Bitcoin (BTC) - En attendant l'hyperinflation
Le bitcoin patiente malgré une inflation bientôt au plus haut depuis la Seconde Guerre mondiale. La guerre par procuration que se livrent l’occident et la Russie pointe vers l’hyperinflation et une ruée sur le BTC.
Embargo pétrolier = Hyperinflation
Le vice-président du Conseil de sécurité russe a déclaré ce dimanche que le gel des réserves de la Russie pourrait entraîner une hyperinflation en Europe.
Commentant les propos de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon lesquels le défaut de paiement de la Russie n’est qu’une question de temps, M. Medvedev s’est voulu impassible : « Eh bien, essayez donc ».
Pour rappel, l’Union européenne a gelé les 150 milliards d’euros de réserves de change appartenant à la Russie qui, bien logiquement, ne peut plus rembourser ses dettes libellées en euro. C’est comme si votre banquier vous confisquait subitement tout votre argent et vous accusait de ne pas pouvoir rembourser votre prêt.
« Forcer un défaut de la Russie peut entraîner le défaut de l’Europe, à la fois sur le plan moral, mais aussi, très probablement, sur le plan financier », a-t-il écrit sur son compte Telegram.
L’ancien président russe a prévenu que Bruxelles devra s’expliquer auprès de sa population pour « l’hyperinflation, les pénuries alimentaires et les vagues de réfugiés qui ne pourront pas être imputées aux vils Russes ».
Toujours en réaction aux dernières déclarations de la présidente de la Commission européenne, M. Medvedev s’est indigné qu’elles « ne portent pas sur les souffrances des personnes décharnées, ni sur la fin de l’opération militaire spéciale, ni sur la paix tant espérée en Ukraine, mais sur le défaut de paiement de la Russie à l’étranger ». « C’est ce dont ils rêvent, c’est ce que veulent vraiment les masochistes de Bruxelles et leurs camarades de jeu à l’étranger (USA). »
Il est vrai que l’UE ne s’y prendrait pas autrement si elle souhaitait déclencher l’hyperinflation. Le Great Reset… C’est ce qui nous pend au nez si la Russie cesse de nous livrer gaz, nourriture et pétrole. Ou pire, si l’UE se saborde elle-même en décrétant un embargo sur le pétrole russe que le ministre des Finances Bruno le Maire juge « nécessaire ».
La raison étant que nous ne trouverons pas ces matières premières autre part :
- Le pic pétrolier est derrière nous, si bien que chaque goutte de pétrole que la Russie retire du marché est forcément introuvable autre part ;
- Aucun pays ne peut se substituer à la Russie en ce qui concerne le gaz ;
- L’Ukraine et la Russie fournissent 25 % des exportations mondiales de blé. Pire, l’explosion des prix des engrais (il faut trois tonnes de gaz naturel pour faire une tonne d’engrais azoté) promet les pires récoltes depuis très longtemps !
Les dirigeants de l’UE se racontent des histoires s’ils pensent que nous aurons la Russie à l’usure économique. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a d’ailleurs assuré que la Russie peut supporter une rupture des échanges économiques avec l’Europe.
« Nous le pouvons », a-t-il répondu ce dimanche à une journaliste qui lui demandait si la Russie, contrairement à l’URSS, pouvait survivre au bras de fer avec l’Occident.
La fin des monnaies de réserve
Maintenant que nous avons commenté le dialogue de sourds entre l’occident et la Russie, soulignons que l’Ukraine n’est de toute façon qu’un arbre cachant la forêt. L’inflation massive était inévitable.
Les achats de dette de la Banque centrale européenne (son bilan atteint 82 % du PIB) sont tout à fait symptomatiques de l’écroulement économique de l’UE. Cela fait désormais un certain temps que nous peinons à payer pour nos importations, les retraites, etc. D’où la fuite en avant de la dette.
La dette publique française a par exemple été multipliée par trois en deux décennies à peine. Nous avons emprunté autant d’argent entre 2008 et 2022, qu’au cours des 63 années précédentes. Cette trajectoire exponentielle suffit pour comprendre que les événements actuels étaient écrits d’avance.
L’UE importe près des 2/3 de son énergie et n’a tout simplement plus les moyens de payer. L’ardoise est devenue si grosse que le monde a peur d’accumuler davantage d’euros et de dollars, et cela depuis 2013. Cette tendance est très claire sur ce graphique de la BCE :
La Russie possédait pour environ 150 milliards d’euros en réserve sur lesquels nous venons de faire défaut en « gelant » cet argent. Ce défaut de paiement va accélérer la prise de distance du reste du monde vis-à-vis de le la monnaie unique et du billet vert.
