Bitcoin (BTC) : la seule crypto qui compte vraiment

Bitcoin, ce protocole distribué qui a surgi de nulle part en 2009, a bouleversé notre compréhension de la monnaie. L’article que nous allons explorer aujourd’hui, initialement publié dans The New York Times par l’investisseur en capital-risque Marc Andreessen en 2014, nous offre une perspective fascinante sur les raisons pour lesquelles Bitcoin est si important. Cet article n’a pas pris une ride est demeure toujours aussi pertinent plusieurs années plus tard.

De l’ordinateur personnel à l’invention de Bitcoin

Une nouvelle technologie mystérieuse émerge, apparemment de nulle part, mais est en fait le résultat de deux décennies de recherche et de développement intenses par des chercheurs anonymes.

Les idéalistes politiques y projettent des visions de libération et de révolution. Les élites de l’establishment y accumulent mépris et dédain.

D’un autre côté, les technologues (aussi appelés les « nerds »), sont fascinés par cette technologie. Ils y voient un potentiel énorme et passent leurs nuits et leurs week-ends à travailler dessus.

De quelle technologie s’agit-il ? Les ordinateurs personnels en 1975, internet en 1993 et je crois Bitcoin en 2014.

On peut difficilement accuser Bitcoin d’être un sujet méconnu. Dans cet article, j’expliquerai pourquoi Bitcoin passionne tant de programmeurs et d’entrepreneurs de la Silicon Valley, et quel est, selon moi, le potentiel futur de Bitcoin.

Bitcoin : la solution au problème des généraux byzantins

Tout d’abord, Bitcoin, à son niveau le plus fondamental, est une percée dans le domaine de l’informatique, qui s’appuie sur 20 ans de recherche sur les monnaies cryptographiques et 40 ans de recherche sur la cryptographie, menée par des milliers de chercheurs dans le monde entier.

Bitcoin est la première solution pratique à un problème de longue date en informatique appelé le problème des généraux byzantins. Pour citer l’article original définissant ce problème : Imaginez un groupe de généraux de l’armée byzantine campant avec leurs troupes autour d’une ville ennemie. Ne communiquant que par messager, les généraux doivent se mettre d’accord sur un plan de bataille commun. Cependant, un ou plusieurs d’entre eux peuvent être des traîtres qui tenteront d’embrouiller les autres. Le problème est donc de trouver un algorithme qui garantisse que les généraux loyaux parviendront à un accord« .

Plus généralement, le B.G.P. pose la question de savoir : comment établir la confiance entre des parties qui ne sont pas liées entre elles sur un réseau comme l’Internet ?

Des transferts de valeurs en P2P

La conséquence de la résolution de ce problème est que Bitcoin nous donne, pour la première fois, un moyen pour un utilisateur d’Internet de transférer un élément unique de propriété numérique à un autre utilisateur d’Internet, de telle sorte que le transfert est garanti comme étant sûr et sécurisé, que tout le monde sait que le transfert a eu lieu, et que personne ne peut contester la légitimité du transfert. Les conséquences de cette avancée sont difficiles à exagérer.

Quels types de biens numériques pourraient être transférés de cette manière ? Pensez aux signatures numériques, aux contrats numériques, aux clés numériques, à la propriété numérique d’actifs physiques tels que les voitures et les maisons, aux actions et aux obligations numériques… et à l’argent numérique.

Tous ces éléments sont échangés par l’intermédiaire d’un réseau distribué qui ne nécessite, ni ne dépend d’un intermédiaire central tel qu’une banque ou un courtier. Et tout cela d’une manière où seul le propriétaire d’un actif peut l’envoyer, seul le destinataire prévu peut le recevoir, l’actif ne peut exister qu’à un seul endroit à la fois, et tout le monde peut valider les transactions et la propriété de tous les actifs à tout moment.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Bitcoin est un grand livre distribué à l’échelle d’internet. Vous entrez dans le grand livre en achetant un nombre fixe d’emplacements dans celui-ci, soit avec du cash, soit en vendant un produit ou un service contre des bitcoins.

Vous quittez le grand livre en échangeant vos bitcoins à quelqu’un d’autre qui souhaite s’y inscrire. N’importe qui dans le monde peut acheter ou vendre des bitcoins dans le grand livre quand il le souhaite, sans aucune autorisation et sans frais ou avec des frais très faibles. Les « jetons » de Bitcoin eux-mêmes ne sont que des emplacements dans le grand livre, analogues d’une certaine manière à des places dans une bourse, mais beaucoup plus largement applicables aux transactions du monde réel.

