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Les BRICS se préparent à "l'effondrement du système monétaire international"

mar 07 Mai 2024 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le dollar est le nœud gordien des tensions géopolitiques. Les signaux allant dans ce sens sont désormais légion. Le bitcoin attend son heure.

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Les BRICS pensent à l’après dollar

Le représentant russe du Fonds monétaire international Alexey Mozhin a déclaré vendredi dernier que les BRICS doivent se préparer à un effondrement du système monétaire international.

M. Mozhin a expliqué qu’il est envisageable de créer une monnaie « construite sur un panier de monnaies des cinq pays membres ». Le panier se composerait du yuan chinois, de la roupie indienne, du rouble russe, du réal brésilien et du rand sud-africain.

« Une telle proposition est en cours de discussion. En cas d’effondrement du dollar et du système monétaire international, il sera nécessaire de transformer ladite unité comptable des BRICS en une véritable monnaie », a-t-il déclaré.

Les pays membres des BRICS ne cachent plus leur ambition d’abandonner le dollar au profit de leurs monnaies nationales. Le vice-ministre russe des finances Ivan Chebeskov a notamment déclaré en début d’année :

« La plupart des pays [des BRICS] estiment que les paiements en monnaies nationales sont nécessaires. Nous sommes déjà une grande famille avec dix nations. La plupart soutiennent la nécessité de créer de nouveaux mécanismes de paiement et partagent leur expérience en matière de développement de monnaies numériques des banques centrales [CBDC] ».

Dit autrement, les BRICS veulent créer un système de paiement basé sur les CBDC qui viendrait concurrencer le réseau SWIFT. La Banque bâloise des règlements internationaux y travaille (projets mBridge, Agora, etc).

On a toutefois du mal à imaginer qu’une banque contrôlée par l’occident puisse chapeauter ce nouveau système. Rappelons en effet qu’Américains et Européens ont déconnecté la Russie du réseau SWIFT.

Par ailleurs, créer une CBDC Frankenstein composée de cinq autres monnaies est probablement une chimère. L’Allemagne accepte de payer pour ses voisins européens, mais est-ce que la Chine acceptera de subventionner l’Inde ?…

Pourquoi ne pas se simplifier la vie en utilisant tout simplement le bitcoin ? Il est une monnaie en même temps qu’un système de paiement, deux-en-un, prêt à l’emploi.

Trump au chevet du dollar

Donald Trump mène une campagne vigoureuse pour alerter sur les efforts de dédollarisation qui gagnent du terrain au sein des BRICS.

Un article de Bloomberg révèle que l’ancien président américain envisage des mesures punitives pour dissuader les pays récalcitrants. Le dollar représente aujourd’hui 47 % des transactions internationales (59 % si l’on ne compte pas les transactions intra-européennes en euros).

« Parts des différentes monnaies dans les transactions internationales (ces statistiques ne concernent que les transactions SWIFT, mais il y a d’autres réseaux de paiement tels que le CIPS ou le SFPS).

Les mesures punitives pourraient notamment comprendre des contrôles à l’exportation et des droits de douane. Ils viseront aussi bien les alliés que les rivaux des États-Unis. La sanction ultime étant le gel des réserves de change. La Russie en a fait les frais en 2022 avec le gel de 260 milliards d’euros et de dollars.

La priorité de M. Trump est de prolonger l’hégémonie monétaire américaine. Le Japon vient d’ailleurs d’être rappelé à l’ordre. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a prévenu que la banque centrale japonaise devrait la consulter avant d’intervenir pour soutenir le yen. Cet avertissement intervient quelques jours après que la BoJ ait vendu des bons du Trésor pour soutenir sa monnaie.

« L’oncle Sam n’aime pas quand ses alliés vendent ses titres de dette »

La question est de savoir si les États-Unis peuvent encore se permettre de sanctionner tous azimuts ? En sachant qu’après les sanctions vient la couteuse guerre… Même la présidente du FMI avertit que le niveau actuel du déficit budgétaire n’est pas viable.

« Le service de la dette américaine (34 000 milliards $) absorbe plus de 17 % des recettes fédérales, contre moins de 7 % en 2015 », a-t-elle lancé lors de la conférence annuelle du Milken Institute.

Même Elon Musk conseille de se serrer la ceinture plutôt que de sortir les tambours de guerre.

Bitcoin et la fin du privilège exorbitant

Ce privilège provient du système du pétrodollar mis en place à partir de 1975, lorsque Washington mit fin au Gold Standard avant de forcer les pays de l’OPEP à vendre leur pétrole exclusivement en dollar.

Chemin faisant, le dollar s’est imposé comme la monnaie de la globalisation et donc la monnaie de réserve des banques centrales. Les États-Unis profitent de cette situation vu que les réserves sont systématiquement investies dans les bons du Trésor US (pour engranger des intérêts).

Près de 57 % des réserves sont placées dans le dollar, soit plus de 6 700 milliards de dollars qui soutiennent artificiellement la valeur du billet vert. Ce dernier serait autrement plombé par la balance commerciale chroniquement déficitaire des États-Unis (-773 milliards $ en 2023…).

Tel est le privilège exorbitant des États-Unis : pouvoir importer plus qu’ils n’exportent sans que leur monnaie ne flanche. Le niveau de vie privilégié des Américains en dépend.

Problème, la Chine continue de se débarrasser de la dette US, ce qui pourrait se solder un jour par une rupture des relations commerciales. Le secrétaire d’État Anthony Blinken a récemment menacé Pékin de déconnecter certaines banques chinoises du dollar…

Ce scénario (inflationniste) signerait la fin du système monétaire international dominé par le dollar. Nous retournerions alors au Gold Standard. Ou bien embrasserons-nous plutôt le bitcoin, qui est de l’or, en mieux ?

N’oublions pas que près de 94 % des bitcoins ont déjà été émis. A contrario, combien d’or reste-t-il à sortir de terre ?…

Le bitcoin a également l’immense avantage de voyager à la vitesse de la lumière. Sans compter que transférer des milliards en bitcoin ne coute que quelques dizaines de centimes.

Il a tous les atouts pour devenir une monnaie de réserve internationale alternative. Apatride et non censurable, le bitcoin permettrait à toutes les nations de commercer à armes égales.

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Nicolas T.

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