Bitcoin : Et à la fin, il n'en restera qu'un
La prolifération des cryptomonnaies est hors de contrôle. Est-ce le dernier baroud d’honneur de la crypto avant la purge et le triomphe du bitcoin ?
11 millions de cryptos
D’après le site CoinMarketCap, il existe aujourd’hui 11,52 millions de cryptomonnaies. À ce rythme, il y aura bientôt plus de cryptomonnaies que de bitcoins…
Le PDG de la plateforme d’échange Coinbase estime qu’environ 1 million de cryptomonnaies sont créées chaque semaine. Pour Brian Armstrong, il « n’est plus possible de les évaluer une à une ».
« Les régulateurs doivent comprendre que la demande d’approbation pour chacune d’entre elles est devenue totalement irréalisable », a-t-il lancé sur X.
Dit autrement, le casino Coinbase veut pouvoir proposer n’importe quoi à ses clients. Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il faut en revenir au pionnier bitcoin et à ses quatre caractéristiques essentielles :
- Trustless : transactions de pair à pair, c’est-à-dire sans tiers de confiance ;
- Permissionless : n’importe qui peut utiliser le bitcoin ;
- Censorship résistant : impossibilité d’empêcher des transactions ;
- Perfect scarcity : impossibilité de créer plus de 21 millions de BTC.
Le bitcoin est un chef-d’œuvre d’ingénierie cryptographique né de la combinaison de technologies préexistantes : cryptographie à clé publique, algorithmes de hachage (SHA-256) ou encore le concept de Proof-of-Work. Le résultat ? Une monnaie insaisissable existant en quantité absolument finie.
La boîte de Pandore était ouverte et ce qui devait arriver arriva : une explosion cambrienne de cryptomonnaies, pour le meilleur et pour le pire.
Il est par exemple extrêmement positif que les nouvelles générations se familiarisent avec le monde obscur de la cryptographie. Surtout en ces temps de surveillance de masse. La multitude de protocoles cryptographiques disponibles pour améliorer la confidentialité est l’héritage de l’essor de la « crypto ».
Ce legs vient toutefois avec son cortège de fausses bonnes idées plus ou moins nuisibles.
Vendre du rêve
La vision du « Web3 » (un internet décentralisé alimenté par des blockchains) est un mirage. Les idéaux sont nobles, mais le fait est que la décentralisation totale est un vœu pieu qui ne peut pas être mis à l’échelle.
Les systèmes centralisés sont plus rapides et moins chers. C’est d’ailleurs la principale promesse des créateurs de cryptomonnaies que d’offrir des transactions moins chères et plus rapides. Problème, cela se fait au détriment de la décentralisation. C’est le fameux trilemme de la blockchain.
Pourtant, des milliers de tokens se créent tous les jours. Le monde de la crypto demeure obsédé par « the next big thing ». Même le bitcoin n’est pas épargné. Nous en avons eu la démonstration ces deux dernières années avec les Ordinals, les BRC-20, les rare sats et les Runes.
Mais comme toujours, le soufflet finit par retomber. Les innovations censées nous rapprocher de ce Web3 mythique se révèlent bien souvent n’être que de vulgaires pump & dumps.
Chaque cycle s’accompagne d’un récit plus ou moins réchauffé. Le buzz est actuellement entretenu par un mélange de DeFi (encore), stablecoins (encore), de memecoins, d’IA et de vieilles cryptomonnaies comme XRP.
Et après les célébrités du cycle précédent, ce sont désormais les chefs d’État qui « rug » (Trump Coin, Mélanie Coin, Libra coin…).
Lors du dernier cycle, nous avons eu le yield farming, le Play-to-Earn (P2E), le Move-to-Earn (M2E), les stablecoins instables (Terra/LUNA), les dog memecoins, les Bridges, les NFT, etc.
Beaucoup y laissent des plumes… Mal nécessaire ? Destruction créatrice ? Arnaque ? C’est un peu tout à la fois.
Et à la fin, c’est le bitcoin qui gagne
Le fait que les memecoins soient à présent la tendance la plus populaire est une bonne nouvelle. Cela signifie que plus personne ne prétend vouloir défier le bitcoin. Le casino s’assume enfin en tant que tel.
L’hégémonie monétaire est un combat à mort et il ne fait aucun doute que le bitcoin a triomphé. Il reste quelques poches de résistance futile, mais les jeux sont faits. Les États-Unis ne créeront pas de réserve stratégique de XRP ou d’Ethereum.
Les applications les plus réussies sont de nature financière :
- Réserve de valeur ;
- Monnaie (L2 Lightning Network) ;
- Stablecoins.
Pourquoi ? Parce que les quatre principales caractéristiques de la blockchain sont surtout utiles pour les applications monétaires et financières. A contrario, elle introduit des frictions et des coûts inutiles pour la plupart des autres applications.
Est-ce enfin compris ? Peut-être. C’est ce que suggère la domination grandissante du bitcoin (62 %) alors même que le nombre de tokens et autres cryptomonnaies continue de monter en flèche.
Le prochain cycle sera plus sérieux, avec l’intégration du bitcoin au système bancaire traditionnel. Il sera bientôt possible d’obtenir des prêts en échange de collatéraux en bitcoin.
Bitcoin : réserve de valeur et moyen de paiement de secours pour tous, et monnaie de réserve internationale pour les États. Tel est ce qui devrait rester une fois que l’écran de fumée de la « crypto » se sera entièrement dissipé.
Ne manquez pas notre article : Ethereum : La descente aux enfers.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.