98 % de l’économie mondiale à l’assaut des  CBDC 

Les vrais aficionados de la crypto ont un faible pour la confidentialité et la décentralisation. Pas vraiment les CBDC, ces monnaies numériques de banque centrale qui transforment les gouvernants en Big Brother modernes, observant chaque transaction de l’ombre. Si cette idée hérisse le poil des fans de Bitcoin, un rapport révèle que 98 % de l’économie mondiale est déjà lancée dans l’exploration de ces nouvelles monnaies numériques.

Les CBDC prennent le contrôle des économies mondiales

Ce qui n’était qu’une idée en 2020 a désormais pris une ampleur planétaire. Aujourd’hui, 134 pays représentant 98 % du PIB mondial explorent activement les monnaies numériques de banque centrale (CBDC), note les experts d’Atlantic Council. 

Et la tendance n’est pas prête de s’inverser, puisque même des économies majeures comme l’Inde, l’Australie et le Brésil sont en train de tester cette technologie. En deux ans, le nombre de pays impliqués est passé de 35 à 134, un bond impressionnant qui en dit long sur les ambitions des gouvernements.

Chaque membre du G20, sans exception, a mis le pied à l’étrier de la MNBC. Sur les 19 pays les plus avancés dans cette aventure, 13 sont déjà en phase pilote, avec des économies de poids comme la Russie, la Chine ou encore l’Inde en première ligne. 

Même si seulement trois pays (les Bahamas, la Jamaïque et le Nigeria) ont déjà lancé leurs CBDC, tous poursuivent des objectifs d’expansion nationale.

• 134 pays explorent les CBDC ;
• 65 pays en phase avancée ;
• 3 pays ont déjà lancé leur CBDC.

Le rapport de l’Atlantic Council souligne que l’intérêt pour les MNBC s’est intensifié après l’invasion de l’Ukraine par la Russie – cette dernière voulant à la fois le bitcoin et les CBDC, les projets transfrontaliers étant désormais au cœur des préoccupations géopolitiques. À ce rythme, les CBDC pourraient bien devenir incontournables, que cela plaise ou non aux puristes de la crypto.

La course à la CBDC n’est pas sans embûches pour la crypto 

Si les CBDC promettent de rendre les transactions plus efficaces, elles ne sont pas sans soulever des questions de taille, notamment pour les défenseurs de la crypto. En effet, là où Bitcoin (BTC) et ses cousins prônent la liberté et l’absence de contrôle centralisé, les CBDC risquent de s’imposer comme l’arme ultime du totalitarisme financier. Certains, plus radicaux, vont même jusqu’à affirmer que « CBDC et surveillance généralisée ne font qu’un ». 

Les gouvernements qui soutiennent la transition vers les CBDC avancent plusieurs arguments : inclusion financière, réduction des coûts des transactions, et bien sûr, la transparence. Mais tout le monde n’est pas convaincu. 

L’un des risques les plus redoutés est celui d’un retrait massif des fonds des banques traditionnelles, ce qui pourrait déstabiliser les systèmes financiers déjà fragiles. Sans parler des cyberattaques potentielles qui planent en permanence sur ce genre de projet.

Plus préoccupant encore, ces monnaies numériques pourraient redéfinir les rapports de force internationaux. La Chine, avec son projet de yuan numérique qui s’avère comme un fiasco, a déjà pris une longueur d’avance. 

Et si les BRICS, ce bloc émergent de plus en plus influent, s’entendent pour lancer leur propre système alternatif de paiement, le dollar pourrait bien perdre son rôle de monnaie de référence.

Pour la communauté crypto, les CBDC restent la bête noire. Le spectre du contrôle centralisé et de la surveillance de masse fait grincer des dents, renforçant l’idée que CBDC et totalitarisme sont deux faces d’une même pièce.