Analyse BTC/USD - Semaine 29
L’argent imprimé par les banques centrales et la géopolitique de l’énergie continuent d’exacerber l’inflation. De bon augure pour le bitcoin (BTC) qui vient d’atteindre son bottom d’après GlassNode.
Géopolitique du bitcoin (BTC)
La grande nouvelle de la semaine n’est pas venue de l’ancien manager de BlackRock pour qui le « bitcoin fera partie de tous les portefeuilles d’investissement ».
Ni de l’ancien patron de Messenger qui estime que le bitcoin est « la réserve de valeur décentralisée la plus sûre et la plus fiable au monde ».
Ni de Chine où la dette US détenue par la banque centrale est passée sous la barre des 1000 milliards pour la première fois depuis 12 ans.
Non, le coup de tonnerre est venu d’Orient. Biden n’a pas pu convaincre l’Arabie Saoudite d’augmenter ses exportations de pétrole. Le ministre des Affaires étrangères saoudien a révélé que la question de l’augmentation de l’offre de pétrole par l’OPEP+ n’avait pas été soulevée…
Le cartel ne semble vraiment pas intéressé par ce que le président américain essaie d’accomplir. Et le fait que nombre de pays arabes soient dépendants du blé russe y est probablement pour quelque chose. L’Égypte, poids lourd de la ligue arabe, importe par exemple plus de 85 % de son blé de Russie et d’Ukraine…
Toute décision concernant l’augmentation de la production de pétrole ne pourra de toute façon qu’être prise dans le cadre de l’OPEP+ qui se réunira le 3 août. Or, le ministre saoudien a bien martelé ce mardi que la « Russie fait partie intégrante de l’OPEC+ ». Dit autrement, il y a de bonnes chances que les prix continuent de grimper partout dans le monde.
Surtout quand on sait que l’Arabie Saoudite a doublé ses importations de fioul russe avec ristourne pour vendre à l’occident plus de pétrole sans ristourne. Le courant passe bien entre Moscou et Riyad qui a la ferme intention de rejoindre le club des BRICS. De même que l’Iran, l’Argentine, l’Égypte et la Turquie.
Le président russe s’est d’ailleurs de nouveau affiché avec ses homologues turcs et iraniens ce mardi. Cette alliance permet à la Russie de sécuriser un axe de transit depuis Moscou jusqu’à l’Inde. Sans parler du détroit d’Ormuz, par où circule un tiers des exportations de pétrole mondiales…
La secrétaire au Trésor US, Janet Yellen, n’a pas tardé à brandir des menaces, prévenant que « les États-Unis imposeront des sanctions sévères aux pays qui violent ou perturbent l’ordre économique international ».
En attendant, les pays qui possèdent l’énergie mènent la danse. Gazprom a fait savoir qu’il ne pourra pas fournir ses clients européens pour cause de circonstances « exceptionnelles ». Cette déclaration intervient alors que la maintenance du gazoduc Nord Stream I était censée prendre fin le 21 juillet…
En conséquence de quoi Josep Borrell Fontelles, le Haut représentant européen des affaires étrangères, a déclaré que nous devrions « nous préparer à nous passer du gaz russe ».
D’après Bloomberg, l’UE s’apprête à proposer aux États membres une réduction volontaire de 15 % de leur consommation de gaz à compter du mois d’août. Le graphique suivant est assez éloquent quant à ce qui attend l’économie européenne face à ce sevrage énergétique.
Pas de croissance de la consommation d’énergie, pas de croissance du PIB, pas de créations d’emplois :
En somme, moins d’énergie signifie moins de production et donc plus d’inflation. Ce qui fait dire au CEO de Goldman Sachs que l’inflation va « rester profondément ancrée dans l’économie américaine ».
Nécessité faisant loi, nous réaliserons tous très bientôt qu’il est grand temps de faire quelque chose pour protéger son épargne. Le prochain bull run se décantera à mesure que les masses prendront conscience de cette nouvelle ère hyperinflationniste.
Cette inflation est la conséquence des dettes que nous faisons pour acheter de l’énergie que nous n’avons pas sur nos terres. Une énergie que nous ne pouvons plus nous payer, à moins d’imprimer de l’argent, ce qui ne dure jamais très longtemps. Les billets de banque ne remplacent pas l’énergie…
GlassNode note d’ailleurs dans son rapport hebdomadaire que « la récente hausse de BTC/USD en direction de 22 000 $ s’est faite dans le sillage de l’inflation US ressortie à 9.1 % », au plus haut depuis 40 ans. Notamment à cause de la « hausse des prix de l’énergie et des pénuries de ressources dans de nombreux pays », peut-on lire en introduction.
Résumé du rapport hebdomadaire On-Chain de GlassNode
Est-ce que le bottom est derrière nous ? Si tel devait être le cas, alors il est déjà temps de commencer à charger la mule.
L’analyse On-Chain est loin d’être une boule de cristal. Mais pour GlassNode, « de nombreux signaux indiquent qu’une capitulation profonde et complète a eu lieu », et que « la formation d’un véritable bottom est en cours ».
Maintenant que le bear market a « éliminé une grande partie de l’effet de levier excessif » ayant propulsé le BTC sur des niveaux artificiellement hauts, GN note que BTC/USD est tombé si bas que nous sommes de retour en-dessous du Realized Price.
Le Realized price est le prix moyen auquel l’ensemble des BTC ont changé de main pour la dernière fois. Dit autrement, plus de la moitié des BTC ont été achetés à un prix supérieur au prix actuel.
Cette métrique permet de comparer la situation actuelle aux précédentes fins de cycles baissiers. Le but étant d’essayer de déceler le rebond tant attendu. Le graphique ci-dessous montre que les grands cycles baissiers précédents ont tous atteint leur bottom sous le Realized Price.
Le temps passé sous ce Realized Price varie de 7 jours (bottom éclair de mars 2020) à 301 jours (long bottom de 2015). Soit dit en passant, votre serviteur serait tout à fait satisfait que ce bottom soit aussi languissant pour accumuler plus de BTC en attendant le million de dollars…
Si l’on exclut le flash crash de mars 2020, le temps moyen passé sous le Realized Price est de 197 jours. Dit autrement, BTC/USD pourrait rester autour de 20 000 $ encore quelques mois puisque nous n’avons pour l’instant passé que 35 jours sous le Realized Price :
GN s’est ensuite penché sur la perte latente globale. Cette dernière s’affichait ce lundi à -4.67 %, contre -15 % en moyenne lors des bottoms des derniers cycles baissiers. Cela signifie qu’il « reste du potentiel baissier », ou bien que « ce cycle baissier bénéficie d’un plus grand degré de soutien de la part des investisseurs ».
GN ajoute enfin qu’entre 7 et 8 millions de BTC affichent actuellement une perte latente, soit environ 165 milliards de dollars. Cela représente 55 % de la capitalisation boursière actuelle du réseau Bitcoin.
C’est plus qu’en mars 2020, et relativement similaire à ce que nous avions observé lors du bottom de 2018 :
En conclusion, GN pense qu’il devient « tout à fait plausible qu’un bottom soit en cours ». Ce qui, disons-le, n’est plus très dur à prédire vu la décrue de 75 % depuis l’ATH…
Toute la question est de savoir si le prochain bull run sera de bonne heure ou non. Nous sommes, quoi qu’il en soit, sur des niveaux très intéressants pour commencer à faire ses emplettes.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.