Le grand livre Bitcoin est un nouveau type de système de paiement. N’importe qui dans le monde peut payer à n’importe qui d’autre dans le monde, n’importe quelle valeur en bitcoins en transférant simplement la propriété de l’emplacement correspondant dans le grand livre. Il suffit de mettre de la valeur, de la transférer, et le destinataire reçoit de la valeur, sans autorisation et, dans de nombreux cas, sans frais.

Cette dernière partie est extrêmement importante. Bitcoin est le premier système de paiement à l’échelle de l’internet où les transactions se font sans frais ou avec des frais très faibles (jusqu’à des fractions de centimes). Les systèmes de paiement existants facturent des frais de l’ordre de 2 à 3 %, et ce dans les pays développés. Dans de nombreux autres endroits, il n’existe pas de systèmes de paiement modernes ou les taux sont nettement plus élevés.

D’où vient la valeur de Bitcoin ?

Bitcoin permet d’échanger de l’argent ou des actifs entre des parties sans confiance préalable.** L’expéditeur n’a pas besoin de connaître ou de faire confiance au destinataire, et vice versa. Il n’y a pas de rétrofacturation. Cela n’a jamais existé sous forme numérique auparavant.

Bitcoin est une monnaie numérique dont la valeur repose directement sur deux éléments : l’utilisation du système de paiement aujourd’hui et la spéculation sur l’utilisation future du système de paiement. C’est l’un des aspects qui déroutent les gens. Ce n’est pas tant que la monnaie bitcoin a une valeur arbitraire et que les gens échangent avec elle ; c’est plutôt que les gens peuvent échanger avec bitcoin (n’importe où, n’importe quand, sans fraude et sans frais ou avec des frais très faibles) et que, par conséquent, bitcoin a de la valeur.

Il est peut-être vrai qu’à l’heure actuelle, la valeur de la monnaie bitcoin repose davantage sur la spéculation que sur le volume réel des paiements, mais il est tout aussi vrai que cette spéculation permet d’établir un prix suffisamment élevé pour la monnaie afin que les paiements soient devenus pratiquement possibles. La monnaie bitcoin devait avoir une certaine valeur avant de pouvoir supporter un quelconque volume de paiement dans le monde réel.

C’est le problème classique de la poule et de l’œuf avec les nouvelles technologies : une nouvelle technologie ne vaut pas grand-chose tant qu’elle ne vaut pas beaucoup. Ainsi, le fait que bitcoin ait pris de la valeur en partie à cause de la spéculation fait que la réalité de son utilité arrive beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait fait autrement.

Bitcoin : un usage limité ?

Les détracteurs de Bitcoin soulignent l’usage limité qu’en font les consommateurs et les commerçants. Mais cette même critique a été formulée à l’encontre des PC et d’internet à la même époque. Chaque jour, de plus en plus de consommateurs et de commerçants achètent, utilisent et vendent des bitcoins dans le monde entier. Les chiffres globaux sont encore faibles, mais ils augmentent rapidement.

La facilité d’utilisation pour tous les participants augmente rapidement au fur et à mesure que les outils et les technologies Bitcoin s’améliorent. Rappelez-vous qu’il était autrefois techniquement difficile de se connecter à l’internet. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

La critique selon laquelle les commerçants n’accepteront pas bitcoin en raison de sa volatilité est également erronée. Bitcoin peut être utilisé entièrement comme système de paiement : les commerçants n’ont pas besoin de détenir de monnaie bitcoin ou d’être exposés à la volatilité du bitcoin. Tout consommateur ou commerçant peut échanger des bitcoins et d’autres monnaies à tout moment.

La monnaie du diable

Enfin, j’aimerais répondre à certaines critiques selon lesquelles Bitcoin serait un refuge pour les mauvais comportements, pour les criminels et les terroristes qui peuvent transférer de l’argent de manière anonyme et en toute impunité.

No Bitcoin? https://t.co/TU2W5MGBEW

— Marc Andreessen (@pmarca) March 16, 2022

Il s’agit d’un mythe, alimenté principalement par une couverture médiatique sensationnaliste et une compréhension incomplète de la technologie. À l’instar du courrier électronique, qui est tout à fait traçable, Bitcoin est pseudonyme, et non anonyme.

