Ocean lance un pavé dans la mare
La pool de Luke Dashjr et Jack Dorsey provoque un sain débat sur les « inscriptions » et la nécessité de décentraliser davantage le bitcoin.
Bitcoin dans l’agora
Le filtrage des transactions contenant des inscriptions soulève deux grandes questions :
1) Faut-il accepter ce qui ressemble de plus en plus à une attaque DoS venant augmenter les frais de transaction et encrasser les nœuds du réseau ?
2) Faut-il laisser aux pool la main mise sur la sélection des transactions ?
Pour rappel, une pool est une coopérative du hashrate permettant aux mineurs de mettre en commun leurs puissances de calcul pour lisser les revenus.
Il existe une douzaine de pools, dont deux se taillent la part du lion. L’Américain Foundry et le chinois Antpool contrôlent à eux deux plus de 50 % du hashrate.
Dit autrement, ces deux pools choisissent plus de 50 % des transactions insérées dans les blocs. Le risque de censure est donc devenu aberrant :
Cette centralisation peut être défaite en forçant les pools à mettre en place le protocole Stratum V2 qui rend aux mineurs le pouvoir de choisir eux-mêmes les transactions.
Ocean compte mettre en place ce protocole en 2024. En attendant, la pool fait jaser en proposant ses propres filtres visant à purger les blocs des inscriptions d’ordinals et autres BRC-20.
Certains y voient une forme de censure. Ils avancent qu’il n’y a pas lieu de trier les transactions selon leur nature. Celui qui paie plus de frais de transaction est prioritaire. La loi du marché, point barre.
D’autres y voient un argument de courte vue. Pour eux, les inscriptions sont une agression sophistiquée utilisant l’ingénierie sociale pour attirer l’argent de personnes naïves dans une mayonnaise ponzienne qui, en fin de compte, vient financer une violente attaque Ddos orchestrée par des intrigants comme @udiWertheimer.
Parallèlement, le débat fait aussi son petit bonhomme de chemin sur la question de la centralisation des pools.
« Un Bitcoin décentralisé nécessite que ce soient les mineurs qui décident quelles transactions insérer dans les blocs, et non les pools. C’est l’objectif ultime d’Ocean. Aujourd’hui, nous faisons un pas de plus en faveur de la décentralisation de la construction des blocs », déclare Ocean.
La pool de Luke Dashjr propose désormais plusieurs options (multiple block template policies) permettant aux mineurs de contrôler les blocs qu’ils minent. Les trois options sont :
1) Bitcoin Knots – Recommandé (le plus de transactions financières réelles et le moins de spam).
2) Bitcoin Core avec le filtre anti-spam « Ordisrespector ».
3) Bitcoin Core non modifié (comme les autres pools, avec moins de transactions financières et le plus de spam).
Aucune commission n’est ponctionnée pour les options 1 et 2 afin d’inciter le filtrage des inscriptions. Les mineurs choisissant l’option 3 paient une commission de 2 %.
« Nos frais sont structurés de façon à inciter les mineurs à faire des choix qui profitent au réseau Bitcoin à long terme », déclare Ocean.
Il reste à voir combien de temps la pool pourra maintenir de telles incitations. Des mois ? Des années ? Pour l’instant, le hashrate pointé vers ocean tourne autour de 500 PH/s, soit environ 0.1 % du hashrate global :
Quoique l’on pense du filtrage des inscriptions, le débat a le mérite de rappeler à tous que la sélection des transactions est noyautée par une poignée de pools.
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