Bitcoin (BTC) : Mariage parfait avec les jeux d’argent des casinos en ligne ?
Les régulateurs étant occupés ailleurs, les casinos en ligne nagent dans la prospérité en dépit de leur illégalité. Les États-Unis qui sont peu friands aux jeux d’argent sur internet n’accordaient que très peu d’autorisations à ces entreprises. Les transferts d’argent vers et depuis les casinos en ligne réglementés se trouvent en effet au centre de leurs soucis. Sauf pour le bitcoin ?
Les cryptocasinos ont le vent en poupe
De nos jours, les casinos en ligne autorisant l’usage des cryptomonnaies sont légion. Généralement, on les accuse de procédés permettant de contourner les réglementations, tout en opérant et en faisant de la publicité sans être sanctionnés.
Les statistiques parlent d’une dizaine de casinos sur internet opérant en dehors des États-Unis de manière à faciliter l’accès sur leur plateforme. En les intégrant, les joueurs peuvent commencer à jouer rapidement, et ce sans aucune vérification de leur identité.
Alex Costello, vice-président des relations gouvernementales chez American Gaming Association, se plaint de cette absence de régulation. Il déclarait :
« Ce segment a explosé en très peu de temps, et comme il s’agit d’un système décentralisé, il est encore plus difficile de savoir comment les poursuivre. »
Figurant parmi les barons d’un groupe commercial qui fait pression au nom des casinos en ligne (ou physiques) américains et des sociétés de paris sportifs enregistrées, M. Costello a ajouté :
« Nous sommes un secteur hautement réglementé pour de bonnes raisons : préoccupations relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent, préoccupations relatives au jeu responsable. »
État des lieux des jeux d’argent en ligne aux États-Unis
22 états et Washington D.C. ont décidé de légaliser les paris sportifs en ligne. Les casinos en ligne, qui opèrent à l’extérieur des États-Unis et qui servent légalement les Américains, sont tenus de s’enregistrer auprès de chaque État où ils exercent. Dans la majorité des cas, ils procèdent à la vérification de l’adresse physique de leurs clients. Donc, la conformité à la réglementation fédérale, visant la prévention du blanchiment d’argent, est avérée.
Parallèlement à cela, les cryptomonnaies continuent également de croître au pays de l’Oncle Sam. Plusieurs entreprises se bousculent pour vendre du bitcoin, de l’ether et d’autres devises cryptographiques. NBC News a récemment présenté les résultats d’un sondage stipulant que 1 Américain sur 5 a déjà investi dans les cryptomonnaies. Ou du moins affirmait avoir fait des échanges ou utilisait le même type d’actif.
Même cadence aussi pour les cryptocasinos qui proposent toute une kyrielle de jeux d’argent en ligne (machine à sous, roulette, etc.). Leurs sites web acceptent les méthodes de paiements habituels (cartes de crédit) en plus des BTC et ETH. Sauf qu’un grand nombre d’entre eux ne se trouvent pas aux États-Unis. Du coup, il s’avère difficile de les surveiller.
John Holden, professeur adjoint à l’Université d’État de l’Oklahoma étudiant la réglementation des jeux d’argent en ligne, commente :
« Les jeux en ligne qui ne sont pas liés à un réseau criminel plus important ont été considérés comme moins prioritaires pour les ressources limitées du gouvernement. »
70 cryptocasinos, d’après Chainalysis
La société d’analyse de la blockchain, Chainalysis, a recensé environ 70 cryptocasinos opérationnels à l’heure actuelle. Ces casinotiers ont pu amasser environ 2,8 milliards depuis le début de l’année 2022. Or, leurs recettes de l’année 2021 non plus n’étaient pas moindres : 10 milliards de dollars.
Les casinos Partouche dont l’annonce d’acceptation des bitcoins et cryptomonaies a été relayé par Cointribune, figure-t-elle dans cette liste ? À vérifier !
