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L'Arabie saoudite menace de larguer la dette française

jeu 11 Juil 2024 ▪ 9 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Forte de sa récente intégration au bloc des BRICS, l’Arabie saoudite montre les muscles en menaçant de vendre la dette européenne en cas de saisie des réserves russes.

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Le défaut de l’Europe sur sa dette

Bloomberg rapporte que l’Arabie saoudite menace de ne plus placer ses réserves dans la dette européenne si le G7 décidait de saisir celles de la Russie (environ 255 milliards d’euros).

Les réserves russes se composent essentiellement d’euros investis dans les dettes de la France, de l’Italie, etc. A contrario, la dette des États-Unis saisie ne représente que cinq petits milliards de dollars.

La menace fut transmise par le ministère des Finances saoudien peu après que le G7 se soit mis en tête d’utiliser les réserves russes pour aider l’Ukraine. La dette française serait tout particulièrement dans le viseur de Riyad d’après Bloomberg.

Ces mises en garde datent d’avril et furent accompagnées par celles de la Chine et de l’Indonésie. Mais malgré ces avertissements, les sept ont finalement franchi le rubicond.

Réuni en Italie du 13 au 15 juin, le conclave a débloqué un prêt de 50 milliards de dollars garantis par les intérêts générés par les actifs russes. Voilà pourquoi le prix de l’assurance contre un défaut de la France (CDS) s’est récemment envolé.

La signature de la France ne vaudra plus grand-chose lorsque l’Ukraine refusera de rembourser et qu’il faudra saisir pour de bon les intérêts générés par les avoirs russes…

La Commission européenne parle d’intérêts représentant environ 3 milliards d’euros par an. À ce rythme, les réserves russes devront rester gelées pendant 16 ans. Le Council on Foreign Relations parle quant à lui de 5 milliards d’euros, voire de 9 milliards de dollars selon l’évolution des taux et la façon dont les réserves seront réinvesties à mesure que les obligations arrivent à maturité.

La revanche de MBS

Le montant de la dette européenne détenue par l’Arabie saoudite n’est pas clair. Nous savons toutefois que les réserves de sa banque centrale sont équivalentes à 445 milliards de dollars, dont 135 milliards de dollars en bons du Trésor américain (un chiffre en nette baisse depuis trois ans).

Le royaume n’hésitera pas à tirer parti de son poids économique pour aider la Russie. Cette loyauté tient au fait que Vladimir Poutine a secouru le prince héritier Mohammed ben Salman en 2020. A l’époque, le président américain Joe Biden avait promis de faire de l’Arabie saoudite un « paria » suite à l’élimination du chroniqueur Jamal Khashoggi.

M. Poutine a profité de l’occasion pour courtiser le prince en vue d’une réconciliation avec son voisin iranien. Les deux puissances régionales ont depuis crevé l’abcès et rejoint ensemble les BRICS, une organisation qui appelle ouvertement à se débarrasser du dollar.

Comme d’autres États du Golfe, l’Arabie saoudite vend son pétrole exclusivement en dollars. C’est le fameux système du pétrodollar qui permet aux États-Unis de jouir d’un dollar fort malgré une balance commerciale chroniquement déficitaire.

Mais les temps changent. En janvier 2023, l’Arabie saoudite s’est déclarée prête à accepter d’autres monnaies comme l’euro et le yuan. La Chine est prête. Cela fait plusieurs années qu’elle invite les pays du Golfe à vendre une partie de leur pétrole sur la place de Shanghai, en yuan (convertible en or).

Cependant, les pays arabes craignent les sanctions occidentales. Voilà pourquoi l’Arabie saoudite prend les devants en se délestant de la dette US. C’est également pour cette raison qu’elle s’intéresse de près à de nouveaux systèmes de paiement internationaux (mBridge), le but étant de se prémunir contre une déconnexion du réseau SWIFT.

Paix ou chaos ?

Nous verrons bien le résultat de l’élection américaine (novembre). En sachant que Joe Biden continue de tenir des propos belliqueux. Voici ce qu’il a déclaré lors du dernier sommet de l’OTAN :

Heureusement, le premier ministre hongrois Viktor Orban entretient l’espoir d’une cessation des hostilités. Il s’est récemment rendu à Kiev, Pékin, Moscou, Washington et Mar-A-Lago… Voici un extrait de ses déclarations lors de sa conférence de presse avec Vladimir Poutine :

« La paix est ce dont l’Europe a le plus besoin. Nous considérons la lutte pour la paix comme la tâche principale des six prochains mois de notre présidence du Conseil européen. […] Cela fait maintenant deux ans et demi que nous vivons dans l’ombre de la guerre. […] Cette guerre affecte déjà notre croissance économique et notre compétitivité. D’une manière générale, comme je l’ai déjà dit à M. le Président [Poutine], l’Europe a besoin de paix. »

Ce à quoi le président russe a répondu :

« La Russie est favorable à une fin totale et définitive du conflit. Comme je l’ai déjà dit, les conditions à cette fin sont énoncées dans mon discours donné au ministère des Affaires étrangères. L’une des conditions est le retrait complet de toutes les troupes ukrainiennes des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Zaporozhye et de Kherson. »

Face à ces gages de bonne volonté, même si les conditions sont dures pour les Ukrainiens, les États-Unis ont répondu par l’escalade. Le secrétaire d’État Anthony Blinken a déclaré ce mercredi que des chasseurs F-16 étaient en chemin pour le front.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a lui donné l’autorisation de tirer ses missiles en profondeur sur le territoire russe. Dans le même temps, Zelensky et le Premier ministre polonais Donald Tusk ont annoncé que la Pologne intercepterait les missiles russes directement depuis le territoire polonais. Le général polonais Wieslaw Kukula a lancé pour sa part que « l’armée polonaise doit se préparer à un conflit de grande ampleur ». « Le plus grand risque serait que la Russie gagne en Ukraine ; nous ne pouvons pas le permettre », a lancé le secrétaire de l’OTAN.

Espérons que le vieux continent reprendra bientôt ses esprits…

Du pétrodollar au bitcoin

Il faut bien comprendre que les guerres en Ukraine ainsi qu’en Palestine ne sont pas que des conflits territoriaux. Il ne s’agit que du volet militaire d’une lutte plus globale. La Russie – provoquée par le coup d’État de Maïdan et la promesse de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN – a profité de l’occasion pour sonner la révolte des BRICS contre l’impérialisme US.

L’objectif stratégique est désormais de taper là où ça fait mal, c’est-à-dire sur le dollar. Il est possible qu’il faille que les États-Unis acceptent d’abandonner leur « privilège exorbitant » pour que la paix revienne durablement.

Le fait que Donald Trump rejette l’ordre mondial unipolaire et les projets des mondialistes est un motif d’optimisme. Un monde multipolaire est exactement ce que demandent la Russie et la Chine.

C’est là que le bitcoin entre en jeu. Il offre une solution pour que toutes les nations puissent commercer à armes égales. Le bitcoin pourrait être la monnaie pivot/étalon dans laquelle tous les pays règlent leurs échanges. Les excédents commerciaux seraient alors placés dans le bitcoin.

A ce propos, le retournement de veste de Donald Trump est de bon augure. Il se rendra à la conférence Bitcoin de Nashville à la fin du mois de juillet. Wait and see…

Le monde veut une monnaie de réserve apatride ainsi qu’un système de paiement dont personne ne peut être expulsé. C’est ce que représente le bitcoin qui a de plus l’avantage d’être une réserve de valeur absolue (21 M).

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