C’est en tout cas l’avis d’Adam Back, l’inventeur de Hashcash, un système de PoW similaire à celui qui est utilisé par le bitcoin. Le patron de Blockstream a déclaré le 15 avril au micro de Natalie Brunell :
« La monnaie de réserve mondiale a changé au cours de l’histoire. La perspective que les États-Unis perdent leur statut de monnaie de réserve est assez éloignée. Mais je pense que les développements récents rendent cette perspective moins invraisemblable. Et bien sûr, si cela change, ça change tout. Les sanctions consistant à saisir les réserves des pays étrangers ne sont pas du tout bonnes pour la confiance dans la monnaie fiat. Qu’il s’agisse du bitcoin ou d’autres matières premières, les gens vont davantage se tourner vers des actifs réels comme réserve de valeur. »
Michael Saylor n’a pas dit autre chose lors d’un entretien fleuve au micro de Lex Fridman, dont voici quelques highlights. Plus précisément, à propos du gel des réserves de change de la Russie, M. Saylor a déclaré :
« Le gel des fonds des camionneurs canadiens par leurs banques a été le premier choc. La guerre en Ukraine fut le second. Les sanctions contre la Russie furent le troisième. L’hyperinflation sera le quatrième. L’inflation persistante aux USA sera le cinquième. »
Bitcoin, LA monnaie anti-inflationniste
Le défaut de l’UE envers la Russie va précipiter l’hyperinflation sur le vieux continent, alors que les États-Unis seront moins impactés, car énergétiquement indépendants.
Comme nous venons de l’expliquer, les pays vont se détourner de l’euro et du dollar. Déjà qu’une monnaie perdant 99,9 % de sa valeur en un siècle n’est pas très attractive, si en plus elle peut être saisie… La Chine, qui possède plus de 1 000 milliards de dollars en réserve, en a pris bonne note.
Le dollar et l’euro représentent actuellement 80 % des réserves de change, soit l’équivalent d’environ 9 570 milliards de dollars. Toute baisse accélérée de ce chiffre pèsera lourd sur les taux de change. Il en découlera une hausse des prix à l’importation et donc de l’inflation. L’euro a déjà perdu 10 % au cours de l’année passée face au dollar.
Voici la tendance baissière des réserves de change libellées en euro et dollar :
À plus court terme, c’est le risque de pénurie énergétique qui menace. D’après JP Morgan, un embargo total sur le pétrole russe propulserait le prix du baril sur 185 $, contre 103 $ au moment d’écrire ces lignes. Ce serait le coup de grâce étant donné que c’est précisément la raréfaction énergétique planétaire qui poussait déjà à faire de la dette.
En attendant, l’indice Bloomberg des matières premières est au plus haut depuis 2014. Les prix des métaux relativement communs comme le cuivre, l’aluminium, le nickel et l’acier sont très hauts en raison de l’augmentation de la demande pour la transition énergétique.
La construction d’éoliennes et de panneaux solaires, sans parler des batteries, nécessite une augmentation considérable des approvisionnements en cuivre, nickel, aluminium, graphite, lithium et autres terres rares (indium, gallium, néodyme, dysprosium,etc). Or, l’Agence internationale de l’énergie affirme que l’extraction de certains de ces métaux ne se développe pas assez vite, loin de là.
Il est même permis de douter que nous ayons assez de certains métaux pour créer un monde tout électrique en gardant le même confort. Dit autrement, nous avons là une belle recette pour l’inflation.
Le prix du lithium (pour les batteries) s’est envolé de près de 1 000 % au cours des deux dernières années. Les prix du cuivre et du nickel, plus largement utilisés, ont augmenté respectivement de 200 % et 300 % sur la même période. Le prix de l’aluminium, dont la production par électrolyse demande beaucoup d’électricité, a triplé. Au plus haut depuis 30 ans.
Pour le Wall Street Journal, « si les métaux ont historiquement constitué une part mineure du coût de fabrication de la plupart des produits, des prix stratosphériques changent évidemment la donne ». « Selon un document publié en 2020 par United States Geological Survey, un doublement du prix de l’aluminium réduirait à néant la quasi-totalité de la marge bénéficiaire des constructeurs américains de véhicules lourds »…
En résumé, il ne faudrait pas croire qu’il suffit de se tourner vers les énergies renouvelables pour se passer du carbone russe sans peine. Au contraire.
Terminons en signalant que la Chine a une nouvelle fois mis la pagaille dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en fermant le port de Shanghai. Le plus grand port du monde fermé à cause de quelques cas covid :
La monnaie fiat, dans un monde fini, se termine nécessairement en hyperinflation, tôt ou tard. Les puissants ont clairement l’intention de hâter son arrivée et ce Great Reset va se traduire par la disparition de l’épargne et l’explosion de la bulle immobilière.
Dans ce contexte, il faut posséder des actions de producteurs de matières premières / énergie. Cela n’étant pas facile, des actifs très rares et liquides sont tout aussi indiqués. L’or, et puis surtout le bitcoin, qui lui est infiniment supérieur dans les deux cas.
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