vs Bitcoin
Mettre fin à la vie privée est la meilleure façon d’inciter les gens à changer leurs comportements. Quelqu’un qui voudrait modifier les mœurs, la culture, la philosophie de vie ne s’y prendrait pas autrement. Christine Lagarde avait bien résumé la chose dans un discours de 2018 :
« Imaginez que les personnes qui achètent de la bière et des pizzas surgelées présentent généralement un taux de défaut de remboursement plus élevé que celles qui achètent des brocolis bio et de l’eau de source. Que pouvez-vous faire si vous avez envie de bière et de pizza, mais que vous ne voulez pas que votre crédit score baisse ? Vous pouvez payer avec de l’argent liquide. [Est-ce que l’impossibilité de payer en cash et le fait que votre historique d’achat soit scruté] vous poussera vers le rayon des brocolis ? Les banques centrales pourraient-elles venir à la rescousse en offrant une monnaie numérique totalement anonyme ? Certainement pas. Ce serait une aubaine pour les criminels. »
Christine Lagarde, 2018, discours Winds of Change: The Case for New Digital Currency
Les promoteurs de la CBDC prétendent souvent qu’elle entraînerait une baisse des activités criminelles et illicites. Peu probable. Les marchands de drogues et d’armes trouveront toujours des solutions.
Par ailleurs, comme le rappelle Jared Dillian, d’un point de vue philosophique, la vertu n’est pas possible sans la liberté de choix. Ne pas pouvoir choisir de « mal vivre » sa vie ne rend pas vertueux. Une société dans laquelle personne n’a la liberté de sortir du moule est bien plus horrible qu’une société dans laquelle certains peuvent choisir de vivre dans l’inégalité.
Quelles que soient les réelles intentions de la BCE, le bitcoin est, pour reprendre les mots de Christine Lagarde, une « échappatoire » au scénario orwellien d’une société sans cash.
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