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Bitcoin (BTC) est le système monétaire du 21e siècle

mar 12 Avr 2022 ▪ 11 min de lecture ▪ par Nicolas T.

Les sanctions contre la Russie sonnent le glas du pétrodollar et de l’énergie peu chère. Les boomers repus de pain blanc nous lèguent une ère hyper-inflationniste synonyme de renaissance monétaire incarnée par le bitcoin (BTC) et le Lightning Network.

Sanction charbonnée

Il est saisissant d’observer avec quel enthousiasme l’Europe se tire une balle dans le pied. Après avoir tout fait pour déclencher un nouveau conflit avec la Russie, nous nous sabordons à coup de sanctions menant tout droit vers l’hyperinflation.

Dans une folle fuite en avant, Ursula von der Lugen vient d’interdire l’espace européen aux bateaux et camions russes. En outre, la Commission Européenne a décidé de se passer du charbon russe dès le mois d’août. Ces importations ne représentaient toutefois que cinq milliards d’euros par an.

Une paille comparé aux sommes liées au pétrole ainsi qu’au gaz russe dont nous aurons du mal à nous passer. La Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole au monde. Elle vend 7 millions de barils par jour, dont 60 % à l’Europe. L’Allemagne importe par exemple 30 % de son pétrole de Russie (835 000 millions de barils par jour).

Malgré les effets d’annonce, le fait est que notre ardoise énergétique vis-à-vis de la Russie risque fort d’atteindre 320 milliards d’euros en 2022. Soit 35 % de plus qu’en 2021. L’IIF table sur un excédent record de la balance courante russe, à 240 milliards de dollars…

« Alors même que les bombes russes pleuvent sur l’Ukraine, son pétrole et son gaz continuent d’affluer vers les pays occidentaux qui ont condamné l’invasion. »

Maintenant que l’on a dit tout ça, il faut préciser que la Russie est potentiellement en train d’exporter son énergie gratuitement puisque ses euros sont « gelés ». Il faut donc s’attendre à ce que le ton continue de monter…

Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a d’ailleurs lancé que ces sanctions « provoqueront un nouvel effondrement de toutes les institutions internationales, et en premier lieu de l’ONU ».

Concernant l’expulsion de la Russie du conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’ancien président russe a prévenu que « les relations diplomatiques avec un certain nombre d’États seront réduites, voire entièrement rompues ». Les liens seront en revanche resserrés avec le reste du monde, et notamment le club de BRICS.

L’Inde, troisième plus grand importateur de pétrole au monde, devrait bientôt acheter le pétrole russe en roupies et d’autres monnaies étrangères. Difficile de refuser un pétrole vendu pour l’équivalent de 30 dollars le baril alors que nous sommes à 100 dollars sur les marchés mondiaux…

Inflation alimentaire

Les pays alliés de la Russie vont pouvoir s’approvisionner en ressources énergétiques peu chères pendant que l’Europe souffrira d’une inflation à deux chiffres. Et que dire des pays pauvres bientôt en proie à la famine si l’OTAN n’abandonne pas ses velléités expansionnistes.

À la fin du mois de mars, 35 pays avaient déjà réduit leurs exportations de denrées alimentaires. Neuf nations restreignent les exportations de blé (dont 25 % vient d’Ukraine et de Russie). Les prix sont de retour sur les niveaux qui avaient précipité le Printemps arabe et nous observons déjà des émeutes de la faim au Pérou ainsi qu’au Sri Lanka.

FAO FOOD PRICE

L’Égypte, qui importe 80 % de son blé de Russie et d’Ukraine, ne s’est pas non plus fait attendre pour choisir son camp. Le Caire est sur le point d’obliger les sociétés de conteneurs étrangères traversant le canal de Suez à payer leurs dû en livres égyptiennes, et non plus en dollars, que la Russie n’accepte plus.

Le vieux continent découvre que l’économie russe est beaucoup plus importante qu’on le croyait, mais se refuse pour l’instant à stopper ce Hara-kiri. On doit se dire en haut lieu que ce sera, dans le pire des cas, une bonne occasion de mener une transition énergétique à marche forcée. Et tant pis pour les pauvres qui devront affronter une inflation à deux chiffres.

Cette erreur d’appréciation vient du taux de change du rouble qui est artificiellement bas vu que Moscou acceptait jusqu’à présent d’être payé en monnaies étrangères. La banque centrale russe détient l’équivalent de 600 milliards de dollars en devises, dont 50 % en dollar/euro (chiffres datant de janvier 2021).

L’accumulation de ces réserves a maintenu le rouble sur des niveaux bas, laissant penser que le PIB russe serait du même ordre de grandeur que celui de l’Espagne. Sauf qu’à parité de pouvoir d’achat (taux de change qui égalise le coût de la vie entre deux pays), la Russie pèse plus lourd que l’Allemagne…

La vraie richesse, c’est l’énergie. Et la véritable unité monétaire, c’est le joule…

Rublegas…

Conséquence du gel de la moitié des réserves de change russes, le Kremlin insiste veut désormais être payé en rouble et aucun retour en arrière ne semble possible.

Le ministre des Affaires étrangères russe, M. Lavrov, a déclaré que « l’opération militaire spéciale a pour but de mettre fin à l’expansion effrénée [de l’OTAN] et à la volonté de domination totale du monde par les États-Unis et leurs sujets occidentaux ». « L’Ukraine est effectivement une guerre entre l’uni-polarité et la multipolarité ».

