la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

5 questions fréquemment posées sur l’euro numérique et leurs réponses

ven 14 Juil 2023 ▪ 8 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
S'informer Paiement

Le lancement futur de l’euro numérique est actuellement l’un des plus importants projets monétaires de la zone euro, depuis l’avènement de la monnaie unique en 1999. Pour s’assurer de sa réussite, la Banque Centrale Européenne (BCE) réalise actuellement de nombreuses études et recherches approfondies. Ses efforts sont appuyés par la Commission européenne. L’organisme a proposé, le 28 Juin dernier, deux règlements visant à définir un cadre législatif pour cette monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Cet évènement historique à bien d’égards offre à nouveau l’occasion de s’intéresser au débat sur l’euro numérique et de comprendre davantage ce concept. Dans cet article, nous allons répondre aux cinq questions fréquemment posées sur l’euro numérique.

Un drapeau de l'UE avec le symbole de l'euro

1.     C’est quoi, l’euro numérique ?

L’euro numérique est un projet conduit par la Banque Centrale Européenne dont le but est de créer une version numérique de l’euro, la monnaie commune de la zone euro. Cette « monnaie digitale » sera émise et contrôlée par la BCE, et disposera des mêmes propriétés que la monnaie traditionnelle.

Il est important de noter que, contrairement à ce que certains pourraient penser, l’euro numérique n’est pas une cryptomonnaie. Il ne repose pas sur une technologie de blockchain décentralisée et n’est pas soumis aux fluctuations de valeur souvent associées aux cryptomonnaies.

La mise en place de cette monnaie numérique devrait permettre d’offrir aux citoyens et entreprises une alternative sécurisée et efficace aux espèces physiques et aux formes numériques existantes de l’euro. Ces derniers pourraient notamment l’utiliser pour effectuer des paiements sécurisés, transparents et instantanés.

2.     Est-ce que l’euro numérique remplace le cash ?

La réponse est non. L’euro numérique ne remplace pas le cash, c’est-à-dire les espèces physiques. Il vient simplement en complément afin de proposer aux usagers européens une option numérique sécurisée pour leurs transactions.

Par ailleurs, il ne sera pas une monnaie programmable, c’est-à-dire limitée à certaines dépenses telles que le paiement d’impôts. C’est donc l’utilisateur qui décidera ou non de payer avec cette devise.

3.     Pourquoi les usagers européens voudraient-ils utiliser une telle monnaie au sein de l’Eurosystème ?

Dans un monde où la demande pour des moyens de paiement électroniques sûrs et efficaces ne cesse d’augmenter, l’euro numérique se présente comme une innovation majeure. Il pourrait en effet offrir de nombreux avantages aux utilisateurs européens :

  • Facilité d’utilisation : les utilisateurs pourraient effectuer des paiements instantanés, que ce soit en ligne ou en personne, sans avoir à utiliser de l’argent liquide ou faire un virement bancaire,
  • Coûts de transaction réduits : ceci pourrait être réellement bénéfique pour les paiements transfrontaliers, où les frais de change et les coûts associés sont souvent élevés,
  • Sécurité et confidentialité renforcées : associé à des fonctionnalités telles que la cryptographie et la technologie blockchain, l’euro numérique pourrait aider à protéger les utilisateurs des risques liés à la falsification de la monnaie et prévenir la fraude,
  • Inclusion financière : la monnaie numérique permettrait à un plus grand nombre d’accéder aux services financiers, notamment dans les régions où l’accès aux infrastructures bancaires est limité.

Enfin, l’usage de cette monnaie numérique améliorerait la transparence et permettrait aux usagers de mieux gérer leurs finances grâce à des historiques de transaction détaillés et précis.

4.     Quel sera le fonctionnement de l’euro numérique ?

Le fonctionnement précis de l’euro numérique n’a pas encore été entièrement défini, il fait encore l’objet de nombreuses études et analyses profondes. Cependant, sur la base des explications fournies par la BCE et des discussions actuelles, voici une description générale de la façon dont cette monnaie numérique pourrait marcher :

  • Émission et réserve : il serait émis par la BCE et reposerait sur une technologie sécurisée, probablement associée à la technologie de blockchain,
  • Portefeuilles numériques : les utilisateurs auraient besoin de disposer d’un portefeuille numérique sécuriser pour gérer et stocker leurs euros numériques. Celui-ci pourrait être fourni par la Banque Centrale ou par des prestataires de services financiers,
  • Conversion : c’est un point très intéressant. Il serait échangeable à un taux de conversion fixe avec l’euro physique existant,
  • Transactions : il pourrait être utilisé pour effectuer des transactions instantanées via des applications mobiles, des cartes de paiement ou d’autres moyens électroniques. Les paiements pourraient être effectués de manière peer-to-peer ou auprès de commerçants qui acceptent l’euro numérique.

Enfin, en termes de sécurité et de confidentialité, l’euro numérique serait construit avec des mesures fiables telles que les mécanismes de cryptographie et de vérification d’identité et les protocoles de protections des données. Ceci devrait permettre de protéger la vie privée des utilisateurs ainsi que leurs avoirs financiers numériques.

5.     Quels sont les risques liés à l’adoption de l’euro numérique ?

En dépit des explications fournies par les autorités européennes, le projet de l’euro numérique présente de nombreux risques qui n’échappent pas à l’œil des experts financiers. Nous allons vous présenter deux d’entre eux.

La concurrence avec les monnaies existantes

Le premier risque présenté par l’euro numérique est celui de la sécurité monétaire. Si les citoyens européens se tournaient massivement vers cette nouvelle forme de monnaie, ils finiraient par priver les banques de détail de la zone euro de liquidités.

Cette situation pourrait se produire si la population se mettait à considérer la monnaie digitale de la banque centrale comme plus sécurisée que la monnaie créée par les banques commerciales. Elle pourrait entraîner la disparition des billets, des espèces voir des chèques en euros et immobiliser les capitaux.

La confidentialité et le respect de la vie privée

L’euro numérique est par nature moins anonyme que la monnaie traditionnelle. Par conséquent, les autorités européennes de protection des données mettent en garde sur le respect de la vie privée et la confidentialité des données des utilisateurs de la future monnaie digitale de la BCE.

En fait, les transactions effectuées avec l’euro numérique pourraient impliquer des informations personnelles telles que les détails des paiements, les identifiants des utilisateurs et les historiques des transactions. Il est donc important de mettre en place des mesures pour éviter que ces données ne soient utilisées à mauvais escient.

Conclusion

En conclusion, l’euro numérique, bien qu’il représente une avancée notable dans le domaine de la monnaie numérique, soulève des préoccupations importantes pour les défenseurs des cryptomonnaies. En tant que monnaie numérique de banque centrale (MNBC), il reste sous le contrôle de la Banque Centrale Européenne, ce qui va à l’encontre de l’idéal de décentralisation et d’indépendance qui est au cœur de la philosophie des cryptomonnaies.

De plus, l’euro numérique pourrait potentiellement porter atteinte à la vie privée des utilisateurs, une préoccupation majeure dans le monde crypto. Les transactions effectuées avec l’euro numérique pourraient impliquer des informations personnelles, en fonction des mesures de confidentialité et de sécurité mises en place par la BCE. En somme, malgré ses avantages potentiels, l’euro numérique semble compromettre les valeurs fondamentales de décentralisation et de confidentialité qui sont chères au monde des cryptomonnaies.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.