Africa Blockchain Generation, une initiative ambitieuse pour la promotion des cryptomonnaies en Afrique
L’adoption des cryptomonnaies et leur usage avisé impliquent obligatoirement une éducation massive et approfondie. En ce qui concerne l’Afrique, nous avons déjà parlé des démarches engagées en ce sens au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Dans ce contexte, nous rencontrons Angoua Tano, à l’origine du projet Africa Blockchain Generation. Il s’agit d’une association dont l’objet est de former sur le terrain les populations africaines aux cryptomonnaies.
Bonjour Angoua, pourrais-tu nous décrire ton parcours et ce qui t’a amené dans le monde des cryptos ?
Je suis un pur produit du secteur bancaire traditionnel, aussi bien en termes de formation supérieure que d’expérience professionnelle, notamment en expertise crédit.
J’ai ainsi travaillé à Paris, pour les 3 plus grandes banques françaises. Puis j’ai commencé à m’intéresser au monde de la crypto en 2017. Suite au crash du bitcoin, entraînant avec lui la chute du marché des cryptoactifs en 2018, j’ai décidé de mieux comprendre cette technologie en me penchant sur l’aspect « utilitaire » de cette révolution.
C’est en cela que je me suis éduqué, en utilisant toutes les ressources de connaissances disponibles sur Internet. Dès lors, j’ai décidé d’aller plus loin dans mes recherches sur la blockchain et d’accélérer mon implication vis-à-vis de l’évolution du secteur.
Tu as lancé l’initiative Africa Blockchain Generation. En quoi consiste-t-elle ?
Africa blockchain Generation est un organisme à but non lucratif, qui a pour objectif d’accélérer l’adoption des cryptoactifs et de lutter contre la pauvreté en Afrique francophone subsaharienne. Nous sommes une ONG reconnue par les autorités publiques de Côte d’Ivoire.
Dans l’optique d’atteindre notre objectif, notre mission est d’éduquer nos populations locales à l’utilité de la cryptomonnaie afin qu’elles profitent des conditions de partage de prospérité que celle-ci facilite.
Pour ce faire, nous utilisons des campagnes éducatives de proximité et la sensibilisation. Ainsi, nous installons la confiance chez nos populations, en allant au plus près des personnes qui ont le plus besoin de cette technologie révolutionnaire. Et ceci, grâce à une éducation efficiente et une approche humaine. La cryptomonnaie étant un sujet méconnu localement, une telle approche est plus que nécessaire.
Selon la banque mondiale, l’Afrique subsaharienne à elle seule concentrera 90 % de la pauvreté mondiale d’ici à 2030. Ce qui est totalement alarmant. Cependant, elle constitue indubitablement un nid d’opportunité, aussi bien pour les entrepreneurs blockchain que pour les populations. Le taux d’adoption des cryptomonnaies y est encore très faible. Rien qu’en termes d’inclusion financière, la finance décentralisée (DeFi) pourrait apporter des solutions qui n’ont jamais existé auparavant. Tout est à construire. En revanche, pour ce faire, une éducation massive est nécessaire et c’est le rôle d’Africa Blockchain Generation.
Quelle est ton implantation géographique et quels sont les pays concernés par les projets d’Africa Blockchain Generation ?
Le siège d’Africa Blockchain Generation se situe en Côte d’Ivoire dans la ville d’Abidjan. Nous sommes en train de former des équipes dans chaque capitale d’Afrique francophone subsaharienne. Les activités s’étendront de la Côte d’Ivoire au Sénégal, en passant par le Cameroun, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo… pour ne citer que ces pays. Nous avons débuté nos campagnes en Côte d’Ivoire. Une fois notre stratégie implémentée, nous poursuivrons nos missions en faveur des populations de chacun des pays cités.
Comment comptes-tu parvenir à éduquer les populations africaines à l’usage des cryptomonnaies ? De quels outils l’association dispose-t-elle pour cela ?
Lorsqu’il s’agit de faire passer un message aux populations africaines locales, qui plus est relatif à un sujet méconnu, l’approche se doit d’être différente. Par conséquent, nous misons avant tout sur la proximité, le caractère humain et l’inclusion.
Il faut savoir que les populations africaines sont de plus en plus méfiantes lorsqu’on leur parle de cryptomonnaie, c’est un fait. Ce qui est tout à fait normal. Pour la plupart, soit elles ont subi des arnaques orchestrées par des plateformes d’investissement, soit elles connaissent des proches ayant ayant été victimes de ce type d’abus de confiance. Dans ce contexte, les webinaires et les forums en ligne ne suffisent pas.
Africa Blockchain Generation mise donc sur des campagnes éducatives de terrain et de sensibilisation de masse. D’abord, pour recréer un lien de confiance, ensuite pour délivrer une éducation enrichie d’un véritable accompagnement humain, et enfin pour assurer le suivi des personnes formées.
Parle-nous des projets déjà réalisés et des projets à venir…
Abidjan est la toute première capitale africaine dans laquelle nous nous lançons. Nous débutons à peine.
Nous organisons constamment des openclass avec des lycéens, des cours avec des étudiants et des séances d’accompagnement avec des petits commerçants lors de nos campagnes de sensibilisations dans les marchés populaires et les gares routières. Toutes les couches sociales sont touchées.
Grâce à ces méthodes, la confiance et l’intérêt renaissent. Cela a pour effet immédiat de vulgariser la cryptomonnaie et de participer à sa bonne compréhension. Nous comptons amplifier notre impact suite aux subventions régulières que nous espérons recevoir au cours de 2022.
Quelles sont les ressources financières de l’association ?
Les activités d’Africa Blockchain Generation sont à 100 % financées sur fonds propres. Cela a un coup de se déplacer régulièrement sur le terrain.
À moyen et long terme, nous planifions de financer nos activités grâce à des subventions déployées à cet effet. Ce qui permettra d’agrandir notre champ des possibilités et de décupler notre impact. Pour ce faire, nous sommes en relation avec de nombreuses fondations blockchain qui sont prêtes à nous soutenir dans ce sens.
Je profite de l’occasion pour inviter toute personne souhaitant apporter son support à notre mission, à ne pas hésiter à nous contacter. Toute participation, quelle qu’elle soit, serait vivement appréciée.
Quels sont tes objectifs pour 2022 et au-delà ?
D’ici à fin 2022, nous comptons boucler les étapes principales de notre roadmap, en l’occurrence nous déployer de façon effective dans les différents pays d’Afrique subsaharienne francophones afin de mener nos activités à grande échelle et toucher le maximum de personnes.
Nous souhaitons amener les populations locales à adopter massivement la crypto, afin que dans 5 à 10 ans, la crypto devienne quelque chose de purement banal, tout comme l’est aujourd’hui la mobile money.
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Entrepreneur en informatique et résident en terres africaines depuis une quinzaine d'années. Dans ce monde incertain et vacillant, je considère le bitcoin et les cryptos comme l'une des meilleures opportunités face aux défis qui nous attendent.
Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.