Binance perd 1/3 de ses bitcoins en 24h?
Binance fait face à des retraits massifs ainsi que des frais de transactions démultipliés par la dernière bêtise à la mode : les BRC-20…
Embouteillage dans le mempool
Le plus grand exchange au monde a bloqué les retraits de bitcoins pendant deux heures ce weekend. En cause, « le large volume de transactions en attente » dans le mempool.
Le mempool (memory / pool) est un mécanisme permettant de stocker les transactions en attente. Soit dit en passant, il n’y a pas UN mempool. En réalité, chaque nœud possède son propre mempool pouvant être configuré différemment des autres.
Les transactions sont validées par les nœuds qui vérifient que les UTXO sont correctement signés. Les transactions se propagent alors de proche en proche jusqu’à se retrouver dans le mempool du nœud d’un mineur.
Bien entendu, les mineurs donnent la priorité aux transactions offrant les frais les plus élevés. Et plus il y en a, plus les frais augmentent.
Or plus de 400 000 transactions sont actuellement en attente. Soit 1 Go de données. Cet engorgement est tel qu’il faut payer 4 $ pour parvenir à introduire sa transaction dans le mempool (qui ne fait que 300 Mo).
Il vous en coûtera même 550 sat/byte (soit 33 $) pour vous assurer que votre transaction passe dans le tout prochain bloc.
Binance perd 178 000 BTC en 24 h
La congestion du mempool est une réalité. Mais après tout, les frais de retrait de Binance sont régulièrement supérieurs aux frais réels (0.0002 BTC, soit ~ 5 $).
Binance aurait donc pu s’épargner le FUD en prenant temporairement à son compte la hausse des frais. Ou tout simplement en rehaussant immédiatement les frais de retrait.
ERRATUM : LES PARAGRAPHES SUIVANTS SONT FAUX. BINANCE N’A PAS SUBI UN RETRAIT DE 178 000 BTC :
[[[Mais peut-être que Binance ne voulait pas avouer s’être retrouvé subitement à court de BTC. En cause, des retraits massifs ayant probablement obligé l’exchange à sortir du coffre les clés de ses cold wallets.
En effet, plus de 178 000 BTC ont été retirés de Binance ces dernières 24 h. Soit 30 % de tous les BTC que l’exchange possédait jusqu’à présent !
Dorénavant, c’est Coinbase qui affiche la plus grande réserve avec 486 000 BTC. Binance arrive second avec 400 000 BTC. Vient derrière Bitfinex (355 000 BTC) et OKX (118 000 BTC).
En tout, plus de 158 000 BTC ont quitté l’ensemble des exchanges au cours des 30 derniers jours. Cette tendance est ininterrompue depuis mars 2020.]]]
D’après le site coinglass, il y avait 2.2 millions de BTC sur les exchanges un an en arrière, contre 1.9 million aujourd’hui. Ce qui est une excellente nouvelle. Not your key, not your Bitcoin !
À ce titre, notons que les deux tiers des BTC (sur un total de 19,4 millions de BTC) n’ont pas bougé depuis un an. Un record. Cette tendance croissante des investisseurs à détenir eux-mêmes leurs bitcoins est révélatrice. Le bitcoin se mue de plus en plus en réserve de valeur.
Et puisque que l’offre de bitcoins est fixe, moins de bitcoins sont disponibles à l’achat. Ce qui peut entraîner une pression haussière sur les prix si la demande augmente.
Le Bitcoin attaqué ?
La congestion du mempool est liée à un nouveau projet. Le « BRC-20 Experiment », en référence à la norme ERC-20 d’Ethereum. Pour rappel, les ERC-20 ont permis la création de milliers de shitcoins aussi inutiles que nuisibles.
BRC-20 est une technique permettant d’émettre des shitcoins natifs au Bitcoin à l’aide du protocole Ordinal. Et ce, grâce à des « inscriptions » logées dans des transactions spéciales à l’origine de l’actuelle explosion des frais.
Ne manquez pas notre article complet sur Ordinal :
–Ordinal, amélioration ou attaque ?
Beaucoup estiment qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter. John W. Ratcliff (@jratcliff) déclare sobrement :
« A mon sens, une attaque DDOS consiste à inonder le réseau de transactions à faible coût dans le seul but d’engorger le réseau. Si certains paient cher pour leurs transactions, cela ressemble plus à un cas d’utilisation qu’à une attaque. »
Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer qu’un attaquant, fut-il un pays, soit prêt à dépenser tant d’argent pour congestionner le Bitcoin. La facture serait vite salée.
Mais ne soyons pas non plus béotiens. Un esprit suspicieux rétorquera qu’il suffit d’une étincelle pour déclencher un effet de mode degen auto-entretenu. Dégât maximal pour un coût minimal.
Notons en passant qu’une autre menace guette : STAMP (Secure Tradeable Art Maintained Securely).
Comme Ordinal, le protocole STAMP propose de relier des jpeg au bitcoin, mais différemment. Contrairement aux inscriptions d’ordinals qui peuvent être élaguées, la crasse de STAMP se trouve directement dans les UTXO.
« Les données sont préservées d’une manière telle qu’il est impossible de les élaguer, ce qui les préserve de manière immuable », a déclaré le mystérieux créateur du protocole STAMP Mike in Space sur la page GitHub du projet. Le développeur est déjà en discussion avec Emblem et Hiro Wallet pour permettre d’acheter et de vendre des STAMP sur OpenSea.
Il est tout de même dommage que les frais deviennent exorbitants pile au moment où le système bancaire US s’effrite. Tout ça pour populariser des arnaques au Jpeg ?..
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