10 % des Français détiennent des cryptos : Voici pourquoi ce chiffre pourrait doubler cette année !
La crypto en France sort de sa phase d’euphorie pour amorcer une structuration plus mature. Cette étude 2025 de l’Adan (Association pour le développement des actifs numériques), menée avec Deloitte et Ipsos, dresse un état des lieux lucide : adoption stabilisée, ambitions industrielles affirmées, mais défis persistants. Entre l’essor du Web3, l’ouverture institutionnelle et les barrières réglementaires, l’écosystème français trace sa route vers une intégration durable. Cette enquête renseigne sur les ressorts d’une dynamique en pleine redéfinition, où se joue l’avenir stratégique des cryptos en Europe.
L’adoption en France : une stabilisation à fort potentiel
L’année 2024 marque un tournant dans l’adoption des cryptos par les Français. Après trois années de croissance continue, le taux de détention s’est stabilisé à 10 %, ce qui a signalé une première phase de consolidation.
Ce ralentissement quantitatif n’efface en rien la dynamique de fond. Selon l’étude, « 33 % des Français envisagent d’en acquérir en 2025 », un bond significatif de 10 points en un an. Ainsi, ces chiffres traduisent une montée en puissance de l’intérêt, ce qui dépasse désormais les seuls profils technophiles.
Le rapport renseigne sur plusieurs tendances importantes dans l’appropriation des cryptos :
- Une diversification patrimoniale : une majorité de détenteurs combinent cryptos et produits d’épargne classiques ;
- L’émergence de nouveaux canaux d’accès : Revolut devient la deuxième plateforme la plus utilisée pour acheter des cryptos en France, avec 24 % des usagers ;
- Une proximité européenne contrastée : si la France affiche un taux de détention de 10 %, elle est devancée par l’Italie (37 %) et les Pays-Bas (30 %) ;
- L’appétence croissante des non-détenteurs : près d’un tiers des Français non encore engagés dans les cryptos déclarent vouloir y investir prochainement.
Toutefois, « les usages du Web3 continuent de se développer », précise Laurent Ovion, président de l’Adan. Il cite notamment : « l’identité numérique décentralisée (48 %), les paiements (24 %) et la finance décentralisée (22 %) comme cas d’usage privilégiés ».
Des ambitions affirmées face aux défis du financement
Loin d’un simple effet de mode, l’industrie Web3 en France démontre en 2024 une capacité de résilience et de projection, malgré un environnement économique encore contraint. Après une année 2023 marquée par un ralentissement, les entreprises du secteur repartent de l’avant.
Selon l’étude, 62 % d’entre elles opèrent désormais à l’international, et 76 % projettent de recruter cette année, ce qui témoigne d’une confiance renouvelée dans le développement de leur activité.
Cette vitalité ne masque pas pour autant les failles systémiques. L’accès au financement reste un nœud critique. Toutefois, si 65 % des structures interrogées ont déjà levé des fonds, l’origine géographique de ces capitaux renseigne sur une dépendance préoccupante.
Seuls 32 % des fonds levés par les start-ups européennes en 2024 proviennent d’Europe, contre 73 % aux États-Unis. « Renforcer notre souveraineté européenne en matière de financement n’est pas seulement un enjeu économique : c’est une condition essentielle pour bâtir une industrie Web3 forte et durable », alerte Marie-Line Ricard, associée chez Deloitte.
Cette problématique s’accompagne de difficultés accrues en ce qui concerne l’accès aux services bancaires et une fiscalité jugée encore peu adaptée aux réalités du secteur.
À l’horizon 2025, la mise en œuvre du règlement MiCA constitue un levier de clarté réglementaire. Cependant pour transformer l’essai, l’écosystème devra encore franchir plusieurs étapes : capter davantage de financements endogènes, consolider ses infrastructures et convaincre les institutions bancaires d’entrer pleinement dans le jeu. La structuration de l’industrie crypto ne sera pas seulement l’affaire des start-ups, mais celle d’un écosystème complet, capable de dialoguer avec les sphères politiques, économiques et financières à l’échelle européenne.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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