De plus, la blockchain Bitcoin, un registre permanent accessible à tous, suit et enregistre chaque transaction dans le réseau Bitcoin pour toujours. Par conséquent, il est beaucoup plus facile pour les forces de l’ordre de retrouver la trace de bitcoin que celle de l’argent liquide, de l’or ou des diamants.

Bitcoin écrasera les autres cryptos

Bitcoin est un effet de réseau classique, une boucle de rétroaction positive. À mesure que de plus en plus de personnes utilisent Bitcoin, la valeur de Bitcoin augmente pour tous les utilisateurs, incitant ainsi l’utilisateur suivant à entrer sur la technologie. Bitcoin partage cette propriété d’effet de réseau avec le système téléphonique, le web et les services Internet populaires comme eBay et Facebook.

Bitcoin présente un effet de réseau à quatre dimensions. Quatre groupes d’intérêt participent à l’augmentation de la valeur du bitcoin en raison de leur propre participation intéressée. Il s’agit (1) des consommateurs qui paient en bitcoins, (2) des commerçants qui acceptent les bitcoins, (3) des « mineurs » qui font fonctionner les ordinateurs qui traitent et valident toutes les transactions et permettent au réseau de confiance distribué d’exister, et (4) des développeurs et des entrepreneurs qui créent de nouveaux produits et services avec et à partir de bitcoins.

Pour cette seule raison, les nouveaux concurrents de Bitcoin doivent faire face à une bataille féroce. Si quelque chose doit supplanter Bitcoin aujourd’hui, il faudra que les améliorations soient considérables et que cela se produise rapidement. Dans le cas contraire, l’effet de réseau conduira Bitcoin à la domination.

Les futurs cas d’usages de Bitcoin

L’un des domaines les plus évidents et les plus importants pour l’innovation basée sur Bitcoin est celui des transferts de fonds internationaux. Chaque jour, des centaines de millions de personnes à faible revenu vont travailler dans des pays étrangers pour gagner de l’argent qu’elles envoient à leur famille dans leur pays d’origine. Chaque jour, les banques et les sociétés de paiement prélèvent des frais ahurissants, allant jusqu’à 10 % et parfois plus, pour envoyer cet argent.

En outre, Bitcoin peut constituer une force puissante pour amener un nombre beaucoup plus important de personnes à entrer dans le système économique moderne. Seule une vingtaine de pays dans le monde disposent de ce que nous considérons comme des systèmes bancaires et de paiement entièrement modernes. Bitcoin, en tant que système de paiement international que chacun peut utiliser de n’importe où et à n’importe quel moment, peut être un puissant catalyseur pour étendre les avantages du système économique moderne à pratiquement tous les habitants de la planète.

Même aux États-Unis, nous reconnaissons depuis longtemps un problème : les personnes non bancarisées, c’est-à-dire celles qui n’ont pas de compte bancaire classique, paient des frais extrêmement élevés pour les services financiers les plus élémentaires.

Un troisième cas d’utilisation fascinant pour Bitcoin est celui des micropaiements. Les micropaiements n’ont jamais été possibles, malgré 20 ans de tentatives, parce qu’il n’est pas rentable d’effectuer de petits paiements (1 dollar et moins, jusqu’à quelques centimes ou fractions de centimes) par l’intermédiaire des systèmes de crédit/débit et des systèmes bancaires existants. La structure des frais de ces systèmes les rend non viables.

Un e-cash fiable et sans intermédiaire

En 1999, le légendaire économiste Milton Friedman a déclaré : « Une chose qui manque mais qui sera bientôt développé est un e-cash fiable, une méthode par laquelle, sur Internet, vous pouvez transférer des fonds de A à B sans que A ne connaisse B ou que B ne connaisse A – de la même manière que je peux prendre un billet de 20 dollars et vous le remettre, et que vous pouvez l’obtenir sans savoir qui je suis. »

Bitcoin est une percée technologique qui permet le transfert de valeur numérique sans intermédiaire. Cette innovation technologique a le potentiel de transformer le monde de la finance, de la banque et des paiements. Nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle ère où la souveraineté monétaire est réellement entre les mains des gens ordinaires : loin des monopoles gouvernementaux et bancaires.