Bitcoin (BTC) : La solution à l’hyperinflation au Liban ?

Ce n’est un secret pour personne. Ces dernières années, le Liban connaît l’une de ses plus graves crises depuis la guerre civile de 1975-1990. Le système monétaire et financier qui avait jadis fait prospérer le pays s’est effondré. Le Liban, qui a longtemps été considéré comme la Suisse du Levant, fait aujourd’hui face à une crise majeure aux nombreuses origines. L’un des symptômes les plus impressionnants, et l’une des causes majeures des troubles actuels, c’est bien sûr l’hyperinflation qui a frappé le pays. Pour remédier à cela, le bitcoin (BTC) pourrait être une solution envisageable.

Le bitcoin (BTC) une parade à l’inflation

C’est un secret de polichinelle. Nous savons tous que je crois au potentiel du bitcoin. Avec ses 21 millions d’unités, c’est un nouvel étalon-or. Un or numérique en quelque sorte. Par conséquent, je crois en sa capacité à être une monnaie d’épargne et plus que cela, une monnaie qui peut nous émanciper des grands émetteurs traditionnels (FED, BCE, Banque d’Angleterre, etc.) Par son caractère décentralisé, il permet de se passer de certaines monnaies papier qui, en réalité, n’ont pas beaucoup plus de valeur intrinsèque que le BTC. Si ce n’est moins…

L’inflation généralisée

La période actuelle est trouble. Elle ne semble pas pouvoir dégager un futur clair dans lequel l’on pourrait se projeter. C’est pourquoi des mesures osées certes, mais qui permettent de se protéger, sont de mises. C’est un avis parmi d’autres et en aucun cas il ne fait figure d’autorité. On sait combien les cryptomonnaies sont décriées. Cela mis de côté, l’on voit bien que la crise de l’inflation en Europe est générée par les pénuries dues aux restrictions durant l’épidémie de Covid19. À cela s’ajoute l’épée de Damoclès d’un retour de la pandémie, sans cesse annoncée dans les médias. Et encore, vient s’ajouter un dernier facteur. La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Le prix du gaz, du pétrole, et même de l’électricité risque de s’envoler. La valeur de la monnaie s’envolerait, si elle n’était pas maintenue artificiellement par les faux monnayeurs de la BCE. Qui ont imprimé des millions et des millions de billets…

Le bitcoin (BTC) est la solution pour le Liban, mais pas que

Comme expliqué précédemment, le bitcoin peut être une solution à l’inflation qui va croissante. Dans certains pays, l’inflation est devenue hyperinflation. L’Argentine, qui fait face au même problème que le Liban, a vu sa population se tourner vers la cryptomonnaie pour sauver ses épargnes. Nous, en Europe, qui faisons face au même problème, mais dans des proportions bien moindres pour le moment, devrions y penser. Le Liban a connu un parcours somme toute similaire à notre pays. Mais dans des proportions bien plus graves. Au niveau économique j’entends. Le pays a parié sur le mauvais cheval, lorsqu’il s’est lancé dans sa politique bancaire et qu’il en a ensuite payé les frais. La fin de l’étalon-or et l’avènement de la haute finance numérique ont été les bourreaux du système libanais.

Le Liban une ancienne réussite bancaire

En effet, l’histoire de la réputation de la banque libanaise remonte à la création de l’État libanais en 1943. Notamment grâce à la politique monétaire autrefois stricte de la banque centrale, l’acquisition d’énormes quantités d’or au XXe siècle faisant du Liban le troisième plus grand pays détenteur d’or par habitant au monde et le numéro un au Moyen-Orient et au nord de l’Afrique. Ou encore la loi sur le secret bancaire qui imitait le secteur bancaire suisse. Cette loi a alors attiré de nombreux particuliers fortunés.

Gouvernement corrompu et système de Ponzi

Comme dit précédemment, la situation française et libanaise ont beaucoup en commun… Au début des années 2000 jusqu’à la fin des années 2010, les investisseurs du secteur bancaire, connus sous le nom de déposants, ont été attirés par des taux d’intérêt élevés. C’était la combine de l’état libanais pour relancer son secteur bancaire agonisant suite à la fin de l’étalon-or et du secret bancaire. En termes simples, la formule était la suivante : le gouvernement a vendu des obligations à taux d’intérêt élevé aux banques locales par l’intermédiaire de la banque centrale, les banques ont pu se faire concurrence pour attirer davantage d’investisseurs en leur vendant des dépôts à taux d’intérêt élevé. Les déposants étaient heureux de participer à ce stratagème tant qu’ils recevaient les sommes importantes à temps. Alors que les taux d’intérêt dans le monde étaient nuls ou proches de zéro, le déposant libanais bénéficiait d’un énorme 10 à 15 % sur ses dépôts.

Un système en faillite et une grave crise due à l’hyperinflation

À la fin de l’année 2019, il devenait certain que les déposants ne recevraient plus l’intégralité de leur solde. Parce que le gouvernement était essentiellement improductif et incapable de rembourser les banques, les banques à leur tour n’étaient pas en mesure de rembourser leurs clients. Avec cette réalité imminente, la banque centrale a commencé à imprimer de l’argent et à rembourser les déposants en conséquence, ce qui a provoqué la tristement célèbre hyperinflation au Liban. La livre libanaise a perdu environ 90 % de son cours face au dollar américain. Fin 2019, 1 dollar équivalait à 1 500 livres libanaises. En mai 2022, 1 dollar valait 35 000 livres libanaises sur le marché parallèle.

Face à toutes ces contraintes, le bitcoin s’est presque imposé de lui-même aux Libanais. Il offre un règlement peer-to-peer et sans frontières dans le monde entier, ce qui pourrait également être considéré comme bénéfique pour le citoyen libanais. Il permet d’épargner et ainsi d’échapper à l’inflation. Mais par-dessus tout, pour le citoyen libanais, c’est l’occasion d’échapper à la contrainte de financer un gouvernement corrompu et, à son tour, de pouvoir bénéficier directement du financement d’un système qui promeut la souveraineté de l’individu.