En tout cas, les cryptocasinos sont considérés comme un service internet. Et les plateformes comme Twitch et YouTube ne manquent pas d’influenceurs poussant les gens à les intégrer. Toujours dans ce volet promotionnel, il n’est pas rare de trouver des sites web d’entreprises américaines (Orlando Magazine, Mercury News, Men’s Journal, TheStreet.com, etc.) mettant également en avant les cryptocasinos. Sauf que beaucoup de publicités brandissent les interdictions imposées aux Américains.
Mais on dit que la plupart de ces sites de jeux en linge ménagent peu d’efforts pour l’application des règles en vigueur. Certains d’entre eux continuent encore d’accepter une simple adresse électronique pour l’inscription. Du coup, il est facile pour les joueurs d’y envoyer des cryptomonnaies en vue d’alimenter leur compte et de jouer instantanément.
Ce qui rend le gouvernement américain inquiet. Costello continue :
« Nous avons eu des conversations avec les forces de l’ordre fédérales et celles des États sur cette question. Malheureusement, les autorités fédérales sont un peu paralysées, car ces personnes ne sont évidemment pas réglementées, pas enregistrées aux États-Unis et souvent pas basées aux États-Unis. Ce qui ne permet souvent pas une poursuite facile. »
Pas de limites de jeu pour les cryptocasinos
Les jeux d’argent en ligne font des accros aux jeux similaires. Interviewé par les journalistes de NBC News, un joueur anonyme a évoqué l’absence des fonctionnalités d’atténuation de l’addiction chez les cryptocasinos. Une alternative que les services de jeu traditionnels proposent généralement.
Voici son explication :
« J’avais fait tout ce que je pouvais localement pour m’empêcher de le faire, et tout d’un coup, il y avait cet Ave Maria. Je pourrais m’auto-exclure 20 fois et cela ne ferait aucune différence, car vous pouvez simplement revenir en arrière et créer un autre compte. »
Dire que des mécanismes d’auto-interdiction se font proposer sur les plateformes de jeu traditionnel.
Mais l’absence d’un tel mécanisme inquiète Keith Whyte, directeur exécutif du Conseil national sur le jeu problématique.
« Les cryptocasinos ne font qu’empiler les risques sur les risques. Ils ne sont pas réglementés, et donc ils sont susceptibles d’être des opérateurs sans scrupules avec peu ou pas de protection des consommateurs », déclare-t-il.
Et pas de régulation non plus
Le joueur cité ci-haut avait évoqué que les cryptocasinos étaient à l’origine de sa rechute après avoir abandonné les jeux d’argent en ligne. Conscient de son problème, il a fait appel à un service favorisant le blocage à titre préventive contre les jeux d’argents sur internet dans n’importe quel casino ou livre de sport enregistré.
De la sorte, il a pu s’autodiscipliner et se contenta de consulter les contenus des casinos en ligne. Cela jusqu’à ce que les publicités lui aient rapporté l’existence des cryptocasinos. Sans hésiter, il a acheté légalement des cryptomonnaies pour alimenter ses comptes et laisser la nature revenir au galop.
« Cela peut être utile si vous êtes dans le feu de l’action d’un jeu d’argent. Mais c’est le fait qu’il y a un arrêt potentiel là. Alors qu’avec les cryptocasinos, ils ne se soucient vraiment pas. Ils ne se soucient de rien au monde. »
Raison pour laquelle il a fait cet appel :
« Il faut faire quelque chose à ce sujet, mais c’est la cryptosphère… Que pouvez-vous faire, en définitive ? »
Régulation, régulation et encore régulation. C’est tout ce qui manque, à notre humble avis, à cette fusion entre cryptomonnaies et casinos en ligne. Car au lieu de se battre contre tous les acteurs économiques, le gouvernement américain, comme les autres gouvernements du monde, aura intérêt à stimuler. N’est pas pour cela que le président Biden a interpellé un grand nombre d’administration et de spécialistes sur les avantages de la blockchain et des crypto actifs ?
Source : NBC News
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