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Bitcoin en réserve ? Pas question, tranche la Banque nationale suisse !

dim 02 Mar 2025 ▪ 4 min de lecture ▪ par Evans S.
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Le bitcoin a-t-il sa place dans les réserves nationales ? Pour la Banque nationale suisse, la réponse est claire : c’est non. Entre volatilité excessive et manque de liquidité, la BNS rejette l’idée d’intégrer la cryptomonnaie dans son bilan, malgré la pression des défenseurs du bitcoin. 

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D’un côté, des villes comme Lugano ou Zoug flirtent avec l’utopie crypto, transformant le franc en stablecoin virtuel. De l’autre, la BNS campe sur ses positions, martelant que le bitcoin reste un « phénomène de niche ».

Schlegel ne mâche pas ses mots : « Trop instable, trop fragile, trop… logiciel ». Un aveu étonnant dans un pays où les banques privées gèrent des fortunes en actifs bien plus opaques.  

Pourtant, derrière ces arguments techniques se niche une méfiance viscérale. Pour la BNS, accepter le bitcoin en réserve reviendrait à légitimer une monnaie hors contrôle.

« Le franc suisse ne craint pas la concurrence », assure Schlegel. Vraiment ? Entre les lignes, on devine une crainte : celle de voir l’or numérique grignoter le prestige d’une devise refuge. Ironie du sort : le franc, adossé à 40 % d’or, rejette un actif souvent comparé… au métal précieux.

Le bras de fer politique s’intensifie. Face à la BNS, l’initiative 2B4CH tente d’imposer le bitcoin par référendum. Objectif : récolter 100 000 signatures d’ici 2026. Un chiffre symbolique dans un pays où 1,11 % de la population suffit à faire trembler les institutions. 

Mais Schlegel reste de glace : « Les bugs logiciels ne font pas partie de notre politique monétaire. » Un argument qui sonne comme un refus de plonger dans l’inconnu.  

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Ce débat dépasse les Alpes. El Salvador mise tout sur le bitcoin, la République tchèque hésite, la Pologne ferme la porte. 

La Suisse, elle, incarne un paradoxe : pionnière des cryptos en privé, gardienne de l’orthodoxie en public. Schlegel le reconnaît à demi-mot : « Le marché vaut 3 000 milliards, mais reste marginal. » Marginal ? Pas pour les 15 % de Suisses qui détiennent déjà des cryptos, selon une étude récente.

La question des réserves n’est qu’un écran de fumée. Ce qui se joue ici, c’est la bataille narrative du XXIᵉ siècle. D’un côté, les banques centrales défendent leur monopole séculaire. De l’autre, les crypto-evangelists brandissent la décentralisation comme étendard. La BNS craint-elle vraiment les « bugs »… ou la perte du narratif financier ?  

Preuve que les lignes bougent : le timing. Alors que Trump prépare son sommet crypto, la Suisse durcit le ton. Coïncidence ? Pas sûr. En rejetant le bitcoin, Schlegel envoie un message aux géants : « Les devises souveraines restent maîtresses. » Pourtant, l’histoire donne tort aux immuables. L’or fut un jour une innovation. Le dollar aussi.

Reste l’épineuse question de la liquidité. « Nos réserves doivent être mobilisables en cas de crise », insiste Schlegel. Un argument faible face aux stablecoins ou aux ETF Bitcoin, qui transforment l’or numérique en actif fongible en quelques clics. Et si la vraie illiquidité était celle… des mentalités ?  

Le « non » de la BNS ressemble à un aveu d’impuissance. Impuissance à contrôler l’incontrôlable. À domestiquer un actif qui, par design, échappe aux banquiers centraux. En refusant le bitcoin, la Suisse préserve son ordre monétaire… mais rate le train d’une révolution malgré la panique qui a atteint un seuil critique.

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Evans S. avatar
Evans S.

Fasciné par le bitcoin depuis 2017, Evariste n'a cessé de se documenter sur le sujet. Si son premier intérêt s'est porté sur le trading, il essaie désormais activement d’appréhender toutes les avancées centrées sur les cryptomonnaies. En tant que rédacteur, il aspire à fournir en permanence un travail de haute qualité qui reflète l'état du secteur dans son ensemble.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.