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Bitcoin - Deux têtes d'hydre interviewées par une journaliste maxi

sam 23 Avr 2022 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.

La présidente du FMI et le Chairman de la banque des règlements internationaux sont passés sur le grill de Julia Chatterley. Les deux têtes d’hydre du système ont pédalé dans la semoule face à des questions faisant pour une fois la part belle au bitcoin.

Résumé des passages clefs de l’interview

Julia Chatterley s’est demandée pour commencer « si le bitcoin, les stable-coins ou les CBDCs peuvent coexister » ?

« Il y a de la place pour tout le monde », a répondu Kristalina Georgieva. Cette déclaration lourde de sens vient s’ajouter à celle de Janet Yellen, ancienne présidente de la Fed et actuelle secrétaire au Trésor US. Cette dernière a récemment adouci son discours en osant prononcer le nom Satoshi Nakamoto avant d’expliquer très partiellement ce qu’est le bitcoin :

Voilà qui rassurera ceux qui pensent encore que le bitcoin pourrait être interdit. Ce ne sera pas le cas. Néanmoins, il faudra être attentif à ce que le parlement européen n’interdise pas le droit de posséder soi-même ses BTC. La fameuse loi « MICA ».

Le patron de la BRI, Agustin Carstens, a lui profité de l’occasion pour glisser sa dernière rhétorique en vogue, à savoir que « la monnaie de banque centrale apporte quatre caractéristiques presque impossibles à égaler pour une monnaie privée : la sécurité, la finalité, la liquidité et l’intégrité ».

« La finalité signifie que lorsque vous échangez une monnaie de banque centrale, vous savez que la transaction est bonne, qu’elle sera maintenue quoi qu’il arrive », a-t-il précisé.

Sauf qu’il n’y pas de « presque » qui tienne. Le bitcoin est supérieur en tout point à la monnaie fiat, sans parler du fait que sa masse monétaire est fixe (21 M).

M. Carstens, en bon pompier pyromane, s’est ensuite gargarisé du fait que « seule une banque centrale peut fournir des liquidités en cas de crise financière ». Sauf que personne n’a dit que le bitcoin devait être l’unique monnaie sur terre…

Quelques boniments plus loin, Fat Finger a lâché que « 24 banques centrales de pays émergents sont dans une phase avancée de leurs recherches sur la création d’une CBDC ». « Nous étudions de nombreuses technologies issues des cryptomonnaies pour nos prototypes de CBDC »…

Après cette entrée en matière, Julia Chatterley s’est délicatement attaquée au sujet épineux du gel des réserves de la banque centrale russe en demandant avec une naïveté joliment feinte si ses invités ne s’inquiétaient du fait que le Bitcoin ou le CBDC puissent être utilisés pour contourner les sanctions ?

« La Russie est effectivement en train d’avancer dans la direction de la CBDC », a fait remarquer la patronne du FMI. « Les Russes s’y intéressent, mais ce n’est pas encore fait. Ils n’en sont pas encore à un point où nous voyons des preuves qu’une éventuel CBDC sera utilisé pour contourner les sanctions ».

Belle façon de noyer le poisson et ne pas répondre à la véritable question en filigrane quant à savoir si les réserves de CBDC pourront également être gelées…

Son compère aurait pu répondre puisque la banque des règlements internationaux est précisément à la manœuvre pour créer un système de paiement international de CBDC. Concrètement, ce système sera aux CBDC ce que le système SWIFT est aux monnaies fiat.

Est-ce que la Banque des règlements internationaux acceptera de déconnecter la Russie ou l’Iran de son système de paiement en CBDC si Washington le lui demande ? Très certainement. D’où l’intérêt grandissant du Kremlin pour le bitcoin dont personne ne peut empêcher les transactions.

Kristina est allée plus loin en se montrant en faveur d’un gel du bitcoin en s’attaquant aux wallets privés (Not your key, not your bitcoin). Comprenez ici que M. Georgieva est en faveur du projet de loi européenne Mica…

Autre question malicieuse posée par Julia Chatterley :

« Nous avons vu avec le gel des réserves de change de la Russie que le dollar américain est utilisé comme une arme. Depuis, certaines nations voient les cryptomonnaies et les alternatives au dollar sous un nouveau jour. […] L’âme de l’argent, comme Kristina l’a dit par le passé, c’est la confiance. Quel avenir pour les monnaies de réserve internationales, et notamment le dollar US ? »

Réponse de l’intéressée :

« Nous avons assisté au cours des dernières décennies à une diversification des monnaies de réserve, c’est-à-dire avant que la guerre éclate en Ukraine. La part du dollar dans les réserves de change internationales est passée de 70 % à un peu moins de 60 %. […] Le choix des monnaies de réserves sont notamment liées à la fiabilité des institutions, à l’état de droit, à la prévisibilité des changements réglementaires ainsi qu’à la profondeur des marchés de capitaux. De ce point de vue là, le Dollar est bien placé. Ceux qui pensent que nous devrions peut-être nous éloigner du dollar ne devraient pas aller si vite en besogne. Il y a des raisons pour lesquelles le dollar, l’euro, la livre sterling et le franc suisse sont des devises détenues en réserve qui sont très profondément liées aux économies, à leur compétitivité et à cette confiance non tangible, mais très importante, dans l’indépendance de leurs banques centrales et de leurs institutions. »

Blablabla. La vérité est que le dollar est la monnaie de réserve internationale parce que l’oncle Sam force les pays de l’OPEP à vendre leur pétrole exclusivement en dollar. La Suisse et l’Angleterre sont quant à eux des paradis fiscaux où l’on blanchit l’argent mal acquis des puissants.

« J’en déduis que vous n’ajouterez pas de sitôt le bitcoin ou la CBDC à votre panier de monnaies de réserve », a conclu la journaliste comme pour se moquer de ces deux technocrates non-élus venus faire la pub de l’outil totalitaire qu’est la CBDC et qui s’annonce comme la pierre angulaire du Great Reset…

Pour aller plus loin, nous vous recommandons ce Thread :

Ce Thread montre que le FMI hait le bitcoin autant qu’il chérit la CBDC. Voici un florilège de petites phrases lourdes de sens relevées par @samcallah à partir des différents papiers que le FMI a publié au cours des derniers mois à propos du CBDC :

  • – « Certaines caractéristiques de l’argent liquide, notamment l’anonymat, le rendent attrayant pour les transactions illicites. La CBDC pourrait potentiellement réduire ce problème. »
  • – « Des limites de transaction pourraient être imposées. »
  • – « Le montant de CBDC détenu par chaque citoyen pourrait être limité. »
  • – « Les CBDC pourraient être assortis de taux négatifs. »

Les CBDC sont à n’en point douter des outils de domination. Ces monnaies « programmables » ne pourront être dépensées que de manière conditionnelle. Elles seront flanquées d’une date d’expiration pour nous forcer à dépenser, ou bien, au contraire (et plus probablement), être partiellement gelées pour nous empêcher de consommer et ainsi éviter un dérapage hyper-inflationniste.

Les possibilités sont infinies. Nous entrerions dans une nouvelle ère où la façon dont nous dépensons notre argent deviendrait dépendante d’un crédit social construit à partir de toutes les données collectées via la surveillance de masse. Dystopique, mais c’était sans compter le bitcoin…

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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