Binance : une compagnie chinoise ? CZ se prononce sur la polémique

Plus grand exchange crypto du monde, Binance bénéficie d’un statut qui l’expose à de nombreuses attaques visant à ternir sa réputation. La plus répandue est relative aux supposés liens qu’entretiennent certains dirigeants de l’exchange avec la Chine, étant donné qu’ils sont ressortissants de ce pays. PDG de BInance, Changpeng Zhao a tenu à mettre fin à ses rumeurs à travers un article de blog publié par l’exchange ce jeudi.

La théorie du complot autour de Guangying Chen

Né en Chine, Changpeng Zhao a dû quitter son pays en 1989 à la suite de la triste répression de Tiananmen pour immigrer au Canada à l’âge de 12 ans. C’est avec la nationalité canadienne qu’il effectuera son retour en Chine en 2005 pour y démarrer une carrière d’entrepreneur en série. Ses réalisations majeures seront le lancement de Bijie Tech en 2015 et celui de Binance en 2017. Pour contourner les restrictions locales concernant les étrangers, il va proposer à une employée chinoise, Guangying Chen, de figurer parmi les représentants légaux de Bijie Tech.

La présence de cette dernière parmi les premiers membres de Binance va ensuite alimenter une incroyable théorie du complot. En effet, plusieurs médias vont suggérer sur cette base que Guangying Chen serait la propriétaire des deux sociétés, et qu’elle servirait secrètement les intérêts du gouvernement chinois. Cette insinuation aura suffi à faire de la vie de l’intéressée un calvaire, l’obligeant d’ailleurs à quitter la Chine.

« Si j’avais su à quel point cela aurait un impact négatif sur sa vie, je ne lui aurais jamais demandé de faire ce qui semblait être une mesure si anodine à l’époque. Comme de nombreux premiers employés de Binance, Guangying a dû quitter sa famille, sa maison et ses amis lorsque la plupart d’entre nous ont quitté la Chine en 2017. C’était un sacrifice énorme et elle est l’une des rares personnes qui comprennent vraiment l’impact que cela a eu sur nous tous », a ainsi regretté Changpeng Zhao.

« Binance n’a jamais été constituée comme société en Chine »

Fin 2017, la majorité des cadres de Binance, dont Changpeng Zhao, ont dû quitter la Chine à la suite de la décision du gouvernement d’interdire les exchanges crypto. Dès lors, la société a continué ses activités avec des cadres travaillant à distance depuis divers pays du monde. Malgré cela, ses détracteurs continuent de prétendre qu’il s’agit d’une société chinoise. La semaine dernière, un ancien journaliste du Washington Post a d’ailleurs relancé sur Twitter les débats autour du véritable rôle de Guangying Chen au sein de Binance.

Cette dernière sortie a fini par excéder le PDG de l’exchange qui souhaite désormais en finir avec la théorie du complot. « Toute personne ayant une connaissance même rudimentaire du droit des sociétés ou du fonctionnement des entreprises comprendra ceci : Binance n’a jamais été constituée comme société en Chine. Nous n’avons aucune entité juridique en Chine et nous n’en avons pas l’intention. Je crois qu’il est essentiel aujourd’hui que nous présentions ces faits », a-t-il affirmé.

En définitive, le seul crime de Binance aura été d’avoir un PDG et des employés d’origine chinoise, comme l’explique si bien Changpeng Zhao. Toutefois, ce dernier assure que cela ne fait pas de l’exchange une société chinoise et qu’il n’a aucun lien secret avec Pékin.