la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

Bientôt une "réserve stratégique de bitcoins" russe ?

19h00 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
S'informer Minage

Le gouvernement russe a mis un pied dans l’industrie du bitcoin. Ce soutien n’est probablement pas étranger à l’ambition de faire émerger un système monétaire international plus juste.

bitcoin

La Russie mise sur le bitcoin

La croissance de l’industrie du Bitcoin russe dépasse désormais celle des États-Unis selon Igor Runets, PDG de BitRiver.

« L’année dernière, nous avons rattrapé les États-Unis en termes de taux de croissance et l’écart en valeur absolue se réduit », a-t-il déclaré aux médias locaux.

D’après lui, l’industrie russe pourrait dépasser celle des États-Unis au cours des deux ou trois prochaines années. Cette croissance est facilitée par de récentes lois qui incitent les sociétés pétrolières et gazières à s’associer aux mineurs de bitcoins.

Bitriver gère 21 installations éparpillées aux quatre coins de la Sibérie. Dix autres emplacements sont en construction. D’après le PDG de l’exchange russe Kickex, la Russie représenterait déjà 17 % de la puissance mondiale.

POur la comparaison, notons que la part des États-Unis tourne autour de 35 % :

« Le hashrate combiné des 14 mineurs américains côtés en bourse a augmenté d’environ 70 % depuis le début de l’année (+80 EH/s) pour atteindre 194 EH/s. C’est plus rapide que l’augmentation globale de 33 % du hashrate. Ces mineurs représentent aujourd’hui près de 29 % du hashrate global », peut-on lire dans le récent rapport de la JP Morgan.

La perception du Bitcoin par les autorités russes est si positive que BitRiver vient d’annoncer un partenariat avec le Russian Direct Investment Fund (RDIF) lors du dernier sommet des BRICS.

Cet accord parle en façade de centres de données devant soutenir le déploiement de l’intelligence artificielle au sein des BRICS, mais Bitriver est une compagnie dédiée à 100 % à l’industrie du Bitcoin.

Il est donc difficile de ne pas voir ici une bienveillance à l’échelle des BRICS pour le bitcoin. Le partage d’expérience de Bitriver aux BRICS est d’autant moins surprenant que les États-Unis s’apprêtent à créer une « réserve stratégique de bitcoins » :

L’échec de la banque centrale russe

Il était écrit d’avance que la Russie se tournerait vers le bitcoin. Rappelons en effet que les banques russes ont été déconnectées du réseau SWIFT et que les quelque 300 milliards d’euros et de dollars de réserves de change du pays ont été saisies.

Selon la société de surveillance Chainalysis, la Russie se sert du bitcoin pour contourner les sanctions occidentales. Le président Vladimir Poutine a récemment signé une loi autorisant les entreprises russes à effectuer des transactions internationales en bitcoins, sous la supervision de la banque centrale russe.

Cette carte blanche intervient alors que les efforts de la banque centrale n’ont pas eu les résultats escomptés. D’un part, le rouble numérique (CBDC) a du plomb dans l’aile maintenant que la banque des règlements internationaux s’est retirée du projet mBridge. Et d’autre part, son système SFPS analogue au réseau SWIFT est également à la peine.

Ces échecs tiennent au fait que les États-Unis menacent les banques étrangères de fermer leurs comptes en dollars si elles connectent au réseau SFPS. Réussir à convaincre les grandes banques des BRICS et du reste du monde prendra du temps.

Mais à moins que l’Europe et les États-Unis ne rendent les 300 milliards aux Russes, les systèmes monétaires alternatifs comme le bitcoin garderont le vent en poupe. C’est en essence ce qu’a déclaré le président russe cette semaine à l’occasion d’un Forum de discussion organisé par le think tank moscovite Valdaï Club :

« Nous n’abandonnons pas le dollar. Ce sont les États-Unis qui refusent que nous l’utilisions. C’est stupide de leur part vu que le dollar est le pilier de la puissance américaine. Son utilisation en tant que moyen de paiement ne décline pas tant que ça, mais son rôle de monnaie de réserve diminue graduellement. […] Nos propositions ne sont pas dirigées contre le dollar. Elles reflètent simplement notre adaptation au monde moderne. Nous réfléchissons aux outils de paiement du futur. »

Bitcoin, la monnaie de réserve du futur

Les États-Unis semblent l’avoir compris. Washington sait que la part du dollar dans les réserves de change globale va inéluctablement baisser. Les BRICS ne reviendront pas en arrière. Les échanges finiront par se faire sur un pied d’égalité entre grandes puissances.

En clair, les États-Unis devront bien se résoudre à résorber leur déficit commercial, sans quoi le dollar s’effondrera face au refus des grandes nations exportatrices comme la Chine ou la Russie de placer leurs excédents commerciaux dans les bons du Trésor.

Le programme économique de Donald Trump va dans ce sens. Nous pouvons y lire :

« Nous donnerons la priorité aux producteurs américains plutôt qu’aux sous-traitants étrangers. Nous ramènerons nos chaînes d’approvisionnement essentielles dans notre pays. Notre déficit commercial atteint plus de mille milliards de dollars par an. Nous mettrons en place des taxes douanières sur les produits fabriqués à l’étranger. »

Les républicains savent que le privilège exorbitant consistant à profiter d’une balance chroniquement déficitaire ne pourra pas continuer sans conséquence pour le billet vert.

Le monde va converger vers un système monétaire plus neutre. Le dollar, l’euro, le yuan et le réseau SWIFT continueront de se tailler la part du lion, mais aux côtés d’alternatives. L’Or en est une et les achats records des banques centrales sont là pour le rappeler.

Une alternative moderne est toutefois en train de percer. Le bitcoin a des avantages immenses. Le premier est d’exister en quantité finie (alors que l’on extrait chaque année toujours plus d’or). Il est une réserve de valeur absolue, attribut indispensable d’une monnaie de réserve digne de ce nom.

Le Bitcoin est en outre un réseau de paiement en même temps qu’une monnaie, deux-en-un. Les transactions sont quasiment gratuites et instantanées, entre autres avantages.

Il ne reste plus qu’à la Chine de retourner sa veste. En attendant, le vieux continent demeure le dindon de la farce grâce aux technocrates bruxellois et francfortois.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Nicolas T. avatar
Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.