Jusqu’à présent, l’Union européenne importait environ 40 % de son gaz de Russie. Sur ces 155 milliards de mètres cubes, l’UE promet d’arrêter d’en importer les deux tiers d’ici à la fin de l’année et de s’en débarrasser totalement à l’horizon 2027.

Alexey Gromov, directeur en chef de l’énergie de l’Institut de l’énergie et des finances, a demandé « comment », arguant que personne n’avait la réponse. Les États-Unis pourront certes fournir un peu de gaz naturel liquéfié (GNL) à prix d’or, mais nous sommes loin du compte.

Gromov pense que l’UE pourra réduire sa dépendance de « seulement 50 milliards de mètres cubes par an », et que le reste sera payé au prix de 1300 dollars le millier de mètres cubes (contre 200 dollars en temps normal !). Pire, l’Allemagne vient d’annoncer qu’en cas de coupure totale du gaz russe, ses réserves seront vides d’ici la fin de l’été.

Le responsable Allemand du réseau électrique a mis en garde contre une éventuelle situation d’urgence en matière de gaz dans le courant de l’année si les approvisionnements en provenance de Russie venaient à cesser. « Les entreprises et les ménages ne se rendent pas compte de la gravité de la situation », a déclaré Klaus Müller à ZEIT.

Nous allons au devant d’années beaucoup plus inflationnistes qu’aux États-Unis où l’on vient tout juste d’atteindre l’indépendance énergétique. Beau timing…

U;S; net energy trade value balance (1975-2020)
La courbe bleue représente la balance commerciale américaine en ce qui concerne l’énergie

Les Russes ne souffriront pas non plus dans leur chair. L’énergie sera tout simplement redirigée vers l’Asie. Le gazoduc Power of Siberia II qui relie les champs gaziers sibériens de Yamal devrait entrer en service avant 2024, et non plus 2030. Sans parler de la construction à marche forcée des stations de production de gaz liquéfié (LNG) qui permettront également de rediriger le gaz vers l’Empire du Milieu où il sera vendu en yuan et en rouble.

Enter Bitcoin

Face à la déconnexion des réseaux SWIFT, Visa et Mastecard, le ministre des Finances Anton Siluanov a demandé ce weekend aux BRICS d’étendre l’utilisation des monnaies nationales et de renforcer l’intégration de leurs systèmes de paiement.

M. Siluanov a martelé que « les sanctions occidentales détruisent les fondements du système monétaire et financier international existant basé sur le dollar américain ». « Nous devons accélérer l’utilisation de notre propre système de messagerie financière ».

Pour rappel, la Russie a mis en place son propre système de messagerie bancaire, connu sous le nom de SPFS, comme alternative à SWIFT. Elle possède aussi son propre système de paiement par carte, MIR, qui ne fonctionne toutefois qu’en Russie, contrairement aux cartes globales de Visa et Mastercard.

Ces efforts finiront par porter leurs fruits, mais commercer dans ses propres monnaies a des limites. Aucun pays ne souhaite accumuler trop de devises qui ne sont pas mondialement acceptée. La Russie n’accumulera pas ad vitam aeternam des roupies indiennes si l’Inde n’exporte rien qui intéresse les Russes.

C’est ici que le bitcoin (BTC) entre en scène en tant que monnaie de réserve mondiale. Sans compter qu’il est également un moyen de paiement planétaire grâce au réseau Lightning Network.

Ce fut aussi l’avis de Fred Thiel durant la conférence Bitcoin de Miami dont vous trouverez un résumé ici :

« Se servir du dollar comme une arme va forcer les pays à reconsidérer les actifs qu’ils détiennent et la monnaie dans laquelle ils vendent leurs matières premières. […] Le gel des réserves de change russes par les États-Unis et les puissances occidentales montre que tout est possible. […] Il est devenu risqué de détenir des dollars et de commercer en dollar. […] Le bitcoin est une monnaie idéale pour libeller les matières premières. Nous verrons bientôt des pays utiliser le bitcoin comme une monnaie de réserve. »

L’apatride bitcoin est une réserve de valeur infiniment plus précieuse que le pétrodollar dont la valeur est subitement tombée à 0 pour les Russes. Ce n’est qu’une question de temps avant que le reste du monde (et ses réserves de 7000 milliards de dollars) ne subisse le même « gel ».

A contrario, personne ne peut geler le bitcoin. Mieux encore, il suffit de créer des stablecoins de roupie ou de rouble pour pouvoir utiliser le Lightning Network partout dans le monde. Bien mieux qu’une carte Mir…

Pourquoi perdre son temps à tenter de reconstruire les réseaux titanesques que sont SWIFT, Visa ou Mastercard puisque le protocole TARO permettra bientôt de réaliser des paiements en monnaies nationales (sous forme de stablecoins) sur Lightning ?

payment volume and payment count on the lightning network
– Le nombre de paiements a doublé au cours de l’année écoulée
– La valeur des paiements (en $USD) a augmenté de ~400%

Chaque pays ferait mieux de construire une application similaire à Cash App plutôt que de connecter des CBDC à la banque des règlements internationaux. Le système monétaire du futur ne sera pas le CBDC du parti communiste chinois, mais une foudre d’énergie chiffrée propulsée par le Lightning Network.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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