Après le Liban, le Pakistan
Le Pakistan est sur le point de faire défaut. L’inflation galope et les 231 millions de Pakistanais regrettent déjà de ne pas avoir de bitcoins.
Du coup d’État au défaut
Le Pakistan est sur le point de subir le même sort que le Liban. L’hyperinflation guette suite aux inondations dévastatrices dont les dégâts se chiffrent à plus de 30 milliards de dollars.
Cette catastrophe climatique s’ajoute à la crise politique issue de la destitution du très populaire Imran Khan. L’ancien Premier ministre accuse les États-Unis d’avoir fomenté un coup institutionnel à cause de ses bonnes relations avec Moscou.
M. Khan est aussi coupable d’avoir forgé des relations mutuellement bénéfiques avec l’Inde et la Chine. Et probablement aussi d’avoir consolidé le processus de paix chez son voisin Afghan tout en portant les réserves de changes du pays à près de 25 milliards de dollars.
En effet, Washington a besoin de générer le plus de chaos possible pour maintenir son empire. Diviser pour mieux régner, tel est le fer de lance de la politique étrangère américaine.
Résultat, un an après le coup d’État, les réserves de changes du pays ne sont plus que de 3 milliards de dollars. Le Pakistan s’illustre même en étant l’un des rares pays du Sud à fournir des munitions à l’Ukraine…
Inflation monstre
Le gouvernement pakistanais est endetté à hauteur de 126 milliards de dollars vis-à-vis de l’étranger. Et quasiment d’autant (31 000 milliards de roupies) auprès de ses créanciers domestiques.
S’exprimant lors de la cérémonie universitaire à Sialkot samedi dernier, le puissant ministre de la Défense Khawaja Asif a déclaré : « Vous avez peut-être appris que le Pakistan est en faillite ou qu’un défaut de paiement ou un effondrement est en train de se produire. C’est déjà le cas. Nous vivons dans un pays en faillite ».
L’économiste Murtaza Syed a dit les choses sans détour dans le journal The news :
« Au cours des cinq prochaines années, le Pakistan devra rembourser 25 milliards de dollars par an à des créanciers étrangers. Il aura également besoin d’au moins 10 milliards de dollars pour financer le déficit de sa balance courante, ce qui portera le total des besoins de financement extérieur à 35 milliards de dollars par an d’ici à 2027. Et nous disposons de réserves de change d’à peine 3 milliards de dollars. »
Le gouvernement devra donc consacrer chaque année l’équivalent de 5 % du PIB au service de sa dette. Problème, les prélèvements fiscaux totaux ne représentent que 10 % du PIB. Dit autrement, le gouvernement doit réduire immédiatement ses dépenses de moitié…
Il ne le fera pas. Nous allons au-devant d’une fuite en avant de l’endettement. En sachant que l’inflation annuelle atteint déjà 27 % (officiellement…). Les prix alimentaires sont en hausse de plus de 40 %, voire 65 % selon certaines sources plus fiables.
La Chine visée au travers du Pakistan ?
L’autre solution serait de faire défaut. Mais auprès de qui ? Environ 30 % de la dette pakistanaise extérieure est due à la Chine. Entre juillet 2021 et mars 2022, plus de 80 % du service de la dette bilatérale du Pakistan est allé à Pékin, rapporte Bloomberg.
Le Pakistan est en effet sur le tracé du projet pharaonique « Belt and Road ». L’Empire du Milieu a beaucoup investit dans le pays des purs, et se retrouve en première ligne en cas de défaut.
Le grand projet (China-Pakistan Economic Corridor, CPEC) doit relier la région du Xinjiang au port en eau profonde de Gwadar, via la route du Karakorum. Le projet permettra à la Chine de contourner le détroit de Malacca en se créant un accès jusqu’à la mer d’Arabie. Mais aussi de poser les bases de la construction d’un gazoduc rejoignant l’Iran.
Bref, Islamabad risque de faire les choux gras de la presse au cours des prochains mois. Et encore une fois, des millions de personnes vont être tondus de près à cause d’un énième effondrement d’une monnaie fiat.
Le bitcoin est une réserve de valeur extrêmement liquide qui fut créée pour se protéger de tels écroulements monétaires. Malheureusement, il est trop tard quand l’effondrement se manifeste. L’effondrement des réserves de change signifie que les exchanges locaux ne peuvent plus acheter des bitcoins à l’étranger.
D’où l’intérêt que les mineurs de BTC s’implantent dans tous les pays. Notamment, là où les niveaux de dette et les taux d’inflation laissent craindre le pire en ces temps troublés.
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